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Les universités anglophones bonifient leur proposition sur les droits de scolarité

11 décembre 2023
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Chères Concordiennes,
Chers Concordiens,

Samedi dernier, Concordia, McGill et Bishop’s ont présenté une offre bonifiée au gouvernement du Québec en réponse à l’augmentation prévue des droits de scolarité pour les étudiantes et étudiants des autres provinces et de l’étranger. Les universités ont en effet décidé de revoir la contre-offre qu’elles avaient présentée le 6 novembre. N’ayant pas reçu de réponse officielle du gouvernement à cette proposition, nous avons estimé qu’il était important de rappeler notre position à la lumière des données les plus récentes du présent cycle d’inscription, qui montrent déjà une baisse de 18 % des demandes d’admission à Concordia émanant d’étudiants du reste du Canada et une baisse de 32 % des demandes d’admission provenant de l’étranger. Nous pensons que notre dernière proposition constitue un compromis équitable et bien réfléchi qui établit un juste équilibre entre la protection de la langue française et le maintien de la compétitivité des universités québécoises au niveau national et international.

En bref, notre nouvelle proposition met de l’avant plusieurs modifications au plan du gouvernement, y compris un report de la mise en œuvre de toute mesure jusqu’à l’automne 2025, la mise sur pied d’un groupe de travail chargé d’établir des paramètres clairs pour l’application de toute nouvelle hausse des droits et un système de droits de scolarité différenciés à trois niveaux qui lie le montant des droits que les étudiants de premier cycle des autres provinces paieront au coût moyen réel de leurs programmes dans l’ensemble du Canada. Afin d’illustrer comment ce dernier élément serait mis en application, une personne inscrite à un programme à faible coût, comme les arts, les sciences ou l’éducation, — ce qui est représentatif de la vaste majorité des demandes d’admission à Concordia — continuerait à payer 9 000 $ par année; une personne inscrite à un programme à coût moyen, comme le génie, paierait 14 000 $ par année; et une personne inscrite à un programme professionnel, comme ceux de droit et de médecine, paierait 20 000 $ par année. Nous croyons que notre proposition, qui diffère de ce que le gouvernement avait initialement envisagé, soit d’exiger des droits uniformes de 17 000 $ de tous les étudiants de premier cycle d’une autre province, quel que soit le programme dans lequel ils s’inscrivent, maintiendrait le caractère concurrentiel de nos universités et leur permettrait d’attirer des personnes talentueuses.

En ce qui concerne les changements au modèle de financement des étudiants internationaux, nous avons demandé au gouvernement de repousser leur mise en œuvre jusqu’à ce que l’ensemble du réseau universitaire ait pu être consulté. Nous reconnaissons que le système actuel, qui a été créé par des gouvernements précédents, a provoqué un déséquilibre qui doit être corrigé. Cependant, nous ne pouvons pas appuyer une approche qui aurait pour résultat de réduire le budget d’une université. Le fait de redistribuer des fonds dans le réseau ne permet pas de remédier au sous-financement chronique du secteur de l’enseignement supérieur du Québec.

Enfin, les trois universités anglophones ont réitéré avec force leur engagement à mettre en œuvre leur proposition historique visant la protection et la promotion du français au sein de l’effectif étudiant. Avec l’appui du gouvernement, nous sommes prêts à nous attaquer à la tâche et à élaborer des programmes d’immersion linguistique et culturelle destinés aux personnes étudiantes qui ne parlent pas français à leur arrivée au Québec. Notre objectif ambitieux reste de faire en sorte que 40 % de nos étudiants non francophones acquièrent un niveau de compétence intermédiaire en français avant l’obtention de leur diplôme.

Bien que l’implantation de ces nouveaux programmes de formation linguistique comporte sa part de défis, nous croyons qu’ils seront porteurs d’occasions exceptionnelles pour nos étudiantes et étudiants et qu’ils les doteront d’habilités additionnelles qui les aideront à s’intégrer pleinement à la société québécoise à un rythme plus rapide que jamais. Récompenser ces personnes pour leur désir d’apprendre le français ou de se perfectionner dans cette langue — ce qui est souvent une des principales raisons pour lesquelles elles choisissent d’étudier au Québec — contribuera à les enraciner davantage dans le milieu. Nous souhaitons que le plus grand nombre possible d’entre elles demeure ici et qu’elles utilisent leur talent pour enrichir notre société diversifiée et pour contribuer à notre prospérité économique. Nous croyons qu’il s’agit là d’une formule gagnante pour le Québec et qu’elle le demeurera, un sentiment partagé par nos collègues des universités francophones, les groupes étudiants, le milieu des affaires et les collectivités locales.

Cela fait maintenant plus de deux mois que le gouvernement a présenté son plan et cinq semaines que Concordia, McGill et Bishop ont présenté leur première proposition au gouvernement du Québec. Nous espérons que le fait que les structures tarifaires définitives n’aient toujours pas été présentées indique que nous avons été entendus et que nos préoccupations quant aux vastes effets négatifs d’une hausse marquée des droits de scolarité ont été pleinement prises en compte. En déposant une nouvelle version de notre proposition, nous montrons que nous demeurons flexibles et ouverts à discuter de mesures qui aideraient à assurer la santé financière de toutes les universités québécoises.

L’Université Concordia est fière de contribuer à modeler la société québécoise diversifiée et novatrice que nous connaissons aujourd’hui. Nous sommes déterminés à bâtir sur ce succès en partenariat avec le gouvernement pour les années à venir. En tant qu’université de nouvelle génération, nous sommes prêts à mettre à profit toute notre créativité, notre ingéniosité et nos connaissances pour aider le Québec à demeurer l’une des meilleures destinations au monde en matière d’enseignement supérieur.

 

Graham Carr

Recteur et vice-chancelier

 




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