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Budget de Concordia pour l’exercice 2024-2025

Message de Denis Cossette, chef de la direction financière et d’Anne Whitelaw, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques
21 mai 2024
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Par Denis Cossette et Anne Whitelaw


L’Université Concordia traverse une période extrêmement difficile. Depuis que le conseil d’administration a approuvé notre plus récent budget, le 18 mai 2023, la conjoncture a profondément changé, ce qui a eu des conséquences importantes sur le cadre dans lequel nous évoluons. Pour rappel :

  • Notre population étudiante décline de façon constante depuis 2020-2021.
  • Le gouvernement du Québec a changé la structure des droits de scolarité applicables aux étudiantes et étudiants des autres provinces et de l’étranger.
  • Le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) a revu la formule de financement des universités québécoises.
  • Les taux d’inflation demeurent élevés.

Ce contexte pose des défis budgétaires structurels et récurrents. Or, en tant que grand établissement, nous disposons d’une capacité limitée à nous adapter rapidement pour affronter ces vents adverses.

L’automne dernier, lorsqu’il est devenu évident que nous dépasserions le déficit cible de 19,4 millions de dollars approuvé par le conseil d’administration, nous avons revu nos prévisions budgétaires, réduit les dépenses de 7,8 % et présenté au conseil d’administration et au MES un plan de redressement visant à rétablir à l’équilibre budgétaire d’ici 2028-2029. Grâce à ce plan et à votre collaboration, nous avons été en mesure de limiter le déficit de 2023-2024 à 30,9 millions de dollars.

Autres pressions financières en 2024-2025

Étant donné que nous avons terminé l’exercice 2023-2024 avec un important déficit, nous savions que nous continuerions à éprouver certaines difficultés. Les données suivantes viennent complexifier l’exercice en cours :

  • La réduction du nombre d’étudiants, les augmentations de salaire et l’inflation accroîtront nos dépenses de 20,8 millions de dollars.
  • La nouvelle structure des droits de scolarité aura une incidence défavorable supplémentaire de 15 millions de dollars.

La diminution du nombre d’étudiants est préoccupante, car ils constituent la principale source de revenus découlant des droits de scolarité et des subventions gouvernementales. Nous prévoyons compter près de 1 200 étudiants de moins en 2024-2025, ce qui représente une baisse de 3,9 % de l’effectif. C’est la première fois de notre histoire que nous constatons une chute aussi marquée des inscriptions.

Le tableau suivant présente la provenance de l’effectif étudiant en 2023-2024 ainsi que nos prévisions pour l’exercice à venir :

2023-2024

Équivalents temps plein

Nombre

Proportion

Étudiants du Québec

20 287

67 %

Étudiants des autres provinces

2 952

10 %

Étudiants internationaux

7 072

23 %

Nombre total d’étudiants

30 311

100 %

2024-2025

Équivalents temps plein

Nombre

Proportion

Étudiants du Québec

20 075

69 %

Étudiants des autres provinces

2 392

8 %

Étudiants internationaux

6 653

23 %

Nombre total d’étudiants

29 120

100 %

2024-2025 par rapport à 2023-2024

Équivalents temps plein

Nombre

%

Étudiants du Québec

(212)

(1.0 %)

Étudiants des autres provinces

(560)

(18.9 %)

Étudiants internationaux

(419)

(5.9 %)

Nombre total d’étudiants

(1 191)

(3.9 %)

Le gouvernement du Québec a présenté son budget le 12 mars, puis le cadre relatif aux règles budgétaires le 24 avril. Le MES a annoncé une hausse de 1,6 % du financement total des universités. Toutefois, en y regardant de plus près, on constate que le financement total du secteur universitaire (avant les révisions salariales qui seront confirmées plus tard cette année) a diminué d’année en année.

Comme nous le craignions, la nouvelle structure des droits de scolarité des étudiants des autres provinces qui sont inscrits aux études de 1er cycle ou à une maîtrise sans mémoire ainsi que la nouvelle réglementation qui touche les étudiants internationaux inscrits aux études de 1er cycle ou à des programmes professionnels de cycles supérieurs ont une incidence défavorable sur les finances de Concordia. Les contributions des universités et des étudiants au secteur de l’enseignement postsecondaire ont augmenté de 54 % tandis que les subventions gouvernementales ont diminué de 4,8 % :

Secteur universitaire québécois 2023-2024 2024-2025 Différence

Subventions gouvernementales

3,752 G$

3,571 G$

(181,9 M$)

(4,8 %)

Récupéré des universités*

259 M$

400 M$

141 M$

54,4 %

Enveloppe

4,011 G$

3,971 G$

(40,9 M$)

(1,0 %)

*Montant que le gouvernement récupère sur les droits de scolarité et qui est ensuite redistribué à l’ensemble du réseau universitaire québécois.

Étant donné que le gouvernement du Québec distribue la plus grande partie de son financement aux universités francophones, les universités anglophones redonnent 50 % des droits de scolarité, mais seulement 20 % leur est retourné. Les universités francophones reçoivent pour leur part un financement supplémentaire de 116 millions de dollars.

De plus, les universités anglophones n’auront plus accès à des fonds pour le recrutement et l’intégration d’étudiants de l’étranger, ce qui représente une perte de 8,5 millions de dollars pour Concordia.

Le plan que nous proposons pour 2024-2025

Notre budget 2024-2025 a été préparé conformément aux dispositions du plan de redressement approuvé.

Nos dépenses augmentent davantage que nos revenus en 2024-2025. Si nous ne prenons pas de mesures pour réduire nos dépenses, nous estimons qu’à la fin de l’exercice, notre déficit atteindra 78,9 millions de dollars.

Pour atteindre notre déficit cible de 34,5 millions de dollars, nous devons réduire nos coûts de 35,8 millions de dollars cette année. Nous proposons donc une approche en deux volets :

  1. Réviser le budget (il s’agit surtout de réduire les dépenses tout en nous efforçant d’augmenter nos revenus).
  2. Prendre des mesures concrètes pour rationaliser le fonctionnement et les finances de l’Université.

Situation financière de l’Université Concordia pour l’exercice 2024-2025 (en M$) :

Description Budget proposé pour 2024-2025
Déficit cumulatif si aucune mesure n’est prise (78,9)
Économies ciblées 8,6
Rajustements budgétaires supplémentaires 35,8
Nouveau déficit (34,5)

1. Répartition des rajustements budgétaires

Afin d’atteindre le déficit approuvé de 34,5 millions de dollars, nous devons malheureusement prendre à nouveau des décisions difficiles et nous proposons donc de répartir les rajustements de la manière suivante :

Description % Montant (M$)
Activités d’enseignement et de recherche 3,9 14,2
Activités non rattachées à l’enseignement 8,1 10,8
Dépenses organisationnelles, revenus supplémentaires et autres   10,8
Total   35,8

2. Mesures de rationalisation

Nous lançons un exercice de planification qui a pour objectif d’harmoniser nos capacités financières avec les priorités de notre établissement. Nous aurons besoin de la collaboration de tous les secteurs de l’Université afin de trouver des moyens de transformer notre fonctionnement. Voici quelques-unes des mesures déjà prises :

  • Gestion des effectifs : Le gel d’embauche et le plan d’attrition entrés en vigueur en 2023-2024 demeurent en vigueur.
  • Administration des régimes d’avantages sociaux : Nous examinons ce qu’il en coûte pour administrer nos garanties collectives. Nous souhaitons réduire les coûts d’administration des régimes tout en assurant la pérennité de ceux-ci.
  • Offre de cours et de programmes : Nos facultés et écoles révisent actuellement leur offre de cours et de programmes, y compris le nombre de cours offerts. Cette révision est pilotée par les doyens, qui sont assistés par les directions de département et des membres du corps professoral. Nous étudions également la possibilité d’augmenter nos revenus en créant de nouveaux programmes de formation professionnelle et en nouant des partenariats stratégiques avec d’autres universités.
  • Gestion stratégique des effectifs étudiants : Nous avons commencé à concevoir un grand plan stratégique de gestion des effectifs étudiants d’une durée de cinq ans. Notre objectif est d’améliorer et de rationaliser le recrutement et la conservation afin que les effectifs étudiants soient moins exposés à la volatilité découlant de changements démographiques ou géopolitiques. Ce plan sera pris en compte dans l’élaboration des cours et programmes afin que la formation que nous offrons s’harmonise à la composition de nos effectifs étudiants.
  • Locaux : Nous analysons l’utilisation de nos locaux afin de réaffecter les bureaux peu utilisés et de réduire les pressions sur notre parc immobilier.
  • Technologies et transformation numérique : Nous examinons la totalité des technologies que nous utilisons dans une optique d’optimisation et d’accroissement de l’efficacité.

Augmentation de la capacité et de la résilience

Le contexte financier actuel compte parmi les plus difficiles auxquels Concordia a dû faire face au cours de ses 50 ans d’existence. Il va sans dire que nous aurions aimé souligner notre demi-siècle dans des circonstances différentes.

Bien qu’il s’agisse d’une démarche difficile et qu’il nous reste fort à faire, nous avons bon espoir de pouvoir revenir à l’équilibre budgétaire d’ici 2028-2029.

Chaque exercice présente son lot de défis, mais avec le soutien de notre communauté, nous mettrons en œuvre des solutions, des mesures et des améliorations novatrices qui nous aideront à progresser. Cette transformation nous rendra plus forts et plus résilients pour les 50 prochaines années de notre histoire.

Denis Cossette
Chef de la direction financière

Anne Whitelaw
Vice-rectrice exécutive aux affaires académiques




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