Alanna Mitchell

Après son transfert à Concordia, Alanna Mitchell a laissé son expérience de planificatrice communautaire guider son parcours.

Qu’est-ce qui vous a amenée à Concordia?

J’en suis à ma septième année d’études de premier cycle, mais j’ai été très heureuse de poursuivre mon cursus à Concordia. Le processus de demande est long, mais il en valait la peine. Concordia m’a reconnu davantage de crédits que prévu, car mon dossier de demande faisait bien ressortir ma persévérance et mes expériences antérieures; j’étais effectivement parvenue à obtenir des postes sans connaissance ni expérience préalables.

J’ai de l’expérience en planification communautaire, et je travaillais donc dans le domaine de l’engagement communautaire auprès de communautés autochtones dans les réserves. J’ai également commencé à encadrer d’autres nations et à soutenir leur processus de planification communautaire. Un plan communautaire pour ma nation a permis de transformer les aspirations de chacun des membres en politiques pour les 5, 10 ou 20 prochaines années. Il s’agit d’un document évolutif élaboré par et pour la communauté.

Quel aspect de la planification communautaire vous passionne le plus?

J’aime nouer des relations et comprendre la vision d’une personne pour la communauté. En mettant en commun nos idées, nous pouvons accomplir de grandes choses pour les générations futures. La planification communautaire englobe tout, de la santé à l’éducation en passant par le développement économique. Il s’agit d’établir un plan et de l’examiner dans une perspective globale. Où souhaiterais-je observer un développement économique? Que pouvons-nous construire, et qu’envisageons-nous en matière de santé? Qu’en est-il de l’éducation, du gouvernement et de l’aménagement du territoire?

Après avoir travaillé si longtemps comme urbaniste, que pensez-vous de la sociologie?

J’aime beaucoup étudier la sociologie à Concordia. J’ai eu des professeurs très inspirants ici. L’urbaniste en moi est toujours ouverte à l’apprentissage et à l’écoute des nouvelles idées. Je travaillais comme coordonnatrice de recherche pour un professeur, et j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de liens entre les deux disciplines auxquels je n’avais jamais pensé auparavant – entre la gouvernance autochtone et l’intelligence artificielle, notamment. J’ai trouvé vraiment fascinant de voir comment certains chercheurs utilisent la technologie occidentale moderne pour préserver les langues et les cultures autochtones. Réfléchir aux possibilités et à cette intersectionnalité a été pour moi une véritable révélation.

Avez-vous des centres d’intérêt particuliers en recherche?

Lorsque j’ai commencé à étudier la sociologie, je voulais comprendre la criminologie et ses effets sur les populations autochtones et les traumatismes intergénérationnels. Actuellement, je m’intéresse aux handicaps et à l’incidence qu’ils ont sur les personnes autochtones; cela m’a amené à prendre conscience des différents obstacles que l’on peut rencontrer en tant que personne autochtone handicapée, et à comprendre en quoi ils limitent l’accès aux occasions d’emploi et à l’éducation.

Entre votre travail, vos études et vos engagements bénévoles, avez-vous réfléchi à ce que vous espérez apporter, globalement, à votre communauté?

Entre le travail et les études, j’espère montrer aux autres Autochtones que de nombreuses possibilités s’offrent à eux. Ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent et progresser dans leur carrière, qu’ils aspirent à devenir artiste, sculpteur sur bois ou homme ou femme d’affaires. J’espère pouvoir discuter avec d’autres étudiantes et étudiants autochtones, car nous poursuivons tous des objectifs similaires, dans des domaines différents. J’aimerais que nous ayons l’occasion de partager un repas, de rire ensemble et d’échanger des anecdotes par rapport à nos cultures. Nos enseignements, bien que différents, sont néanmoins similaires : nous ne faisons qu’un.