Lucy Gill

Dans Mastication, Gill conserve et déshydrate lentement des pommes pour créer une nouvelle peau à partir de la pulpe du fruit. Grâce au travail répétitif de production de cuir à base de fruit, iel a fabriqué une forme drapée qui est suspendue à un cadre en acier de la taille de son corps. En anthropomorphisant un produit alimentaire naturel et accessible, Gill s'interroge sur la matière dont un corps peut être composé proposant un autre type d'humanité afin de s'approprier l'espace. Simultanément, l'ambiguïté de cette peau poreuse s'écarte d'une expérience purement humaine en impliquant les expériences d'une pomme, d'une table, d'un bain de soleil, d'un séchoir et de l'odeur de cannelle dans l'air.

Le corps principal de l'œuvre est accompagné d'une plus petite sculpture, qui offre au public des pièces comestibles de cuir à base de fruit. Gill les invite à ouvrir la bouche, à ingérer ce morceau de matériau et à contempler ce qu'iels ressentent lorsqu'iels introduisent une partie de l'œuvre dans leur corps. Que signifie pour eux le fait de voir une forme anthropomorphique et de la cannibaliser ? Le goût, l'odeur et la texture placent les visiteurs.euses à l'intérieur de l'œuvre tandis que l'œuvre est à l'intérieur des visiteurs.euses ; l'œuvre se déploie dans les plis de leurs corps.