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Exposition annuelle des étudiant.e.s du premier cycle (USE 2024)

URGENCES INCARNÉES

15 janvier – 17 février, 2024

 

L'exposition annuelle des étudiants de premier cycle (USE) est une entreprise interdépartementale qui célèbre les talents de nombreux.euses créateur.trice.s : artistes visuel.le.s, écrivain.e.s, designers et danseur.seuse.s contemporain.e.s.

urgences incarnées

Respirez profondément.   

Il n'y a pas d'urgence en matière d'art.   

Respirez à nouveau profondément.   

Pensez à la douceur de la laine feutrée, au toucher froid de l'agar moulé et gelé, à la rugosité d'une façade rocheuse, à la finesse du papier, la pointe d’un clou, les fruits qui collent, à la chaleur de la couleur rouge. Comment ces éléments activent-ils nos sens et nous invitent-ils à faire une pause dans un état d'urgence ? Comment nous ancrons-nous dans notre corps- comment pouvons-nous ralentir, digérer ou refuser ?  

En tant qu'administrateur.trice.s d'art, l'équipe de la galerie FOFA n'est pas étrangère aux sentiments d'accablement ou aux périodes de stress. Nous aimons souvent nous rappeler les un.e.s aux autres « qu'il n'y a pas d'urgence en matière d'art. » Marsya Maharani et Petrina Ng de Gendai, l’artiste Lan « Florence » Yee, YTB Gallery, ainsi que de nombreux.euses autres artistes et travailleurs.euses culturel.le.s inspirant.e.s ont proposé des versions de ce mantra afin de nous rappeler que le rythme de nos corps est bien plus important que les mesures insoutenables de la productivité.  

Intitulée urgences incarnées, l'exposition étudiante du premier cycle 2024 (USE) a été déterminée par la galerie VAV et la galerie FOFA à travers un appel à dossiers, et en gardant à l'esprit une constellation de concepts connexes tels que l'urgence, le labeur, l'épuisement, le capitalisme, le plaisir, la lenteur et la résistance. L'ensemble des œuvres d'art soumises témoignait d'un désir d'explorer les urgences sociétales par le biais de la corporalité.

Cette exposition n'est pas seulement un appel collectif à réévaluer nos systèmes de valeurs, mais aussi un ensemble de cris viscéraux et de contenus qui tentent de percer les murs du statu quo. Les pièces choisies se dressent avec audace dans l'espace invitant les visiteurs.euses à ralentir, à examiner le toucher et le relationnel et à réfléchir au dépouillement des traumatismes.  

Présentant les œuvres de treize artistes, urgences incarnées encourage la contemplation sur la manière dont nos corps sont porteurs de rêves et de luttes, qu'ils soient partagés ou individuels, dormants ou vivants, viscéraux ou cérébraux, passés, présents ou futurs. En prenant collectivement conscience de notre présence, de notre voix et de notre chair, nous, la masse créative, pouvons-nous éloigner de l'épuisement et de la cadence infernale pour nous tourner vers la lenteur, la compassion, l'introspection, le repos, le plaisir et l'envie de créer.

En tant que projet interdépartemental de longue haleine qui célèbre et met en valeur les talents de nombreux.euses créateurs.trices du département des beaux-arts - artistes, écrivain.e.s, designers et danseurs.euse.s contemporain.e.s - USE est véritablement l'incarnation de collaborations stimulantes, d'urgences latentes et de modes de création durables. Je suis extrêmement reconnaissante d'avoir travaillé avec un groupe d'artistes, d'écrivain.e.s, de commissaires, d'administrateurs.trices et de technicien.ne.s aussi généreux.euses, fort.e.s et créatifs.ves et qui ont su donner corps aux concepts d'urgences incarnées : Nicole Burisch, Geneviève Wallen, Jasmine Sihra, Pierina Corzo-Valero, Josh Jensen, Phillip Kitt, Joé Côté-Rancourt, Laurence Poirier, Snack Witch Joni Cheung, Paras Vijan, et l'équipe de la Galerie VAV, Emily Blair, Sabrina Sherman, Tricia Middleton, Isabela Markus, Flora Nwakobi, et Adam Gill - tout cela ne serait pas possible sans vous. Produire ce projet ensemble montre la portée de la bienveillance communautaire afin de soutienir des écosystèmes artistiques plus sécuritaires. Vous êtes ma couverture de sécurité en ces temps impétueux.  

Puissions-nous être reposé.e.s, résilient.e.s , libres d'exister et de créer à notre propre gré. 

- María Andreína Escalona De Abreu, commissaire en résidence

© Université Concordia