Maya Gilmour
This Was a Home
2022
Peau Fantôme
2021
Démarche artistique
Les bacs à poussière recueillent les preuves ;
éparpillés au hasard sur le sol
Pelés ou écorchés...
Preuve de ce que vous étiez et de ce que vous avez laissé derrière vous.
This Was a Home / Peau Fantôme sont deux œuvres distinctes en conversation l'une avec l'autre. Leur vacuité communique de tendres moments de souvenirs et de transformations, bien qu'ils appartiennent à des espèces différentes. Leurs "peaux", imprimées avec du photopolymère sur de l'étamine, dépeignent les aspects grotesques et inquiétants des souvenirs reconstruits où seule leur essence subsiste. Dépourvus de viscères, ils ne sont plus qu'une carcasse et une coquille de ce qui a été.
Elles sont des études du corps à travers des récipients vides, tels des échos de corps commémorés dans l'espace longtemps après avoir été délaissés par leur locataire. Comme on enlève la colle du bout des doigts, la peau, les coquilles, les carcasses restent comme l'espace éphémère et liminal des transitions, empreintes du passé, intégrées dans la sémiotique de la croissance de l'excroissance, du deuil et du changement. La peau (humaine ou autre) et les coquilles sont continuellement laissées derrière, figées dans le temps, gravées et empreintes de chaque expérience, de chaque réincarnation ou aspect de son "porteur". Le vaisseau est donc à la fois un facilitateur de transformation et un réceptacle du passé - du toucher, du travail, des traumatismes et des soins. Dans ce caractère éphémère, le corps se souvient.
Biographie de l'artiste
Maya Gilmour est une artiste interdisciplinaire basée à Montréal (Québec) qui termine actuellement son baccalauréat en arts plastiques à l'Université Concordia. En 2022, elle a reçu la bourse Lise-Hélène Larin en dessin et a exposé ses œuvres à l'Atelier-Galerie Alain Piroir, à la Galerie VAV de l'Université Concordia, ainsi qu'à la Galerie Erga. En septembre 2023, elle a présenté sa première exposition solo à Fais-Moi L'Art à Montréal.
La pratique artistique de Maya Gilmour navigue aux intersections du travail des fibres, des médias imprimés et du dessin, en mettant l'accent sur l'haptique de la pratique matérielle, la tendresse et le soin. Son travail confronte les réciprocités homme-animal, l'anthropomorphisme et les notions de corps abject ou grotesque pour explorer les intersections entre les consciences humaines et non humaines et les cas où certains archétypes peuvent être détournés ou améliorés par leurs échanges. Grâce à l'hybridation d'humains et d'animaux dans ses œuvres composées de papier, de textile et d’impressions, elle explore à la fois l'humanité et l'inhumanité en vertu des animaux et de leurs représentations littéraires et métaphoriques, et en transposant ou en remettant en question ces récits dans ses créatures "pseudo-humaines". Ces "tendres récipients" ou "corps abjects" deviennent ainsi une lentille à travers laquelle les histoires sont communiquées et des miroirs qui reflètent les rencontres avec l'animal dans la vie de tous les jours.