Un partenariat de Concordia explorera de nouvelles possibilités géothermiques dans le nord du Québec
Le Laboratoire de génie des systèmes énergétiques et d’infrastructure durables (« Sustainable Energy and Infrastructure Systems Engineering Lab » ou SEISE) de l’Université Concordia s’est associé avec une société indépendante d’experts-conseils en génie du Québec pour diriger un nouveau projet dans certaines des collectivités les plus éloignées du nord du pays.
Ensemble, le SEISE et BBA inc. souhaitent exploiter le potentiel de l’énergie géothermique pour les résidents de la région du Nunavik, au Québec, dont la vaste majorité est inuite.
L’équipe du laboratoire est dirigée par Fuzhan Nasiri, professeur adjoint au Département de génie du bâtiment, civil environnemental. Ses membres travaillent actuellement à une étude de la faisabilité technique et économique de l’exploitation de systèmes géothermiques dans cette région du nord du Québec.
Ils s’intéressent en particulier à différents aspects de la mise en place de ces systèmes, par exemple la profondeur des puits et la stabilité du pergélisol.
« La sécurité et la résilience énergétiques représentent un défi quotidien pour les collectivités nordiques éloignées et hors réseau », explique Fuzhan Nasiri. Comme ces secteurs ne sont pas reliés au réseau électrique ou aux gazoducs du pays, ils utilisent du diesel provenant du sud comme principale source de combustible pour l’électricité et le chauffage.
« L’énergie géothermique est une source locale qui pourrait permettre d’accroître l’autosuffisance de ces collectivités et d’abaisser les émissions de carbone en réduisant l’utilisation du diesel. »
Une source d’énergie propre et durable
L’énergie géothermique désigne la chaleur générée et conservée par la terre. Elle ne requiert aucune combustion de combustibles, ce qui en fait une source d’énergie à la fois renouvelable et durable.
Ses ressources comprennent l’eau chaude et la roche se trouvant quelques kilomètres sous la croûte terrestre, ainsi que le magma sous-jacent. Cette chaleur peut être exploitée pour générer de l’électricité.
« Les ressources géothermiques comptent parmi les options les plus fiables et écologiques pour les réseaux de chauffage urbain », affirme Arash Yazdizad, un chercheur du projet qui poursuit une maîtrise en génie du bâtiment. Il explique que le SEISE et BBA espèrent intégrer les technologies géothermiques aux réseaux existants de chauffage urbain du Nunavik pour assurer un meilleur rapport coût-efficacité et un meilleur contrôle des coûts.
Masoud Rezaei, doctorant en génie civil, compte également parmi les chercheurs principaux du projet. Il s’est joint à l’initiative, car elle s’alignait avec sa thèse sur les énergies renouvelables hybrides pour des sociétés durables, en particulier les collectivités éloignées.
« La géothermie est une de ces énergies renouvelables qui peuvent jouer un rôle déterminant dans le panier énergétique de tout foyer », affirme-t-il.
« Ce travail sur des méthodes pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et privilégier davantage des ressources propres est très enrichissant pour les ingénieurs, poursuit-il. Le Nunavik dépend beaucoup du diesel comme ressource énergétique, et nous nous efforçons de diminuer cette dépendance. »
Soutenir les collectivités nordiques
Financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada dans le cadre des initiatives de l’Institut nordique du Québec, le projet est assorti de résultats attendus qui devraient être livrés d’ici le mois d’août.
« La fiabilité, la continuité de service et le profil de maintenance des installations géothermiques revêtent une importance particulière dans les collectivités éloignées du nord du Canada. En effet, les conditions météorologiques extrêmes et le manque de moyens de transport permanents vers les grandes villes y limitent l’accès aux services de maintenance », explique Fuzhan Nasiri.
« Il s’agit d’un projet passionnant du point de vue tant sociétal que technologique, car il vise à améliorer la résilience des collectivités nordiques tout en relevant les défis technologiques propres à l’exploration géothermique dans la région », conclut-il.
Apprenez-en davantage sur le Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia.