Une chercheuse de Concordia utilise la poussière d’or pour ralentir la progression des cellules cancéreuses
Qu’arrive-t-il lorsqu’on combine les systèmes médicaux du siddha et de l’ayurveda avec les traitements occidentaux contre le cancer? C’est la question à laquelle Subhathirai Subramaniyan, boursière postdoctorale en génie mécanique, industriel et aérospatial à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, souhaite répondre.
Par ailleurs physicienne en médecine siddhique, la titulaire d’un doctorat en microgénie utilise la poussière d’or pour perfectionner la synthèse nanoparticulaire permettant l’élaboration et la libération de médicaments contre le cancer.
Je voulais comprendre l’interaction entre les particules métalliques et les cellules vivantes
Quel est le rapport entre cette image et vos travaux à Concordia?
Subhathirai Subramaniyan : Notre objectif est de découvrir des moyens de ralentir la progression des cellules cancéreuses. Nous étudions les mécanismes d’entrée cellulaire et le comportement intracellulaire des particules métalliques dans les lignées cellulaires. L’image représente une lignée cellulaire cancéreuse humaine (HeLa) transportant de la poussière d’or.
La poussière d’or, ou Swarna Bhasma comme on l’appelle en médecine siddhique et ayurvédique, est utilisée depuis l’époque médiévale pour traiter le cancer, l’infertilité, le diabète et un certain nombre d’autres affections chroniques.
Quels résultats attendez-vous de vos travaux?
SS : La poussière d’or pourrait nous permettre de perfectionner la taille, la forme et les propriétés chimiques de la synthèse nanoparticulaire que nous réalisons dans notre laboratoire à des fins d’élaboration et de libération de médicaments ciblant le cancer.
Quels pourraient être les effets concrets de vos travaux dans la vie des gens?
SS : Avec l’arrivée de technologies permettant d’assimiler une grande partie de l’information génétique des individus, le traitement personnalisé du cancer est passé du concept à la réalité. Nos formules sur mesure contribueront énormément à augmenter la sensibilité et la réponse du traitement des personnes visées.
Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous heurtez dans vos travaux?
SS : Je suis physicienne en médecine siddhique et titulaire d’un doctorat en microgénie (nanoscience et systèmes biomicroélectromécaniques). L’intégration de la médecine et du génie ainsi que la mise au point d’une interface pour ces domaines complémentaires étaient initialement difficiles. Ce processus m’a toutefois permis de faire preuve de plus de créativité pour diagnostiquer les problèmes que je rencontre en laboratoire.
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de votre sujet de recherche au départ?
SS : L’utilisation de métaux constitue le dernier recours pour traiter les maladies chroniques en médecine indienne. En tant que physicienne, je voulais comprendre l’interaction entre les particules métalliques et les cellules vivantes. À notre époque, la recherche scientifique offre des outils sophistiqués pour étudier un système au niveau le plus fondamental.
Il existe une foule de médecines traditionnelles dont le fonctionnement mérite d’être examiné au moyen de la technologie moderne. Ces travaux peuvent combler le fossé entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne, et c’est ce qui m’a inspirée à étudier ce sujet.
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants en STIM qui veulent se lancer dans ce type de recherche?
SS : La demande est considérable pour les nanomatériaux biocompatibles aux fins thérapeutiques, diagnostiques et imagières. Des millions d’emplois en STIM ne sont pas pourvus en raison d’une pénurie d’experts. Le domaine est en plein essor et nous avons besoin de spécialistes dans les quatre disciplines.
Le fait de cultiver un état d’esprit axé sur la croissance et d’être ouvert aux nouvelles idées peut rendre la recherche agréable et vraiment enrichissante!
Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?
SS : Muthukumaran Packirisamy est l’un des rares scientifiques à travailler dans les domaines des laboratoires sur puce, de l’optique et de la médecine indienne en Occident. Dans son laboratoire, j’ai eu l’occasion de collaborer à divers projets qui m’ont permis d’acquérir une expérience pratique et d’accroître ma visibilité en tant que chercheuse multidisciplinaire.
Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?
SS : Je suis appuyée par Concordia, par une bourse de recherche postdoctorale Horizon et par une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.
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