Un éditeur étudiant aux cycles supérieurs à Concordia ouvre une galerie dans le Mile-Ex
Après avoir publié des ouvrages d’artistes comme les Américains Devendra Banhart et Kembra Pfahler ainsi que les Montréalais JJ Levine (B. Bx-arts 2010, M. Bx-arts 2018) et Frances Adair McKenzie (B. Bx-arts 2009), la maison d’édition locale Anteism lance un nouveau projet.
Outre son atelier d’impression et de reliure, BookArt, Anteism ouvre en effet une galerie dans le quartier Mile-Ex de la métropole.
Harley Smart (B. Bx-arts 2010), étudiant aux cycles supérieurs à l’Université Concordia, a fondé Anteism en 2004 avec Ryan Thompson. Le duo souhaitait encourager les projets novateurs et les avancées technologiques dans le domaine de l’édition artistique.
« Si nous prévoyons un certain nombre de publications et d’expositions d’organismes et d’artistes internationaux, notre galerie servira principalement à rassembler la communauté locale autour des arts du livre et à mettre en vedette des artistes d’ici », explique M. Smart.
Celui-ci a cofondé Anteism alors qu’il étudiait le design au 1er cycle à Concordia. Aujourd’hui, après avoir fait prospéré sa petite entreprise et passé neuf ans dans le domaine de l’édition artistique à Montréal et à New York, il est inscrit au programme de maîtrise en design de son alma mater.
« J’ai finalement décidé de poser ma candidature au programme de design et d’arts numériques, car il me semblait le plus pertinent pour mon travail d’éditeur », affirme-t-il.
L’impact de l’intelligence artificielle sur la pratique artistique
L’exposition inaugurale d’Anteism, Latent See, présentera les œuvres des artistes en résidence Frances Adair McKenzie, David Jhave Johnston (B. Inf. 2004, Ph. D. 2012), Alisha Piercy (M. Bx-arts 2010) et Jenny Lin (M. Bx-arts 2001), enseignante au Département des arts plastiques de Concordia.
Axée sur la recherche en atelier ouvert, l’exposition vise à produire des œuvres exploratoires scrutant l’intelligence machine et la réalité augmentée, entre autres questions cruciales pour les pratiques artistiques contemporaines.
« L’intelligence machine est certainement un thème que nous entendons approfondir, souligne Harley Smart. Nous prévoyons plusieurs nouvelles publications portant un regard critique sur l’impact qu’aura l’intelligence artificielle sur la pratique artistique et d’autres domaines. »
L’éditeur mentionne qu’il s’est initié à l’usage des outils de l’intelligence artificielle dans la pratique artistique grâce au livre Deep Learning Describes… …Abstract Paintings (2015), d’Emmanuel Marceau.
« Emmanuel chargeait des œuvres abstraites dans l’application de description d’image de Google et obtenait des résultats très intéressants. »
D’autres projets réalisés ultérieurement par Anteism comprennent Scorpion Dagger/Do You Like Relaxing? de James Kerr, une expérience dont les lecteurs peuvent profiter grâce à AR•BOOK 3D, une application développée par M. Smart. « La réalité augmentée est utilisée tout au long du projet de James afin d’inclure des animations », précise-t-il.
Il ajoute qu’Anteism est motivée par les récentes percées en matière d’intelligence informatique et machine, car celles-ci redéfinissent la nature même du livre. Avec sa nouvelle galerie, M. Smart espère combiner cet intérêt pour le matériel et les technologies numériques avec une conscience environnementale.
« Nous souhaitons vivement rendre notre espace disponible aux initiatives écologiques qui explorent l’usage circulaire des matériaux et celui des “déchets” postconsommation et recyclés aux fins de reliure. Nous recherchons également des méthodes inusitées de distribution et d’accessibilisation de l’art et des livres recourant à la numérisation et aux nouveaux médias. »
Relier la pratique à la théorie
Dans une entrevue pour Canadian Art, Harley Smart aborde les réussites et le rayonnement international d’Anteism et de BookArt. Il a notamment pu collaborer avec les célèbres musiciennes Solange et Beyoncé, pour qui il a réalisé des livres.
Le vernissage de Latent See aura lieu à la galerie Anteism le 3 octobre de 18 h à 22 h, et l’exposition se poursuit jusqu’au 30 novembre. Une projection du film Le Dernier Cri se tiendra en outre le 5 octobre à 19 h à l’occasion du 30e anniversaire de l’atelier de sérigraphie du même nom.
Apprenez-en davantage sur le Département de design et d’arts numériques de l’Université Concordia.
Anteism est située au 435, rue Beaubien Ouest, salle 100.