Concordia reçoit 1,8 million pour améliorer la cybersécurité en vue de l’avènement de la technologie 5G
Des drones ambulances qui survolent les sites d’accident. Des cliniques intelligentes qui font le suivi des fournitures médicales. Des éoliennes en pleine mer qui se réparent d’elles-mêmes, à distance.
Bienvenue dans le monde des réseaux de télécommunications cinquième génération (5G) et de l’Internet des objets (IdO).
Selon le rapport Ericsson sur la mobilité de juin 2019, d’ici 2024, il existera 4,1 milliards de connexions cellulaires IdO. Les réseaux 5G constitueront la pierre d’angle de ces dispositifs intelligents qui auront dès lors investi différents secteurs industriels – des villes numériques aux voitures autonomes.
Cependant, tandis que s’étend l’IdO avec l’avènement de la 5G, il est impératif – comme dans le cas de toute technologie émergente ou de nouvelle avancée – de mettre davantage l’accent sur la sécurité. Les réseaux basés sur l’infonuagique peuvent en effet faire l’objet d’accès non autorisés, de fuites de données, d’attaques par canaux auxiliaires et d’autres menaces.
Faisant preuve de prévoyance, l’Université Concordia s’est unie à Ericsson et au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) dans le cadre d’un partenariat visant à créer une nouvelle chaire de recherche industrielle sur la sécurité des réseaux virtualisés (ou SDN/NFV, pour Software-Defined Networking/Network Functions Virtualization [mise en réseau définie par logiciel et virtualisation des fonctions de réseau]).
D’une valeur de 1,8 million de dollars, cette chaire de recherche industrielle établie à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody rassemblera durant cinq ans un groupe d’étudiants aux cycles supérieurs, de professeurs, de chercheurs de l’industrie et d’experts du domaine pour renforcer, dans une approche proactive, la cybersécurité des réseaux du futur.
L’équipe de recherche a pour objectif d’élaborer des techniques, des technologies et des processus innovants aux fins de surveillance axée sur la conformité, ainsi que de prévention, de détection et d’atténuation des cyberattaques.
« Concordia prend les devants en recherche sur la cybersécurité, affirme Christophe Guy, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de Concordia. L’Université souhaite ainsi pourvoir l’industrie canadienne des télécommunications de solutions novatrices pour contrer les cyberattaques coûteuses. »
« Ce partenariat avec Ericsson et le CRSNG permettra de générer un savoir et des technologies transférables qui renforceront l’infrastructure critique nationale dont dépend la société d’aujourd’hui », ajoute-t-il.
« La cybersécurité est l’une de nos principales forces en matière de recherche et je suis ravi de voir comment nous ouvrons la voie au Canada avec cette nouvelle chaire de recherche industrielle », dit Amir Asif, doyen de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody. « Je suis heureux de voir notre relation avec Ericsson passer à un niveau supérieur et je suis enthousiaste en pensant à toutes les opportunités que cela créera pour nos chercheurs et nos étudiants. »
À propos de l’équipe de la chaire
Titulaire de la nouvelle chaire, Lingyu Wang est professeur à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de l’Université Concordia (IISIC).
Le chercheur fait remarquer que l’arrivée de la 5G coïncide avec une montée des tensions liées à la sensibilisation à la protection des renseignements personnels, à la réglementation et aux menaces à la sécurité (ex. : attaques contre la chaîne d’approvisionnement).
« Comme l’IdO se déploie en tandem avec la technologie 5G, il est crucial d’assurer la sécurité et la stabilité des infrastructures tant physiques que virtuelles à l’échelle d’un monde de plus en plus mis en réseau – question de nous assurer une paix d’esprit », fait valoir le professeur Wang.
« Dans cette optique, c’est un honneur de faire équipe avec Ericsson dans le cadre de nos recherches sur la sécurité des réseaux virtualisés. Notre souhait est de renforcer le leadership du Canada en matière d’innovation et de formation de personnel hautement qualifié dans ce secteur d’une grande importance stratégique. »
Titulaire de la chaire de recherche industrielle principale CRSNG–Hydro-Québec–Thales sur la sécurité des réseaux électriques intelligents, Mourad Debbabi collabore avec Lingyu Wang dans le cadre de cette initiative.
« Les chiffres témoignent de l’engagement stratégique de Concordia en matière de cybersécurité », indique le professeur Debbabi, qui est en outre vice-doyen de la recherche et des études supérieures à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody.
« Le Laboratoire de sécurité informatique de Concordia compte 65 chercheurs en cybersécurité – dont 10 professeurs ainsi que 55 étudiants aux cycles supérieurs et chercheurs postdoctoraux – qui marquent de grands progrès dans la prévention, la détection et l’atténuation des cyberattaques de même que dans l’élaboration de méthodes de restauration. »
Il ajoute que le nouveau programme de chaire du CRSNG permettra à Concordia de contribuer de manière fructueuse et durable au secteur de la sécurité des réseaux virtualisés.
Les professeurs Wang et Debbabi travaillent en étroite collaboration avec l’expert en cryptographie Amr Youssef, professeur et directeur des programmes d’études supérieures à l’IISIC, et Chadi Assi, expert en optimisation des réseaux et professeur à l’institut. Parmi les membres du corps professoral de l’externe, on compte en outre Suryadipta Majumdar, de l’Université d’État de New York à Albany, et Yuan Hong, de l’Illinois Institute of Technology.
« Notre équipe cherche à créer de nouveaux modèles pour améliorer notre compréhension du contexte des cybermenaces et ainsi mieux défendre les infrastructures basées sur les réseaux virtualisés SDN/NFV », explique Lingyu Wang.
« Les défis à relever sont stimulants, que ce soit en matière d’extensibilité – notamment en ce qui a trait à la vérification sécuritaire des environnements infonuagiques –, de caractérisation en temps réel, de confidentialité, d’automatisation et de fiabilité des composantes provenant de tierces parties. »
Une formation stratégique
Par ailleurs, cette nouvelle initiative est une occasion de former du personnel hautement qualifié apte à pourvoir d’éventuels postes dans le secteur tout en augmentant la capacité et la portée de la recherche menée à Concordia. Selon le professeur Wang, non seulement la réputation et la visibilité de l’Université en sortiront-elles grandies, mais l’établissement attirera aussi de nouveaux étudiants.
« La chaire de recherche industrielle sera soutenue par trois sources, soit deux programmes d’études supérieures en sécurité et un centre de recherche sur la sécurité regroupant dix membres du corps professoral, précise-t-il. Il s’agit là d’une occasion de formation exceptionnelle sur les principes fondamentaux de l’infonuagique et de la sécurité des réseaux virtualisés –, et ce, tant sur le plan pratique que théorique –, sans compter les possibilités de formation sur place et de stage chez Ericsson. »
À propos de la participation d’Ericsson
Depuis 2007, Concordia et Ericsson travaillent conjointement à plusieurs projets de recherche sur la sécurité logicielle et infonuagique. La chaire de recherche industrielle permet de pousser plus loin cette collaboration en soumettant, à des chercheurs universitaires, des cas réels d’utilisation en contexte industriel, afin qu’ils puissent proposer des solutions avant-gardistes.
Yosr Jarraya et Makan Pourzandi coordonnent la participation de la plateforme de recherche sur la sécurité d’Ericsson, à Montréal.
« Nous avons travaillé durant plusieurs années aux côtés des professeurs Wang et Debbabi. Nous croyons que tous deux possèdent une expertise unique en matière de cybersécurité », fait observer Yosr Jarraya, Ph. D. 2010, qui a rédigé sa thèse sous la direction de Mourad Debbabi. « Nul doute qu’ils ont le savoir-faire nécessaire pour nous guider vers l’atteinte de nos objectifs de recherche. Ensemble, nous ferons de cette collaboration un exemple de réussite. »
Selon Makan Pourzandi, professeur agrégé affilié à l’IISIC depuis 2009, la technologie 5G, bien qu’elle présente plusieurs défis, recèle aussi de nombreuses possibilités au chapitre de la cybersécurité.
« Les méthodes de conformité et de techniques de surveillance d’avant-garde ont le pouvoir d’améliorer grandement la sécurité de la 5G, explique-t-il. Dans le cadre de cette chaire, nous entendons profiter de la souplesse, de l’élasticité et du dynamisme de la 5G pour élaborer de meilleures solutions de sécurité. »
Eva Fogelström, directrice de la sécurité à Ericsson Research, accorde une grande valeur à la collaboration qu’entretient l’entreprise avec Concordia.
« En raison de l’attention grandissante que l’on porte à la cybersécurité en général, et à l’assurance de sécurité en particulier, il est vital d’explorer de nouvelles méthodes et solutions avancées en matière de conformité et de surveillance, précise-t-elle. Nous sommes entièrement motivés à poursuivre et à renforcer notre collaboration avec les chercheurs de renom de l’Université Concordia, afin de générer des résultats de pointe qui contribueront à bâtir la fiabilité des futurs réseaux mobiles. »
Pour Lingyu Wang et toute l’équipe, la 5G arrive – à toute vitesse – et les experts doivent être à l’affût pour ne pas manquer le virage.
« Notre travail dans le cadre de la nouvelle chaire stimulera l’économie en apaisant les inquiétudes entourant l’adoption d’une infrastructure virtuelle. »
Apprenez-en davantage sur l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de Concordia de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody.