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L’Institut Simone-De Beauvoir de l’Université Concordia lance un programme de majeure en études interdisciplinaires en sexualité

« Nous souhaitons dynamiser le savoir universitaire et communautaire pour stimuler le changement social »
28 octobre 2019
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Nathalie Batraville, Natalie Kouri-Towe, Marlihan Lopez et Kimberley Manning.
Nathalie Batraville, Natalie Kouri-Towe, Marlihan Lopez et Kimberley Manning.

Berceau d’un des premiers programmes universitaires d’études des femmes au Canada, l’Institut Simone-De Beauvoir offre désormais un programme de majeure en études interdisciplinaires en sexualité.

Proposition conjointe de la Faculté des arts et des sciences et de la Faculté des beaux-arts, le nouveau parcours permet aux étudiantes et aux étudiants d’explorer plus à fond le sujet de la sexualité humaine.

« Cette majeure est un autre exemple de l’innovation curriculaire qui caractérise la Faculté des arts et des sciences », affirme son doyen André Roy.

« Nous sommes fiers d’offrir ce programme véritablement axé sur l’interdisciplinarité en collaboration avec la Faculté des beaux-arts. On y inculque aux étudiantes et aux étudiants le sens critique et créatif nécessaire pour appréhender le domaine émergeant et complexe des études en sexualité. »

Pour Rebecca Duclos, doyenne de la Faculté des beaux-arts, et beaucoup d’autres de ses collègues, l’établissement de cette majeure à l’Institut Simone-De Beauvoir est une initiative des plus emballantes.

« Tom Waugh, distingué professeur émérite en études cinématographiques et en études interdisciplinaires en sexualité à la faculté, doit être particulièrement ravi, commente la doyenne. Outre d’avoir donné des cours sur le cinéma allosexuel à l’École Mel-Hoppenheim, le professeur Waugh a dirigé la création du premier cours sur le sida – un des premiers en Amérique du Nord, d’ailleurs – et sur la représentation de la sexualité. »

« Par ses enseignements, Tom Waugh nous a ouvert les yeux et offert un lieu où il devenait possible d’aborder des enjeux délicats et d’en discuter de manière cohérente. »

La directrice du programme, Natalie Kouri-Towe, tient à souligner la nature exhaustive du programme de majeure.

« Le parcours mise sur une approche interdisciplinaire pour étudier la sexualité non seulement comme un ensemble de comportements et d’identités, mais aussi en tant que vecteur de production culturelle, de décision politique et de changement social. Cette démarche confère à ce programme un caractère unique au Québec et au Canada », ajoute-t-elle.

La majeure s’inspire de la mineure du même nom, établie en 1998.

« Dans le monde actuel, la conception de la sexualité est en constante mutation », explique la directrice de l’institut Kimberley Manning. « Nous devons fournir aux étudiantes et aux étudiants les compétences nécessaires pour contrer la discrimination et susciter une prise de conscience réelle et profonde de la diversité dans ce domaine. »

« Nous sommes ravis de pouvoir offrir aux étudiantes et aux étudiants une occasion d’explorer les questions complexes entourant la sexualité par une approche réellement interdisciplinaire, fondée sur l’engagement communautaire. »

Hugo Vaillancourt et Natalie Kouri-Towe. Hugo Vaillancourt et Natalie Kouri-Towe.

« Nous souhaitons dynamiser le savoir universitaire et communautaire pour stimuler le changement social »

Marlihan Lopez s’est jointe à l’équipe de l’institut à titre de coordonnatrice des programmes de premier cycle et des stages pour la majeure en études interdisciplinaires en sexualité. À ce titre, elle conseille les étudiantes et étudiants, mène des activités de promotion auprès des organismes communautaires et noue des liens avec les organismes axés sur la sexualité.

« Marlihan Lopez fait certainement partie de l’avant-garde communautaire. Son expertise constitue un atout précieux pour les étudiantes et étudiants et l’Université », ajoute Kimberley Manning. « Les relations qu’elle entretient avec les organismes locaux dans plusieurs secteurs contribueront au savoir communautaire des étudiantes et des étudiants, ainsi qu’à la création de ponts entre le milieu universitaire et la communauté. »

Marlihan Lopez aide également les étudiantes et étudiants à trouver un organisme local où ils pourront faire leur stage – une exigence du programme.

« Le stage offre aux étudiantes et aux étudiants la possibilité de mettre en pratique leurs compétences universitaires hors des cours », explique-t-elle.

« Les stagiaires acquièrent de nouvelles connaissances, élargissent leur réseau et collaborent à des projets relatifs à la sexualité, définis par les organismes communautaires d’accueil. Par ces collaborations, nous souhaitons dynamiser le savoir universitaire et communautaire pour stimuler le changement social. »

« J’ai su immédiatement que ce programme était fait pour moi »

Hugo Vaillancourt est un des premiers étudiants à s’être inscrit au programme de majeure cet automne. Pendant quinze ans, il a travaillé comme intervenant auprès des jeunes, des familles et des personnes aux prises avec une dépendance ou ayant de la difficulté à se loger. Il espère pouvoir appliquer ce qu’il aura appris dans le cadre du programme à une future carrière en éducation sexuelle.

« Dès le moment où j’ai appris – il y a de cela quelques années – qu’on songeait à mettre sur pied une majeure en études interdisciplinaires en sexualité, j’ai su que ce programme était fait pour moi », relate Hugo Vaillancourt.

« Les études queer et sur la diversité sexuelle font partie de l’ADN du programme, et cela cadre tout à fait avec mes champs d’intérêt et mes valeurs. Je crois que cela m’aidera à devenir un meilleur éducateur et à développer ma propre démarche en éducation sexuelle – c’est-à-dire une approche franche et inclusive, qui porte bien au-delà de ce qui est enseigné au secondaire. »

Il ajoute qu’il entend compléter son parcours par une majeure en relations humaines, dans le but de pouvoir travailler à la conception et à la mise en œuvre de programmes de santé et de bien-être sexuels pour le compte d’organismes gouvernementaux ou sans but lucratif.

L’éventail des domaines abordés dans le cadre de la majeure en études interdisciplinaires en sexualité est large et comprend l’étude de vies lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, transsexuelles, intersexuées, allosexuelles, asexuelles, hétérosexuelles, pansexuelles, monogames, non monogames et polyamoureuses, au carrefour du féminisme, du genre, de la race, de la classe, des idées politiques, de la culture et d’autres aspects.

Les cours mettent en lumière des cadres critiques relatifs aux Autochtones, aux Noirs, aux migrants, aux diasporas, au transnationalisme, à la décolonisation, au postcolonialisme, aux handicaps et à d’autres facteurs. La sexualité y est abordée par l’entremise de nombreuses disciplines, comme l’histoire de l’art, le cinéma, la biologie, la religion et la sociologie.

« Cette majeure a le pouvoir de façonner la nature et le rôle des travaux que poursuivront les diplômées et diplômés après leurs études », affirme Natalie Kouri-Towe.

« Que ce soit au sein d’organismes communautaires ou culturels, ou encore dans les médias, les étudiantes et étudiants peuvent appliquer leurs connaissances en sexualité dans une large gamme de cheminements de carrière. Une fois leur diplôme de baccalauréat en main, beaucoup d’entre eux voudront poursuivre un programme professionnel, afin de transposer leurs connaissances en sexualité aux domaines du droit, de la santé, du travail social et au-delà. »


Apprenez-en plus sur les études interdisciplinaires en sexualité à l’Institut Simone‑De Beauvoir de l’Université Concordia.
 



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