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La professeure de théâtre de Concordia Jessica Carmichael signe la mise en scène de la pièce The Clearing au festival Shaw

« La première fois que j’ai lu cette pièce, j’en ai eu le souffle coupé. »
25 septembre 2023
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Une jeune femme aux longs cheveux blonds, avec un loup en surimpression sur le bas de son visage, dans un décor désertique.
La pièce The Clearing, écrite par Helen Edmundson en 1993, est dans le cadre du Shaw Festival à Niagara-on-the-Lake, en Ontario.

Professeure agrégée au Département de théâtre de l’Université Concordia, Jessica Carmichael partage sa vaste expérience de metteuse en scène, actrice et créatrice avec ses étudiantes et étudiants en écriture dramatique.

D’ascendance abénaquise et européenne, la Pre Carmichael enseigne à Concordia depuis 2017. Elle a signé un nombre impressionnant de mises en scène, dont celles de la pièce The Rez Sisters présentée au Festival de Stratford en 2021 ou encore celle de Middletown qui est à l’affiche à l’École nationale de théâtre du Canada, à Montréal, cette année.

On peut découvrir jusqu’au 6 octobre sa mise en scène de la pièce The Clearing, écrite par Helen Edmundson en 1993, dans le cadre du Shaw Festival à Niagara-on-the-Lake, en Ontario.

Une jeune femme aux cheveux longs et noirs, portant un manteau de laine d'hiver gris et un haut noir. Jessica Carmichael : « La pièce amène à voir le colonialisme non pas comme une force du passé, mais plutôt comme une chose qui façonne encore aujourd’hui le monde tout entier. » | Photo par Brooklyn Melnyk

« J’ai adoré mettre en scène The Clearing »

Que raconte The Clearing, et comment en êtes-vous venue à en assurer la mise en scène?

Jessica Carmichael : The Clearing raconte l’histoire d’un groupe de gens pendant la brutale conquête de l’Irlande par les Anglais sous la férule d’Oliver Cromwell, vers 1650. Il y est question de purification ethnique ainsi que des conséquences des choix difficiles qui divisent et transforment les peuples victimes de colonisation.

La première fois que j’ai lu cette pièce, j’en ai eu le souffle coupé. Le directeur artistique Tim Carroll me l’avait envoyée pendant la pandémie, après un charmant échange entre nous par Zoom. Nous avons discuté de mon souhait de jeter un regard sur mon héritage autochtone et européen sous un angle théâtral différent de celui que reflétaient mes dernières mises en scène. Je ne savais pas encore comment j’allais jongler avec mes racines abénaquises et irlandaises.

Tim m’a judicieusement invitée à mettre en scène cette pièce inspirante qui traite de thèmes comme la colonisation, la peur, la haine, l’amour, la famille, la division, les cycles de violence, l’esclavage et ce qui le distingue de la servitude, le territoire perdu, la culture, ainsi que les limites inhérentes aux êtres humains et celles qu’on leur impose. Ça m’a fait réfléchir aux aspects complexes et troublants de la colonisation et à ses conséquences aujourd’hui.

En quoi cette pièce écrite en 1993 reste-t-elle pertinente? Quelle a été la réaction du public?

JC : L’autrice, Helen Edmundson, demande aux metteurs et metteuses en scène de voir sa pièce comme « une réflexion sur le monde où nous vivons ». Et c’est tout à fait le cas, bien qu’elle ait été écrite en 1993. La pièce amène à voir le colonialisme non pas comme quelque chose qui appartient au passé, mais qui façonne plutôt intégralement le monde actuel. L’action tourne autour d’un groupe de gens en Irlande, ce qui n’empêche pas le public de réfléchir aux conséquences de la colonisation sur de multiples groupes ethniques, au fil des époques.

The Clearing est présentée au festival Shaw et donc au Canada, un pays qui entretient une relation tendue avec le colonialisme. Il n’a pas échappé aux spectateurs et spectatrices que la pièce pose d’importantes questions historiques liées aux notions de civilisation, de colonisation, de bien et de mal, ainsi qu’aux choses pour lesquelles il vaut la peine de lutter.

De nombreuses personnes qui m’ont dit avoir aimé la pièce m’ont confié que l’austérité des derniers moments de cette œuvre d’Helen Edmundson illustre pourquoi il faut absolument la voir : The Clearing est un rappel brutal de la soumission des peuples autochtones et de ses conséquences persistantes.

Une jeune femme en tenue d'époque - bonnet et robe longue - agenouillée sur une scène. Ryann Myers incarnant Killaine Farrell dans The Clearing. | Photo : David Cooper

Quels défis a posé la mise en scène de The Clearing?

JC : J’ai adoré mettre en scène The Clearing. C’est une pièce audacieuse, qui suscite émotion et réflexion. Compte tenu des sujets qu’elle aborde, j’ai dû me livrer à un long travail préparatoire. J’ai passé presque deux ans à effectuer des recherches et à analyser l’œuvre. Comme pour toute pièce, mon défi en tant que metteuse en scène consistait à véhiculer le message premier de l’œuvre tout en amenant les acteurs et actrices ainsi que l’équipe de conception à vibrer à l’unisson.

Helen Edmundson appelle aussi les metteurs et metteuses en scène de sa pièce à « éviter le naturalisme, à exploiter le jeu physique des acteurs et actrices et à transcender la réalité ».

Qu’enseignez-vous actuellement à Concordia? Qu’est-ce que le fait de travailler sur The Clearing et sur d’autres projets a apporté à votre enseignement?

JC : Je donne actuellement le cours intitulé « Playwriting I » dans le cadre du programme de baccalauréat ès beaux-arts avec spécialisation en création de performances du Département de théâtre, et aussi un cours que j’ai spécialement conçu, axé sur le théâtre destiné aux jeunes publics. Parallèlement, comme tous mes fantastiques collègues de la Faculté des beaux-arts et de mon département, je réfléchis toujours au moyen de mettre en pratique en classe les leçons que je tire de mes recherches créatives.

Le fait de mettre en scène The Clearing au Shaw Festival, ou encore récemment la pièce The Rez Sisters présentée au Festival de Stratford, m’a aussi permis de parfaire mes compétences en mise en scène et en dramaturgie. J’invite les étudiants et étudiantes à se pencher sur la manière dont je mets en scène une pièce en particulier. J’aime examiner mon propre travail avec les étudiants et étudiantes, ou leur permettre d’échanger avec d’autres professionnels et professionnelles de la discipline et de découvrir leurs propres possibilités ainsi que la joie de raconter des histoires.


The Clearing est à l’affiche du festival Shaw à Niagara-on-the-Lake, en Ontario, jusqu’au 6 octobre. Apprenez-en plus sur The Clearing et sur la manière d’obtenir des billets.

Apprenez-en davantage sur le Département de théâtre de Concordia.

 



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