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La taille et la forme d’un muscle spinal dépendent de la masse grasse, selon une nouvelle recherche de Concordia

Une étude menée auprès d’athlètes des Stingers révèle des liens avec les paramètres de la composition corporelle
13 décembre 2023
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Une nouvelle étude menée par une équipe de recherche de l’École de la santé de l’Université Concordia jette un éclairage nouveau sur la colonne vertébrale. Cette recherche révèle la mesure dans laquelle la taille, la forme et la fonction d’un muscle de la colonne vertébrale sont liées à la composition corporelle.

Le multifide lombaire est un muscle qui s’étend le long de la colonne vertébrale, du cou jusqu’à la base, et qui joue un rôle vital dans sa stabilité. Les déficiences de ce muscle s’accompagnent souvent d’une douleur chronique dans le bas du dos (lombalgie) et des jambes.

Les chercheurs ont recruté 134 hommes et femmes athlètes de Concordia qui pratiquaient le soccer, le hockey, le rugby et le football (hommes seulement) au sein des équipes sportives de l’Université. Chaque athlète a subi deux types d’examens : une échographie, pour mesurer des caractéristiques du multifide lombaire telles que sa taille, son épaisseur au repos et en état de contraction ainsi que son écho-intensité; et une absorptiométrie à rayons X à double énergie, pour évaluer divers aspects de la composition corporelle tels que la masse osseuse, la masse maigre et la masse grasse, et qui constitue à cet égard un outil beaucoup plus utile que l’indice de masse corporelle (IMC).

Des analyses statistiques ont ensuite permis d’examiner le rapport entre les caractéristiques du multifide lombaire et la composition corporelle, ainsi que les différences potentielles selon le sport pratiqué par les athlètes. Les analyses ont également tenu compte du sexe.

« Nous souhaitions réaliser une évaluation précise – bien au-delà de ce que permet l’IMC – de la composition corporelle pour déterminer si celle-ci était liée à la morphologie du muscle », explique Maryse Fortin, auteure source de l’étude et professeure adjointe au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée.

« Ainsi, nous avons pu comparer plus efficacement les sports », ajoute-t-elle.

Maryse Fortin porte une veste brune et une chemise noire et est assise devant un appareil d'IRM. « Il est intuitif de penser que la composition corporelle influe sur la qualité du muscle, mais avant de trouver une façon de le vérifier, nous n’avions pas pu le confirmer », précise Maryse Fortin.

Des différences selon le sport et le sexe

L’équipe de recherche a observé des différences intéressantes entre les hommes et les femmes athlètes. Les joueuses de hockey, par exemple, possédaient de plus gros multifides lombaires que les joueuses de rugby et de soccer. Chez les hommes, ce sont les joueurs de football qui possédaient les plus gros multifides, et c’est chez les joueurs de hockey que ce muscle était le plus petit.

Comme on s’y attendait, les athlètes féminines affichaient généralement une masse grasse plus importante que celle des athlètes masculins, mais les échographies ont aussi révélé une forte corrélation positive entre le pourcentage de masse grasse et ce qu’on appelle l’écho-intensité. Ce type de mesure indique la quantité de gras dans un muscle, et ce, tant chez les hommes que chez les femmes.

De plus, les sujets dont le pourcentage de masse grasse était plus élevé avaient une plus faible capacité à contracter leur multifide lombaire.

Nos résultats donnent à penser que le fait d’avoir plus de masse grasse augmente la quantité de gras dans le muscle, ce qui pourrait nuire à la capacité d’activer ce muscle, explique Maryse Fortin.

« La combinaison de la composition corporelle avec une évaluation fonctionnelle de la capacité de contracter le muscle à l’aide d’une échographie constituait un élément clé de l’étude », précise-t-elle.

« Les caractéristiques de la musculation ont déjà été associées à la lombalgie et aux lésions des membres inférieurs", ajoute Meaghan Anstruther, MSc 23, l'auteur principal de l’étude. "Ainsi, la compréhension des liens entre la LM et la composition corporelle chez les athlètes est une étape cruciale dans l'élaboration d'un plan d'intervention bien équilibré pour les athlètes susceptibles de présenter un risque de blessure plus élevé. »

Anstruther travaille maintenant comme thérapeute sportif pour les Stingers de Concordia.

Le chercheurs Amanda Rizk et Stéphane Frenette ont aussi contribué à l’étude.

Meagan Anstruther porte un t-shirt noir et tient un ballon de basket. « La compréhension des liens entre la LM et la composition corporelle chez les athlètes est une étape cruciale dans l'élaboration d'un plan d'intervention bien équilibré pour les athlètes susceptibles de présenter un risque de blessure plus élevé », selon Meagan Anstruther.

Un nouveau regard sur un problème connu

L’étude portait sur des athlètes d’élite, mais ses conclusions mériteraient d’être confirmées auprès d’une population de non-athlètes, selon Maryse Fortin.

« Il est intuitif de penser que la composition corporelle influe sur la qualité du muscle, mais avant de trouver une façon de le vérifier, nous n’avions pas pu le confirmer », précise la chercheuse.

« Nous savons que le multifide lombaire est crucial pour la stabilité spinale. En effet, des études précédentes ont établi une corrélation entre la morphologie de ce muscle et sa fonctionnalité, d’une part, et le risque de lombalgie et de blessure connexe, d’autre part. Nos résultats soulignent quant à eux l’importance de maintenir une composition corporelle aussi saine que possible. »

Lire l’article cité (en anglais) : “Lumbar multifidus characteristics and body composition in university level athletes



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