Skip to main content

La Concordienne Paula Bath fait tomber des barrières dans le domaine des dynamiques communicationnelles entre personnes sourdes et entendantes

La chercheuse engagée pour l’année 2024 milite pour une authentique inclusion afin de combler le fossé entre politiques et pratiques
9 avril 2024
|
Femme souriante avec des cheveux bruns mi-longs et une frange courte avec quelques morceaux violets
« Je préconise la création d’environnements où les personnes sourdes et entendantes peuvent communiquer librement et de manière authentique », affirme Paula Bath.

Les travaux de la chercheuse engagée Paula Bath s’appuient sur 25 années d’expérience professionnelle et d’engagement en milieu universitaire axés sur la communication et l’inclusion de la communauté sourde.

Paula Bath a entamé son parcours dans ce domaine en tant qu’interprète en langue des signes; à ce titre, elle a travaillé dans le secteur privé et pour le gouvernement du Canada, pour ensuite entreprendre des études supérieures.

Doctorante en analyse sociale et culturelle au Département de sociologie et d’anthropologie, elle se spécialise dans les dynamiques communicationnelles entre personnes sourdes et entendantes. Ses recherches mettent en lumière les difficultés que présentent les efforts visant à combler les lacunes en matière de communication et explorent des pistes d’amélioration.

« Mon but est de cultiver un sentiment d’appartenance et de favoriser l’autonomisation »

Quels sont les obstacles que vous avez fréquemment constatés dans le cadre des interactions entre personnes sourdes et entendantes?

Paula Bath : Les obstacles découlent souvent des normes sociétales et des pratiques institutionnelles. L’histoire juridique du Canada comporte plusieurs causes illustrant les difficultés persistantes d’accès aux services en langue des signes, malgré l’existence de dispositions juridiques claires. En outre, l’évolution de la société et les exigences croissantes en matière d’accessibilité posent des défis constants et mettent en évidence la disparité entre les cadres juridiques et les expériences quotidiennes.

Comment envisagez-vous de relever ces défis?

PB : Malgré l’existence d’un cadre juridique, il existe un fossé entre politiques et pratiques. Mes recherches visent à combler ce fossé par la mise en place d’espaces de communication inclusifs. Au lieu de me concentrer exclusivement sur les obstacles, je préconise la création d’environnements où les personnes sourdes et entendantes peuvent communiquer librement et de manière authentique. Pour ce faire, l’accessibilité linguistique est nécessaire, mais il faut également encourager les gens à trouver des moyens d’acquérir un sentiment de liberté dans leurs communications.

Vos recherches soulignent l’importance de l’inclusion et de l’accessibilité. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?

PB : Mes recherches visent à comprendre les expériences tant des personnes sourdes que des personnes entendantes lorsqu’elles communiquent dans divers contextes sociaux. Je veux aller au-delà des mots et explorer le domaine sensoriel afin de bien saisir le vécu de ces personnes. Ainsi, j’utilise des méthodes comme le transfert sensoriel, qui permet aux participantes et participants d’exprimer leurs expériences au moyen d’objets ou par l’art.

Par exemple, un participant avec qui j’ai travaillé a décrit ce qu’il avait vécu en ayant recours à une carte qu’il avait dessinée et à une règle en métal. La carte représentait le parcours chaotique qu’il avait dû effectuer auprès de diverses institutions pour obtenir des services d’interprétation en langue des signes, et la règle symbolisait la rigidité et la froideur qu’il a ressenties lorsque ses besoins, loin d’être satisfaits, ont été évalués à l’aune des politiques institutionnelles.

Que comptez-vous accomplir grâce à vos recherches?

PB : Au bout du compte, je souhaite cultiver un sentiment d’appartenance et favoriser l’autonomisation des personnes sourdes et entendantes dans leurs interactions communicationnelles. En soulignant la nécessité d’espaces de communication féconds et en faisant comprendre les distinctions entre épanouissement et survie, je souhaite contribuer à la mise en œuvre de politiques et de pratiques donnant lieu à une inclusion et à un bien-être véritables.

Apprenez-en davantage sur le Programme des chercheuses et chercheurs engagés de Concordia.



Sujets tendance

Retour en haut de page

© Université Concordia