Des chercheuses en début de carrière des universités Concordia et du Ghana unissent leurs forces pour faire reculer les frontières de la recherche universitaire
L’Université Concordia reçoit ce printemps sept chercheuses en début de carrière de l’Université du Ghana dans le cadre du projet Bourses de la reine Elizabeth – Afrique de l’Ouest.
L’initiative est dirigée par Oceane Jasor, professeure agrégée au Département de sociologie et d’anthropologie, conjointement avec Deborah Atobrah et Charlotte Wrigley-Asante de l’Université du Ghana. Elle vise à favoriser la collaboration et l’échange de connaissances entre des chercheuses du Canada et d’Afrique de l’Ouest au sujet de l’égalité entre les sexes.
Les chercheuses prendront part à diverses activités, dont des recherches individuelles et collaboratives, des ateliers de perfectionnement professionnel et des échanges avec des organismes non universitaires.
Pour Oceane Jasor, l’initiative illustre l’importance de l’engagement international et des approches collaboratives et décoloniales dans la recherche universitaire.
« En plus de contribuer à l’acquisition de savoirs, ces interactions soulignent l’importance des collaborations universitaires transnationales qui favorisent la croissance personnelle et professionnelle des personnes participantes. »
Concordia International (CI) a grandement contribué à faire de ce projet une réalité en apportant son soutien à Oceane Jasor dans la mise en œuvre du programme Bourses de la reine Elizabeth, de l’étape de la demande jusqu’à celle de la concrétisation. Inauguré en 2014, le programme Bourses canadiennes du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, communément appelé Bourses de la reine Elizabeth, a été créé pour accroître la mobilité des talents étrangers entre le Canada et d’autres nations.
« L’initiative illustre l’engagement de Concordia envers la collaboration internationale et met en évidence notre capacité à établir des partenariats significatifs qui transcendent les frontières géographiques », indique Julio Sevilla, chef des programmes internationaux à CI.
« Non seulement le projet présente des avantages mutuels pour nos communautés, mais il a également le potentiel de donner lieu à des partenariats à long terme et de nouer des liens avec le Ghana et le continent africain. »
Cet été, un groupe de chercheuses en début de carrière de Concordia se rendra au Ghana pour le deuxième volet du programme.
Deux boursières de la reine Elizabeth, dans leurs propres mots
Abena Kyere
Chercheuse au Center for Gender Studies and Advocacy de l’Université du Ghana
Mes recherches constituent avant tout une exploration des dynamiques de pouvoir, en particulier dans les religions, la culture populaire et les études de genre. Je cherche à comprendre comment le pouvoir est généré et comment on y accède ainsi que ses modes de distribution dans ces contextes, en portant une attention particulière aux expériences vécues par les femmes et à leur autonomisation.
En tant que chercheuse ayant une approche féministe et postcoloniale, j’ai trouvé que l’invitation à la collaboration lancée par Concordia était parfaitement compatible avec mes champs d’intérêt. La possibilité de travailler avec des chercheuses de tous les horizons, tant au pays qu’à l’échelle internationale, était attrayante.
Ces échanges fournissent un précieux éclairage sur les divers points de vue et contextes au sein des espaces féministes et universitaires. Ils viennent bousculer les idées préconçues et permettent d’aborder autrement divers enjeux complexes.
Cecilia Avorkliyah
Chargée de cours à l’Université des médias, des arts et de la communication et doctorante à l’Institut des études africaines de l’Université du Ghana
Cinéaste de profession, j’ai choisi de tourner un film portant sur la violence domestique. J’ai souvent été témoin de ce type de situation dans mon enfance au Ghana. En dépit des lois et des politiques en place, une culture du silence entoure les enjeux familiaux, ce qui rend la prise de parole difficile. Mon documentaire, intitulé The Loud Silence, explore cette culture du silence et son impact sur les victimes.
À Concordia, j’ai surtout fait du réseautage et collaboré avec des chercheuses et chercheurs de mon domaine. Ensemble, nous œuvrons à l’atteinte des Objectifs de développement durable de l’ONU. Je m’intéresse surtout à l’objectif 5 – Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et toutes les filles. Il a été très enrichissant pour moi de prendre connaissance des travaux d’autres chercheuses et d’échanger des idées.
Selon moi, les universitaires de partout au monde produisent souvent des travaux qui demeurent inaccessibles aux communautés qui en font l’objet. Au Ghana, de même qu’ici, il est essentiel de diffuser efficacement les connaissances. Mon documentaire a pour but de rejoindre les responsables des politiques, les fonctionnaires, les travailleuses et travailleurs sociaux et les victimes elles-mêmes, afin de susciter des conversations et d’inciter à la prise de mesures contre la violence domestique.
Apprenez-en davantage sur les possibilités de recherches internationales à Concordia International.