Harambec : faire revivre le Collectif Féministe Noir pour jeter des ponts entre la communauté, le milieu universitaire et les arts.
Un nouveau projet communautaire mené en collaboration avec l’Université Concordia vise à faire revivre « la tradition d’organisation du féminisme Noir à Concordia, qui a pris son envol dans les années 1970 et 1980 », explique l’une des initiatrices du projet, Marlihan Lopez, Coordonnatrice des programmes et de l'engagement communautaire à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université.
Le projet, dont le nom est Harambec : renaissance du Collectif Féministe Noir, fournira des ressources pour et par les femmes Noires et les personnes de genre non binaire Noir.e.s que ce soit par l’enseignement, le partage d’expériences, l’aide à la recherche, le perfectionnement professionnel, du mentorat et bien plus. Il est financé par le Fonds d’investissement intégral du Centre SHIFT pour la transformation sociale.
Inventé par l’écrivaine, éducatrice et organisatrice communautaire Shirley Small, Harambec est un mot-valise formé à partir de harambee, mot africain évoquant le principe d’entraide, et de Québec. Ce nom représente les défis quotidiens auxquels les femmes afrodescendantes doivent faire face dans cette province.
Jade Almeida, coordonnatrice du Conseil québécois LGBT, et Pauline Lomami, étudiante à la maîtrise à Concordia, sont les codirectrices du projet.
Harambec constituera un carrefour d’organisation féministe Noir et un espace pour créer des liens avec la communauté dans son ensemble. Y sera offert des résidences artistiques, une programmation culturelle destinée au public, des spectacles, une exposition et des archives relatives au féminisme Noir, entre autres.
Le projet prévoit notamment un stage étudiant offert en collaboration avec l’Institut Simone de Beauvoir, qui sera axé sur la recherche et la création d’archives sur les contributions des femmes Noires à Concordia.
« En 1987, le Congrès des femmes Noires de Concordia a organisé, en partenariat avec l’Institut Simone de Beauvoir, une importante rencontre sur l’expérience Noire dans le contexte du féminisme, et bell hooks y était la conférencière invitée », relate Almeida.
« Cet épisode de herstory ne figure dans aucun registre. Nous continuons de lutter contre l'effacement systémique et les violences vécues par les Femmes Noires et les personnes de genre non binaire Noir.e.s dans les institutions québécoise. »
Au cours des deux prochaines années, l’équipe du projet collaborera avec le Bureau des perspectives Noires de Concordia et les unités de la Faculté des arts et des sciences, dont l’Institut Simone de Beauvoir, le Studio de médias féministes et le Centre d’histoire orale et de récits numérisés.
« Nous espérons pouvoir offrir aux femmes Noires et aux personnes de genre non binaire Noir.e.s une programmation riche et diversifiée, nous attaquer à certaines formes systémiques de discrimination qui ont toujours un impact sur nos conditions de vie et tirer profit de ressources pouvant contribuer à abattre les barrières historiques et fournir aux étudiantes des occasions d’apprentissage par l’expérience », explique Marlihan Lopez.
Le Fonds d’investissement intégral est le programme le plus généreux et le mieux intégré du Centre SHIFT. Dans le cadre de cette première ronde de financement, trois projets, dont Harambec , ont reçu une somme de 50 000 $ pour réaliser pleinement leur potentiel.
Au cours de la prochaine année, ces projets intensifieront leur collaboration avec le Centre SHIFT afin de tirer pleinement profit des diverses ressources et de l’expertise offertes par l’Université Concordia et d’autres entités, dans le but de décupler l’impact de leur intervention sociale transformatrice.
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