Faites connaissance avec Dona Nham, nouvelle conseillère principale en antiracisme de l’Université Concordia
Le 7 novembre dernier, le Bureau de l’équité de l’Université Concordia accueillait au sein de son équipe une nouvelle conseillère principale en antiracisme : Dona Nham.
Mme Nham possède plus de sept ans d’expérience en facilitation dans le domaine de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI), plus récemment à titre de conseillère pédagogique en matière d’équité à l’Université McGill.
« C’est un privilège de compter une personne aussi qualifiée parmi les membres de notre équipe. Dona apporte à son rôle une vision stimulante et une passion véritable », affirme Lisa White, directrice générale du Bureau de l’équité de Concordia.
« Son aide en qualité de conseillère principale se révélera essentielle à la promotion de l’équité à Concordia et au-delà, afin que celle-ci fasse partie intégrante de nos pratiques et occupe une place centrale dans la mise en œuvre de notre plan d’action en matière d’EDI, entre autres objectifs. »
« Mes méthodes sont ancrées dans la culture des relations »
Qu’est-ce qui vous a amenée à faire carrière dans le domaine de l’antiracisme?
Dona Nham : L’antiracisme a toujours fait partie de mes valeurs fondamentales et de mes pratiques. Enfant de parents immigrants, j’ai vu ce que c’était – pour moi et mes semblables – de grandir dans un lieu où nous n’étions pas représentés dans toute notre complexité, notre intelligence et notre joie de vivre. Aussi ai-je vite compris ce que c’était de se sentir en marge de la société et à l’intersection de plusieurs identités.
Je me retrouve ici après de nombreuses années à organiser des activités à l’échelle locale, à travailler pour des organismes et des établissements sans but lucratif, à soutenir des communautés racisées – constituées de personnes noires, autochtones ou de couleur – et à militer en leur nom pour acquérir un sentiment d’appartenance et me réaliser. Or, c’est exactement ce que j’entends continuer de faire à Concordia.
En quoi consistent votre philosophie et votre démarche à l’égard de la lutte contre le racisme?
DN : Le racisme et les systèmes d’oppression peuvent prendre toutes sortes de formes, et c’est pourquoi les façons de lutter contre le racisme sont innombrables. Mes méthodes sont ancrées dans la culture des relations, l’apprentissage par l’expérience ainsi que les approches créatives et fondées sur la cognition incarnée. Je cherche à créer des espaces et des occasions propices à nouer et à cultiver des relations mutuellement enrichissantes, afin de jeter les bases nécessaires pour accomplir la tâche perturbatrice, gênante et souvent épuisante que constitue la lutte contre le racisme.
Il importe également d’accorder de l’espace pour apprendre, assimiler et incarner les valeurs antiracistes au-delà de la théorie. Il doit s’agir d’un effort collectif et collaboratif dont le résultat doit répondre aux attentes des personnes qui subissent les affres du racisme depuis des décennies. Travailler ensemble nous apporte collectivement beaucoup de force, de sagesse et de résilience. Je suis impatiente à l’idée d’exploiter et de mobiliser cette énergie dans le cadre de mes fonctions.
Comment appréhendez-vous les situations de résistance où l’on tient à préserver le statu quo?
DN : La résistance est inévitable quand on tente de transformer des cultures, des modèles ou des systèmes dominants qui ont contribué à créer des inégalités depuis très longtemps. Le changement est presque toujours précédé d’une certaine résistance. Tout comme pour un pissenlit qui surgit du bitume ou un papillon qui émerge de son cocon, un certain degré de lutte, de résistance et de tension fait souvent partie du processus. Prise de cette façon, la résistance devient une réponse prévisible et une occasion de croissance.
Je crois aux approches fondées sur le renforcement, qui stimulent la curiosité et la compassion. Il est important de cultiver un dialogue et des espaces propices à l’inévitable expression d’une résistance et de vérités multiples tout en progressant vers le changement souhaité.
Que souhaitez-vous que les gens comprennent mieux à propos de votre travail dans la sphère de l’antiracisme? Quels sont vos espoirs face à l’avenir?
DN : La lutte contre le racisme est un élément parmi d’autres qui contribue à réduire les inégalités que subissent les membres des communautés racisées et d’autres groupes à qui l’on doit l’équité sur le campus. Cette lutte se déploie concurremment aux efforts visant à donner suite aux recommandations formulées dans le rapport du groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs, le plan d’action sur les directions autochtones et le rapport du groupe de travail sur l’équité, la diversité et l’inclusion.
Tout ce processus s’inscrit dans un écosystème plus large et entre en corrélation avec d’autres initiatives de changement social. Il se déroule en parallèle aux travaux destinés à accroître l’accessibilité, à protéger les droits des personnes 2ELGBTQIA+ et à s’assurer que le pouvoir et la dignité s’étendent à tous ceux et celles qui sont sous-représentés ou encore, vivent en marge de la société ou à l’intersection de plusieurs identités, de sorte que le sentiment d’appartenance devienne une chose à laquelle toutes et tous peuvent prétendre.
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