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Deux chercheuses de l’Université Concordia obtiennent une bourse postdoctorale Banting

Le financement du gouvernement du Canada vise à soutenir des recherches sur les femmes migrantes entrepreneures et sur les modes d’écoute optimaux des performances poético-musicales
29 mai 2024
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Image en diptyque de deux femmes. À gauche, une femme souriante aux longs cheveux noirs, portant un haut et un blazer bleus. À droite, une femme aux longs cheveux noirs, portant une robe rouge sans manches et tenant une clarinette.
Carolina Gallo Garcia (à gauche) et Kristine Dizon (à droite).

Carolina Gallo Garcia et Kristine Dizon sont les plus récentes bénéficiaires d’une bourse postdoctorale Banting.

La bourse Banting est l’une des plus prestigieuses marques de reconnaissance universitaires octroyées par le gouvernement du Canada. Elle a pour but de soutenir et de promouvoir les travaux des meilleurs chercheurs et chercheuses dans leur domaine, tant au pays qu’à l’étranger. Les boursières et boursiers reçoivent un montant annuel de 70 000 $ pendant deux ans.

Femmes migrantes et entrepreneuriat

Carolina Gallo Garcia est boursière postdoctorale à l’Institut Simone de Beauvoir, où ses travaux sont supervisés par la Pre Gada Mahrouse. Elle s’intéresse à la relation complexe entre l’immigration, l’entrepreneuriat et la citoyenneté chez les femmes migrantes au Canada.

Elle cherche à comprendre selon quelles modalités l’entrepreneuriat contribue à l’acquisition d’un sentiment d’appartenance citoyenne chez les femmes migrantes.

Les recherches de Carolina Gallo Garcia se fondent sur une définition de la « bonne citoyenneté » au Canada qui va au-delà des cadres juridiques; elle cherche à déterminer dans quelle mesure la participation active à des activités entrepreneuriales fait en sorte que l’on soit considéré comme une bonne citoyenne ou un bon citoyen. En analysant les discours politiques et en faisant des entrevues avec des femmes migrantes entrepreneures, elle compte déterminer comment l’intersection de diverses positions sociales influe sur l’intégration et la formation de l’identité.

La chercheuse fait valoir que si l’entrepreneuriat peut être un facteur d’autonomisation, il contribue aussi à perpétuer les inégalités en individualisant les enjeux sociaux.

« Les valeurs entrepreneuriales dépeignent souvent la réussite comme découlant essentiellement de choix individuels. Or, en réalité, de multiples facteurs sociaux entrent en interaction et ont pour effet de faciliter ou d’entraver la réussite. »

En adoptant une approche intersectionnelle, Carolina Gallo Garcia examine comment des facteurs comme le genre, l’origine ethnique et la situation socioéconomique influent sur les possibilités qui s’offrent aux femmes migrantes en entrepreneuriat et sur leur intégration. Ses recherches ont pour but d’informer les décideurs et les organismes non gouvernementaux en mettant en lumière la réalité nuancée de l’entrepreneuriat immigrant et en plaidant en faveur d’un système d’immigration plus inclusif.

Les travaux de Carolina Gallo Garcia soulignent la nécessité d’apporter des changements structurels et d’acquérir une compréhension nuancée de la citoyenneté et de l’entrepreneuriat, afin de favoriser l’inclusion et l’équité sociales.

De nouvelles façons d’écouter la poésie et la musique

Kristine Dizon est musicienne et boursière postdoctorale au Département d’études anglaises, et ses travaux sont supervisés par le Pr Jason Camlot. Dans le cadre de ses recherches, elle examine les émotions, les significations et les réflexions culturelles suscitées par la poésie orale et la musique, plus particulièrement lorsque la race et l’identité entrent en ligne de compte.

Son objectif est d’élaborer des méthodologies d’écoute axées sur la décolonisation et visant à remettre en question et à élargir les façons dont les auditoires entrent habituellement en relation avec les sons. Pour ce faire, elle compte analyser des œuvres poético-musicales historiques et contemporaines, réaliser des entrevues avec des artistes et concevoir des outils éducatifs d’écoute réflexive. La chercheuse espère ainsi nouer avec les auditoires un dialogue favorisant la sensibilisation aux enjeux culturels ainsi qu’une meilleure compréhension de questions sociales complexes.

On a ordinairement l’habitude de considérer le texte et la musique comme des entités distinctes, mais les recherches de Kristine Dizon mettent en lumière leur interdépendance et le profond impact que cette fusion peut avoir sur la transmission de récits sociaux et culturels complexes. Comme le dit Kristine Dizon, il s’agit de « magnifier le sens des mots grâce au son ou à la musique », processus qui joue un rôle essentiel dans ses recherches explorant la puissance de ces combinaisons artistiques.

Kristine Dizon prévoit créer une monographie savante sur l’histoire culturelle de ces performances. La monographie s’accompagnera d’enregistrements et de performances communautaires qui contribueront à susciter l’intérêt du public pour les résultats de ses recherches.

« Je veux mettre en lumière certains enjeux et éduquer les gens d’une façon qui leur donne envie d’écouter. »


Apprenez-en davantage sur l’
Institut Simone de Beauvoir et le Département d’études anglaises de l’Université Concordia.

 



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