Des étudiantes et étudiants de l’Université Concordia contribuent à un balado communautaire réalisé par des élèves de 8e année de Kahnawà:ke
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Le balado Voices of Kahnawà:ke (« voix de Kahnawà:ke ») est la plus récente initiative étudiante réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le Département de journalisme de l’Université Concordia et la Kahnawà:ke Survival School (KSS).
Explorant deux thèmes – mythes et légendes de la communauté, et justice sociale et culture – le balado se divise en deux épisodes qui présentent les récits de deux classes de huitième année de la KSS. Chaque classe a produit son propre épisode, avec les conseils d’étudiantes et d’étudiants en journalisme de Concordia.
« Les élèves se sont montrés très brillants et amusants! J’ai trouvé leurs idées remarquables », commente la professeure agrégée Kristy Snell, qui chapeaute la collaboration établie à l’Institut du journalisme d’enquête inclusif et innovant du Département de journalisme.
« La Kahnawà:ke Survival School a fait preuve d’une grande ouverture pour expérimenter différents moyens de communication; ainsi, nous avons pu faire du numérique, de l’audio, de la vidéo et, maintenant, de la baladodiffusion. »
Les récits du balado ont également été adaptés pour la radio et diffusés en décembre dans l’émission All in a Weekend de CBC Radio.

Les récits étaient très diversifiés, abordant notamment l’histoire des esprits à la Kahnawà:ke Survival School, la légende de l’homme au chapeau, l’effet d’une cloche d’église célèbre sur la communauté, la résistance de Kanehsatà:ke (crise d’Oka), l’héritage des établissements résidentiels ainsi que l’importance des noms Kanien’kéha.
« J’aime le fait que nous puissions donner vie aux récits d’élèves et les diffuser sur les ondes de la CBC », indique la professeure Snell.
« C’est l’occasion d’entendre des histoires qu’on n’entendrait pas autrement, et de découvrir la voix des jeunes de Kahnawà:ke. J’espère qu’ils se sentent valorisés de savoir que les gens s’intéressent à ce qu’ils ont à dire, car ils ont vraiment beaucoup à dire, et je suis heureuse que nous puissions les aider à faire entendre leur voix. »
Enseignante de huitième année à la KSS, Candia Flynn se réjouit d’avoir été témoin de cette collaboration.
« Je suis vraiment ravie d’avoir participé au projet de baladodiffusion avec Concordia », témoigne-t-elle.
« Les élèves ont approfondi leurs connaissances sur des sujets essentiels tant pour eux-mêmes que pour leur communauté. Ils ont également eu l’occasion de rencontrer des membres de la communauté qui ont pu les guider dans la recherche de contexte pour leur balado et parler de leur expérience personnelle. »
Pour l’étudiante de troisième année en journalisme Hannah Vogan, travailler à ce projet s’est avéré enrichissant.
« C’était très gratifiant de pouvoir partager avec les jeunes toutes les connaissances et compétences journalistiques que j’ai acquises à Concordia », explique-t-elle.
« Cela dit, l’échange de connaissances s’est fait dans les deux sens. J’ai aussi beaucoup appris des élèves : leur approche du journalisme était rafraîchissante et m’a rappelé que le journalisme peut se décliner de nombreuses manières, toutes aussi passionnantes les unes que les autres. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de raconter l’histoire de Kahnawà:ke sous un angle aussi frais. »

Répercussions du partenariat
Unique en son genre au Canada, le partenariat entre la KSS et l’Institut du journalisme d’enquête inclusif et innovant du Département de journalisme remonte à l’automne 2022.
Il vise à inciter les jeunes autochtones à envisager une carrière dans le journalisme tout en donnant l’occasion aux personnes étudiant le journalisme à Concordia d’en apprendre davantage sur la communauté.
En plus du balado, les étudiantes et étudiants ont réalisé six reportages numériques, 14 reportages radiophoniques, quatre reportages vidéo et une émission spéciale diffusée à la radio nationale, qui ont tous été présentés sur les ondes ou le site Web de la CBC.
L’institut a par ailleurs travaillé à l’ajout du baccalauréat ès arts en journalisme à la liste des diplômes offerts dans le cadre du programme de transition autochtone Kaié:ri Nikawerá:ke de l’Université.
L’objectif de ce programme est de faciliter l’accès aux études universitaires en donnant aux élèves admissibles des Premières Nations, inuits et métis les bases nécessaires pour entreprendre des études de journalisme.
« Ce qui est formidable avec l’option du programme de transition, c’est que les élèves peuvent entamer le programme à temps plein ou à temps partiel, en plus de rencontrer d’autres élèves autochtones et de tisser des liens communautaires, ajoute Kristy Snell. Pratiquement tous les cours suivis comptent pour l’obtention du diplôme de journalisme. »
La professeure Snell se dit fière du travail accompli dans le cadre du partenariat.
« Je pense que cela montre à quel point nos jeunes sont formidables, qu’il s’agisse des élèves de la KSS ou des étudiantes et étudiants en journalisme de Concordia », poursuit-elle.
« Je suis parfois émue de voir l’enthousiasme et le dévouement de nos étudiantes et étudiants de Concordia à l’égard de ce projet. Je suis si fière d’eux. Chacun d’entre eux contribue au projet de façon unique et spéciale, et je leur suis très reconnaissante d’en faire partie. Sans eux, le projet n’aurait pas vu le jour. »
Alors que le projet accueille ce trimestre sa septième cohorte d’étudiants, la professeure Snell est impatiente de voir les effets à long terme du partenariat.
« C’est vraiment l’objectif de ce projet : semer une graine et espérer qu’elle germe », conclut-elle.
« Nous commençons tout juste à atteindre le point où certains des élèves de la KSS avec qui nous avons travaillé commencent à envisager sérieusement une carrière. Mon rêve est de voir certains d’entre eux intégrer le programme de journalisme au cours des prochaines années. Voici les retombées que j’aimerais vraiment voir générées. »
Apprenez-en plus sur le Département de journalisme et l’Institut du journalisme d’enquête inclusif et innovant de l’Université Concordia.
Écoutez le balado Voices of Kahnawà:ke mentionné dans cet article.