Le diplômé de l’Université Concordia Pedro Barbáchano obtient la bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain 2025

Le diplômé de l’Université Concordia Pedro Barbáchano (M. Bx-arts 2024, concentration en photographie) vient d’être nommé lauréat de la bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain 2025. Il partage cet honneur avec Stanley Wany, diplômé de la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Cette bourse est octroyée à une personne diplômée ou nouvellement diplômée de chacun des programmes de beaux-arts de Concordia et de l’UQAM. Les lauréats de cette année recevront 88 800 $ sur deux ans – l’une des plus importantes récompenses destinées à des artistes émergents du Canada. Au-delà de la marque de reconnaissance, cette distinction procure aux personnes lauréates les ressources nécessaires pour peaufiner leur travail et approfondir leur recherche créative à un moment charnière de leur carrière.
« L’un des avantages de cette bourse est qu’elle m’offre pour la première fois la liberté de choisir un projet qui reflète réellement mes aspirations », témoigne-t-il.
« En temps normal, j’oriente ou limite mes recherches en fonction d’un mode de présentation précis, qu’il s’agisse d’une exposition, d’une publication ou d’un programme public. Grâce à cette bourse, j’aurai la liberté d’imaginer un projet qui transcende ces exigences et ces contraintes. Pour la première fois, j’ai la possibilité d’explorer une question ouverte et de laisser mon projet évoluer sans résultat prédéterminé », indique l’artiste.
Les recherches et les œuvres photographiques de Pedro Barbáchano, qui portent sur l’archéologie spéculative et le recadrage des monuments, ont été présentées en Espagne, en Égypte et au Canada dans divers lieux d’exposition, dont Artexte, le Centre canadien d’architecture (CCA) et la galerie d’art Leonard & Bina Ellen de l’Université Concordia. S’intéressant de près à la nature et à la fonction des documents et des images, le photographe entend continuer à approfondir ses recherches, notamment dans le cadre d’une démarche historique.
« Pour moi, ce n’est pas simplement une affaire de forme ou de contenu, précise-t-il. Ce qui m’intéresse avant tout, ce sont les questions de recherche se situant à l’intersection de l’histoire, de l’esthétique et de la politique. Je souhaite faire participer le public à une conversation et lui permettre de tirer quelque chose du processus. »
Tout en approfondissant ses travaux sur la préservation du patrimoine, M. Barbáchano compte élargir son angle d’approche, passant des artefacts individuels à un examen à grande échelle de la circulation internationale des antiquités égyptiennes au cours des deux derniers siècles. La bourse Bronfman lui permettra de voyager, de consulter des collections d’archives internationales et de mieux comprendre le rôle de ces artefacts en tant qu’objets de négociation politique et d’exploitation touristique.
« Les documents les plus intéressants ne sont pas accessibles en ligne, observe-t-il. Étant donné que les ouvrages auxquels je m’intéresse sont souvent méconnus, l’essentiel de mon travail consiste à me rendre sur place, à expérimenter l’espace et à laisser la recherche évoluer à partir de là. »

« J’ai donc le champ libre pour expérimenter et prendre des risques. »
Pedro Barbáchano entend mettre à profit les ressources mises à sa disposition pour retracer le parcours d’objets d’art égyptiens ayant circulé dans diverses régions du monde au cours des deux derniers siècles. Je souhaite approfondir ma compréhension des schémas mondiaux de préservation du patrimoine, que je considère comme des réseaux diplomatiques d’échange symbolique », décrit-il.
« J’ai le champ libre pour expérimenter et prendre des risques. Cette bourse est une invitation à entreprendre un projet d’envergure qui autrement n’aurait jamais pu voir le jour – sans compter les nombreux outils et installations mis à ma disposition pour faciliter ma démarche. »
Son travail au Centre canadien d’architecture l’a d’ailleurs amené à découvrir de nouvelles méthodes tout en influant sur sa pratique créative : « Je me suis rendu compte que ma pratique artistique, qui consiste entre autres à présenter des recherches sur le cadre bâti à différents publics, a beaucoup en commun avec les activités du centre. Il était très enrichissant de voir comment les architectes abordent des défis similaires. Cette expérience m’a inspiré beaucoup de nouvelles idées sur ma façon d’envisager ma propre pratique; elle m’a aussi fait connaître de nouveaux outils et des modes d’organisation de l’espace fondés sur le design ».
Pour ce qui est de l’avenir, Pedro Barbáchano se dit très enthousiaste à l’idée d’approfondir ses recherches, d’explorer de nouveaux lieux et de faire avancer la réflexion actuelle sur l’histoire, le patrimoine et les politiques de préservation de la culture. Il prévoit également une exposition solo au Centre Clark à Montréal au printemps 2026.
« La perspective de présenter une exposition solo à Montréal pour la première fois me stimule au plus haut point, se réjouit-il. Ces expositions marqueront une étape importante de ma carrière; elles me donneront l’occasion de continuer à affiner ma vision artistique et à la faire connaître au public. »

La bourse Claudine et Stephen Bronfman en art contemporain a récompensé 30 autres artistes exceptionnels au cours des 15 dernières années.
- 2024 : Kuh Del Rosario (Concordia) et Lynn Kodeih (UQAM)
- 2023 : Kyle Alden Martens (Concordia) et Maude Arsenault (UQAM)
- 2022 : Diyar Mayil (Concordia) et Rémi Belliveau (UQAM)
- 2021 : Nico Williams (Concordia) et Leila Zelli (UQAM)
- 2020 : Mara Eagle (Concordia) et Heidi Barkun (UQAM)
- 2019 : Madeleine Mayo (Concordia) et Céline Huyghebaert (UQAM)
- 2018 : Frédérique Laliberté (Concordia) et Émilie Serri (UQAM)
- 2017 : Andréanne Abbondanza-Bergeron (Concordia) et Martin Leduc (UQAM)
- 2016 : Yannick Desranleau (Concordia) et Guillaume Adjutor Provost (UQAM)
- 2015 : Velibor Božović (Concordia) et Myriam Jacob-Allard (UQAM)
- 2014 : Brendan Flanagan (Concordia) et Marie Dauverné (UQAM)
- 2013 : Kim Waldron (Concordia) et Nadia Seboussi (UQAM)
- 2012 : Julie Favreau (Concordia) et Sébastien Cliche (UQAM)
- 2011 : Pavitra Wickramasinghe (Concordia) et Aude Moreau (UQAM)
- 2010 : Steven Bates (Concordia) et Véronique Savard (UQAM)
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