À Montréal, le Centre de recherche sur le vieillissement engAGE de l’Université Concordia s’efforce de changer les perceptions sur le vieillissement. Alors que le nombre d’aînés croît de plus en plus au Canada, il y a urgence en matière de recherche. Il convient en effet de ne pas limiter l’examen du vieillissement à un simple enjeu de santé ou au plaisir élémentaire de vivre plus longtemps. De nos jours, le vieillissement sous-entend le vécu d’une existence satisfaisante.
« En matière de vieillissement, nous avons tendance à faire fi de la pluralité des expériences, affirme Shannon Hebblethwaite, directrice d’engAGE. Nous parlons des personnes âgées de 65 à 100 ans comme si elles formaient un seul et même groupe. Imaginez si nous traitions à l’identique des individus allant du nouveau-né au mi-trentenaire! Nous obtiendrons de meilleurs résultats si nous cessons de les considérer comme un groupe isolé et homogène pour plutôt nous pencher attentivement sur la diversité de leurs problèmes. »
Selon elle, bon nombre d’études réalisées dans le domaine abordent le vieillissement comme s’il s’agissait d’un problème de santé qu’il suffit de régler. Les membres d’engAGE privilégient plutôt une vue d’ensemble de la question. Pour eux, les aspects physique, cognitif, sensoriel, émotionnel, social et spirituel de la santé contribuent tous au bien-être global d’une personne. De plus, ils tiennent compte des facteurs environnemental, sociétal, politique et financier en présence.
« Nous voulons former une nouvelle génération d’étudiantes et d’étudiants qui considéreront le vieillissement sous un tout autre angle », explique Mme Hebblethwaite.
Le centre engAGE fait appel à 32 chercheuses et chercheurs de l’Université, spécialisés dans une vingtaine de disciplines. Ces experts ont constaté que les personnes qui souscrivent volontairement à un engagement constructif en ressentent des bienfaits.
« À quel genre d’activités, de relations et d’expériences communautaires s’intéressent-elles vraiment?, demande Shannon Hebblethwaite. La réponse à cette question permet de mesurer l’impact réel des interventions lorsqu’un sujet peut apporter une contribution significative à ses yeux. Les effets positifs sur sa santé physique, mentale et cognitive deviennent alors évidents. »