« Le fait que tant de gens aient été violentés, traumatisés et privés de leurs terres, de leur culture et de leur langue par des lois génocidaires, assimilatrices et autres est totalement immonde », affirme Mme Boldo.
À l’époque du placement de Mme Boldo, les travailleurs sociaux chargés de veiller à son bien-être n’ont pas hésité à inscrire dans son dossier des mentions répugnantes. Exemples : « Vicky est une enfant très jolie, malgré ses traits plutôt indiens. »
« Nous observons avec intérêt la transformation de Vicky, mais elle a toujours les cheveux très noirs et les yeux sombres. » « Sa peau évolue vers une carnation blanc rosé. »
Quand Mme Boldo a eu accès à ses dossiers d’adoption à l’âge adulte, ce qu’elle y a découvert l’a choquée et rendue furieuse.
Elle est aujourd’hui convaincue qu’un changement radical s’impose pour offrir aux peuples autochtones réparation et justice. Cela dit, bien qu’elle affirme que son travail d’éducatrice culturelle contribue à sa guérison, elle est très sceptique et a peu confiance dans les politiciens pour changer les choses.
« J’ai rencontré au fil des ans un grand nombre de personnes des secteurs des services sociaux, des soins de santé, du maintien de l’ordre, de la justice et de l’éducation travaillant auprès des communautés autochtones, raconte Mme Boldo. Or, très peu d’entre elles osent admettre leurs erreurs et leur racisme. »