Si Shreyas V. Movva fait preuve de la même maîtrise sur la piste en février à Mascate, capitale d’Oman, le Canada pourrait pour la première fois se qualifier pour l’ICC Men’s T20 World Cup, qui se disputera en octobre et novembre en Australie (le T20, ou Twenty20, est une forme du jeu moins longue que le One Day International et le Test cricket).
Comme nombre d’athlètes de compétition, le jeune homme préfère ne pas se risquer à un pronostic. Il estime toutefois que le Canada a de bonnes chances de se qualifier pour l’événement, où son équipe pourrait se mesurer à des titans du sport tels que l’Inde, l’Angleterre et l’Australie dans de vénérables enceintes comme l’Adelaide Oval et le Melbourne Cricket Ground, qui peut accueillir 100 000 partisans.
« L’avenir me semble fort prometteur, affirme M. Movva depuis une chambre d’hôtel de Toronto, où s’entraîne l’équipe canadienne de T20. Notre entraînement se déroule très bien et nous venons tout juste de livrer une excellente performance aux épreuves de qualification régionales d’Antigua, où certains de nos joueurs étaient pourtant absents. Or, notre équipe sera complète à Oman. »
Il est rare pour les joueurs de cricket du Québec de se qualifier pour l’équipe nationale du Canada. Shreyas V. Movva est en fait le premier joueur de la province à y parvenir en 12 ans.
« M. Movva est l’un des meilleurs du pays, affirme Subrata Mandal, de la Quebec Cricket Federation. Il lit bien le jeu et possède une véritable qualité de capitaine. C’est pourquoi il a pu intégrer l’équipe. »
Réussite au cricket, réussite dans la vie
Selon Shreyas V. Movva, c’est Concordia qui l’a mené vers la communauté du cricket à Montréal, lorsqu’il est arrivé en 2016, fraîchement diplômé de l’Université technologique Visvesvaraya, à Belagavi, dans l’État indien du Karnataka.
« J’ai écrit à un ami qui étudiait à Concordia, et lorsque je suis arrivé, il m’a aidé à trouver une équipe. Peu après, j’ai pris part à un tournoi où un groupe d’amis représentaient non officiellement l’Université. J’ai bien joué, et c’est ce qui a lancé mon parcours en cricket ici. »
S’il admet que l’adaptation à l’hiver n’a pas été facile, M. Movva a su par la suite habilement jongler avec ses cours de cycles supérieurs (le mérite revenant selon lui à Stuart Thiel et Joey Paquet, professeurs à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody), son emploi à temps partiel dans un restaurant très fréquenté du centre-ville et ses séances d’entraînement de cricket.
« C’est la beauté du sport de compétition, explique-t-il. Il exige beaucoup de moi, mais j’apprécie la discipline et la routine, qui m’ont aidé dans d’autres aspects de ma vie. »