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« Une façon gratifiante de laisser un héritage » : rencontre avec le diplômé et grand donateur Joel Lukaseder

Le diplômé en génie honore ses parents avec un don planifié de 500 000 $ à la Campagne pour Concordia
20 septembre 2022
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Joel Lukaseder, B. Ing. 1992

La municipalité de Pointe-Claire, en banlieue de Montréal, a joué un rôle déterminant dans la vie de Joel Lukaseder (B. Ing.1992), diplômé en génie civil et grand donateur de la Campagne pour Concordia.

Cette communauté historique s’est avérée idéale pour grandir, avoue-t-il. C’est également là qu’il a réalisé un rêve cher à sa mère, Ena Marie, après qu’elle a reçu un diagnostic de cancer en phase terminale, en 2004.

« Le docteur lui a dit de mettre ses affaires en ordre, parce qu’elle ne vivrait pas jusqu’au prochain Noël », se souvient Joel Lukaseder, qui a versé à Concordia un legs de 500 000 $ en 2017. « Mon frère Peter et moi nous sommes dits que c’était inacceptable ».

Une seconde opinion médicale a redonné à Ena Marie de l’optimisme et du temps. Assez de temps, en fait, pour que ses fils réalisent l’impossible.

« Ma mère avait toujours voulu vivre dans une petite maison de style anglais », explique M. Lukaseder, qui a vécu à Edmonton et géré de grands projets de construction dans l’ouest du Canada pendant vingt ans.

« Heureusement, notre terrain était assez grand pour que nous puissions construire un cottage près de notre maison d’enfance. »

Les frères ont donné le premier coup de pelle en 2005 et Ena Marie a pu voir sa maison de rêve prendre forme.

« Nous y avons déménagé notre mère l’été de la même année, se rappelle-t-il. C’était une façon de lui donner espoir. D’ailleurs, combien de personnes ont la chance de détruire la maison dans laquelle ils ont grandi pour en construire une nouvelle à partir de zéro? »

Ena Marie est décédée en 2007 à l’âge de 64 ans. Les frères ont plus tard vendu la maison à un voisin; cette décision douce-amère a marqué la fin d’une période difficile pour la famille.

Ena Marie et Julius Lukaseder (B. Sc. 1964), parents de Joel Lukaseder

« Mon père est également décédé à 64 ans, le lendemain de la tragédie du 11 septembre. Dans les mois qui ont suivi, je volais vers Montréal à coup de quatre jours pour aider ma mère à gérer l’entreprise familiale puis, plus tard, à la vendre. Cela n’a pas été facile. »

« Il aimait résoudre les problèmes »

Le père de Joel Lukaseder, Julius Lukaseder (B. Sc. 1964), quitte l’Allemagne durant son enfance pour émigrer à Montréal. Il étudie à la Sir George Williams University avant sa fusion avec le Loyola College, y décrochant un diplôme de chimie. Il rencontre plus tard, dans un laboratoire, Ena Marie – qui compte parmi les premières diplômées de l’école technique de sa ville natale, Shawinigan, au Québec.

Quand Julius Lukaseder perd son emploi dans le milieu des années 1980, lui et sa femme font preuve d’une remarquable débrouillardise.

« Mon père a acheté une entreprise d’assainissement à Pointe-Claire, se souvient son fils. Il s’est également lancé dans la filtration et le traitement des eaux usées. Et pour compléter ce revenu, il assurait l’entreposage et la livraison de lubrifiants pour une entreprise établie à l’extérieur de Toronto. »

« Mon père savait se tenir occupé. Il aimait rencontrer les gens et résoudre les problèmes. »

Ena Marie aide son mari à gérer les affaires jusqu’à ce qu’elle prenne du recul pour s’occuper de ses fils à temps plein.

Après Concordia, Joel Lukaseder travaille pour son père et un oncle à Winnipeg, puis déménage en Alberta. Il se démarque dans sa carrière en tant que coordonnateur et gestionnaire de projets pour JV Driver Group, qui le fait travailler dans des régions éloignées de la province, comme Grande Prairie et McArthur River, en Saskatchewan.

Joel Lukaseder a eu beaucoup de plaisir dans son travail, malgré les dangers occasionnels qu’il comportait.

« J’ai adoré. C’était du travail sur le terrain, et les journées passaient vite. Je ne me sentais pas coincé dans un bureau, et je voyais les projets se concrétiser devant mes yeux. »

« J’ai fait beaucoup de choses que je ne pense pas refaire, comme des inspections de réservoirs à partir d’une grue de 150 pieds. Nous avons également souffert des températures si glaciales que nous devions tout fermer. »

« Ils formaient une véritable équipe »

Julius et Ena Marie soutiennent discrètement Joel de loin. Ils ne vivent cependant pas assez longtemps pour le voir gravir les échelons jusqu’à un poste de haute direction, qu’il occupe de 2010 jusqu’à sa retraite, en 2017.

« Ma mère avait toujours voulu vivre dans une petite maison de style anglais », affirme Joel Lukaseder.

« Je sais qu’ils étaient fiers que je vive plein de nouvelles expériences, poursuit-il. Mais je me souviens que ma mère disait qu’on n’arrête jamais vraiment de s’inquiéter pour ses enfants. »

Les enfants – ou plutôt le fait de ne pas en avoir – ont influé sur la décision de Joel Lukaseder de redonner à son alma mater. Lui et son frère ont des beaux-enfants, mais pas de descendance à proprement parler.

La promesse de don de 500 000 $ de M. Lukaseder à Concordia assurera un soutien de 250 000 $ sous forme de bourses de subsistance pour les étudiants et étudiantes de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, et permettra d’établir un fonds de bourses d’études destiné aux femmes inscrites en chimie et qui portera le nom de Julius et Ena Marie Lukaseder.

« Ils formaient une véritable équipe. Ils tenaient beaucoup à leur vie privée, mais je pense qu’ils seraient honorés d’avoir un tel fonds de dotation qui appuie en leur nom tant d’étudiants, en particulier les étudiantes en sciences. C’est une façon très gratifiante de laisser un héritage et de perpétuer le nom de ma famille. »



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