« L’insomnie est un trouble du sommeil, mais il s’agit avant tout d’un trouble psychologique dans lequel vous avez l’impression que la mauvaise qualité de votre sommeil vous empêche de bien fonctionner pendant la journée, explique-t-il. Or, nous avons constaté que seules les personnes ayant de telles difficultés durant la journée présentaient des troubles de la mémoire. »
M. Cross a également participé à une étude de suivi publiée dans la revue SLEEP, qui montre que les personnes dont la qualité du sommeil s’est dégradée entre 2019 et 2022 étaient également plus susceptibles de souffrir d’un déclin de la mémoire.
Bien que ces études ne prouvent pas qu’un mauvais sommeil soit l’une des causes de la démence, elles montrent tout de même un lien direct entre l’insomnie chronique et la perte de mémoire, laquelle peut conduire à des affections telles que la maladie d’Alzheimer. Elles s’ajoutent également à un nombre croissant de recherches qui donnent à penser que l’insomnie est associée à un risque important de démence.
Aujourd’hui chercheur à l’Université de Sydney, en Australie, M. Cross signale qu’il reste encore beaucoup à découvrir sur le lien entre le sommeil et la démence. Il est convaincu que les nouvelles améliorations technologiques permettront d’atteindre cet objectif.
« De nombreux biomarqueurs sanguins sont beaucoup plus efficaces pour prédire le risque de déclin cognitif, et je pense que le lien entre ces biomarqueurs et le sommeil sera très important, conclut-il. Même les outils comme l’IRM s’améliorent constamment et je suis d’avis que nous comprendrons bientôt mieux les changements structurels cérébraux liés au sommeil. »