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Journée internationale des femmes : vaincre les préjugés

Trois femmes œuvrant dans trois industries traditionnellement représentées par des hommes parlent de leur parcours et du sens de la Journée internationale des femmes

Sylvie Makhzoum, Véronique Ménard et Seynabou Gueye Ndiaye. Sylvie Makhzoum, Véronique Ménard et Seynabou Gueye Ndiaye.

Sylvie Makhzoum est directrice, données et analytique, à la TD. Elle est d’abord entrée au service de l’entreprise en tant que stagiaire en 2000, après avoir obtenu son baccalauréat en mathématiques et une maîtrise en statistiques de l’Université de Montréal.

Véronique Ménard est conseillère principale en cybersécurité à la Banque Nationale du Canada. Elle a décroché un baccalauréat en science politique de l’Université de Montréal avant d’obtenir une maîtrise en sciences environnementales à l’American Military University. Même si elle n’a pas suivi de formation officielle en informatique ou en cybersécurité, Mme Ménard a développé ses compétences en travaillant pour le gouvernement fédéral.

Seynabou Gueye Ndiaye est une intégratrice Web pour Sama, une plateforme de données d’apprentissage en intelligence artificielle (IA). Elle a obtenu un baccalauréat interdisciplinaire en informatique, mathématiques et statistique de l’Université Concordia. 

Comment avez-vous cheminé dans votre domaine?

Mme Makhzoum : Traditionnellement, il était rare de voir des femmes dans le domaine des données et de l’analytique. Mais il est intéressant d’observer des changements. À la TD, nous avons des réseaux comme le Conseil Women in Data & Analytics (WiDA) qui aident les professionnelles de notre domaine à échanger, à élargir leurs réseaux et à affirmer leur leadership. Nous comptons sur d’excellentes collègues en données et analytique à la TD et la communauté continue de s’épanouir au fil des ans.

Tout au long de mes 20 ans de carrière dans ce secteur généralement dirigé par des hommes, j’ai conseillé aux femmes qui m’entouraient de rester elles-mêmes. Soyez authentiques, mais apprenez, gagnez en confiance et adaptez-vous. Même dans votre façon de communiquer, un simple changement peut vous aider à davantage influer sur les décisions et à mieux comprendre vos interlocuteurs. Vous ne changez pas vous-même, mais vous changez la façon de transmettre le message. Et ça change tout, surtout au moment de nouer des relations.

Mme Ménard : Dans le domaine de la cybersécurité, il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes, mais je ne pense pas avoir été désavantagée jusqu’à maintenant. Il y a aussi une grande ouverture à l’accueil des femmes en cybersécurité et je constate que beaucoup d’efforts sont déployés pour leur faire de la place. Plusieurs hommes m’ont soutenue et ont joué un rôle de mentor pour moi. Je sais que je m’en suis probablement tirée plus facilement que d’autres.

Mme Ndiaye : Je suis chanceuse, car je travaille dans une entreprise dont les valeurs fondamentales comprennent la diversité et l’inclusion. Les responsables n’embaucheraient pas quelqu’un qui jugerait une femme moins méritante ou compétente. Bien que la plupart de mes collègues soient des hommes, je me sens écoutée et l’environnement de travail n’est pas toxique. Sama est une entreprise axée sur la mission; ceux qui entrent à son service ont la même vision et souhaitent bien faire les choses.

Quels obstacles avez-vous surmontés au cours de votre carrière?

Mme Makhzoum : J’ai dû surmonter des obstacles, mais je préfère les considérer comme des possibilités. Je pense que le fait d’adopter une attitude confiante et positive y est pour beaucoup. Je me suis efforcée de ne jamais prendre les choses personnellement et de prendre de la hauteur à l’égard de ces situations. J’ai toujours été très consciente de la gestion des perceptions, et bien sûr, en tant que femme dans le milieu des affaires au Canada et en Amérique du Nord, il y a de nombreuses perceptions, surtout dans un domaine où j’étais souvent la seule femme présente.

Quelqu’un m’a déjà demandé : « Si tu pouvais remonter dans le temps et te dire une chose, qu’est-ce que ce serait? » Ma réponse était et est toujours que le meilleur moyen d’apprendre, de surmonter les défis et de s’épanouir est de savoir d’où l’on vient et de rester fidèle à la personne que l’on est profondément. Toutes les situations auxquelles nous faisons face – réussites, échecs et défis –, nous aident à grandir et à évoluer, mais avoir un bon sens de son identité est essentiel à la stabilité. Cette idée m’a suivie tout au long de ma carrière.

Mme Ménard : J’ai eu la chance de travailler au gouvernement fédéral, où l’on accorde une grande attention à l’égalité et au respect, et il y avait toujours des femmes aux postes de direction, alors je n’ai pas eu beaucoup d’obstacles à franchir. Mais comme j’étais une jeune femme, j’ai eu des collègues qui ne me parlaient pas aussi ouvertement. Ils faisaient plutôt confiance à un collègue plus âgé, même si j’avais plus d’expérience. J’ai remarqué que certaines personnes prenaient mal le fait d’être supervisées par une femme plus jeune, mais ce n’était que dans quelques cas. 

Je travaille à la Banque Nationale du Canada depuis seulement quelques mois. Cette organisation met l’accent sur l’égalité des occasions et sur le respect, si bien que j’ai été bien accueillie et soutenue. Je pense que j’ai eu de la chance. Des femmes à qui j’ai parlé, qui travaillent dans d’autres domaines, m’ont dit avoir été traitées différemment. 

Mme Ndiaye : Il m’est difficile de dire si j’ai surmonté des obstacles, car je n’ai rencontré personne qui était ouvertement sexiste. Si mon avancement a déjà été freiné par la discrimination, je ne le saurais pas. 

Je n’ai pas postulé pour l’emploi que j’occupe actuellement; on m’a contactée et pendant le processus d’entrevue, je ne pensais pas pouvoir décrocher le poste, parce que je sais que si je l’avais trouvé moi-même, j’aurais estimé ne pas posséder les compétences requises. Selon moi, il ne s’agit pas d’embûches placées sur mon chemin, mais bien des limites que je m’impose à moi-même.

Qu’est-ce que signifie la Journée internationale des femmes pour vous?

Mme Makhzoum : Je suis fière de défendre le cheminement et l’avancement des femmes dans tous les domaines et je pense que la Journée internationale des femmes est une excellente occasion de le faire. Je pense aussi qu’elle sert de rappel que nous n’en avons pas fait assez pour les femmes qui occupent des postes de direction et qu’il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’égalité des sexes.

Je suis fière de travailler à la TD, une entreprise dévouée envers tout son personnel, en particulier les femmes. La programmation de la Journée internationale des femmes se déroule sous le thème de 2022, « Vaincre les préjugés ». Vaincre les préjugés est particulièrement important dans notre environnement actuel, puisque la pandémie a eu une incidence sur les gains réalisés par de nombreuses femmes, notamment celles qui travaillent dans un milieu d’affaires.

Cela pourrait sembler évident, mais je crois que si vous voulez améliorer l’inclusion dans votre milieu de travail, vous devez agir, et pas vous contenter d’observer la situation. Il est donc important pour moi de continuer à promouvoir l’expérience des femmes et je compte en faire encore plus cette année. Cet appel à l’action m’interpelle également en tant que mère de deux jeunes filles. J’ai hâte de les voir devenir des jeunes femmes fortes et courageuses. J’ai hâte de célébrer la Journée internationale des femmes avec elles cette année et je vais poursuivre cette tradition chaque année.

Mme Ménard : La Journée internationale des femmes est très importante pour moi. Elle signifie que beaucoup de personnes reconnaissent qu’historiquement, dans notre culture, nous avons défini des rôles précis pour les hommes et pour les femmes. Cette journée indique que de plus en plus de personnes reconnaissent cette réalité et qu’elle n’est pas forcément constructive, juste ni en accord avec notre époque. Alors, pour moi, cette journée est un symbole. Ce n’est pas la solution, mais les gens en parlent et y pensent, ce qui est la première étape. C’est un début.

Mme Ndiaye : J’ai commencé à travailler chez Sama il y a un an jour pour jour et c’est donc un anniversaire important pour moi.

L’objectif de la journée internationale des femmes est de se remémorer l’histoire et de s’assurer de ne pas répéter les erreurs du passé. Ces erreurs n’incluent pas seulement le sexisme ou les préjugés liés à l’ethnicité, mais bien tous les types de discrimination. Je pense que la Journée internationale des femmes nécessite aussi une sensibilité aux différences culturelles et à la neurodiversité, l’idée est de faire une place, par exemple, aux personnes atteintes du TDAH, aux autistes ou à celles et ceux qui pensent de façon différente. Je crois que l’objectif principal est de réduire toute forme de discrimination. 



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