« Nous sommes l’incarnation même de la beauté et de la puissance de la diversité »
Au terme de l’année écoulée, quelque 8 300 étudiantes et étudiants de l’Université Concordia se sont vu décerner un diplôme. Il s’agit de la deuxième promotion la plus nombre de l’histoire de l’établissement. Il y avait donc foule lors des cérémonies de collation des grades des 20, 21 et 22 juin.
Notamment accompagnés de parents et amis ainsi que de membres du corps professoral et du personnel, les diplômées et diplômés ont à cette occasion investi la Place des Arts de Montréal.
Au nombre de huit, ces cérémonies ont permis de rendre hommage aux promotions de la Faculté des arts et des sciences, de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, de l’École de gestion John-Molson ainsi que de la Faculté des beaux-arts. Concordia compte désormais plus de 253 000 diplômés répartis dans le monde entier.
Le chancelier de l’Université, Jonathan Wener (B. Comm. 1971), le recteur de Concordia, Graham Carr, les porte-parole des différentes promotions et les récipiendaires de doctorats honorifiques présents ont adressé aux nouveaux diplômés des mots empreints de sagesse et porteurs d’inspiration.
Les doyennes et doyens des facultés ont d’abord souhaité la bienvenue à l’assistance, puis ont reconnu que la nation Kanien’kehá:ka est la gardienne des terres et des eaux du lieu des cérémonies.
S’adressant aux diplômés, M. Wener s’est exprimé en ces termes : « Depuis quelques années, vous avez mené des travaux de recherche et avez progressé tous ensemble en tant que membres de la communauté de Concordia – ce que vous resterez à vie. »
M. Carr a pour sa part évoqué quelques-unes des récentes réussites de l’Université, dont l’obtention d’une subvention de 23 millions de dollars (un record pour Concordia), décernée au professeur de design et d’arts numériques Jason Lewis; le lancement de l’initiative PLAN-NET/ZÉRØ, qui vise à transformer les campus en laboratoires vivants; ainsi que l’obtention d’une subvention de recherche historique de plus de 123 millions de dollars, liée à un projet national piloté par Concordia visant l’électrification de la société.
« Comme vous le savez sans doute, il se passe des choses formidables à Concordia, a lancé M. Carr. Nous n’avons pas peur de faire preuve d’audace, mais ce qui nous porte avant tout, et ce qui vous inspire je l’espère, ce sont nos valeurs. Nous sommes convaincus que les étudiantes et étudiants talentueux du Québec et du monde entier doivent avoir accès à une éducation de qualité.
« Et nous croyons aussi que le respect de la diversité sous toutes ses formes permettra à nos étudiants de s’employer avec passion à créer pour tous un Québec, un Canada et un monde meilleurs, plus justes, plus ouverts et plus inclusifs. »
Grands moments des discours aux récipiendaires de doctorats honorifiques
Vikas Swarup, Clarissa Desjardins et James Donald McCully se sont adressés aux diplômés de la Faculté des arts et des sciences le 20 juin.
Récipiendaire d’un doctorat en droit honoris causa (LL. D.), Vikas Swarup est animateur de télévision en Inde et ancien membre du service extérieur de ce pays. Il est également l’auteur de succès de librairie internationaux parmi lesquels Q & A, dont le film oscarisé Slumdog Millionaire était l’adaptation.
M. Swarup a vanté la qualité de l’éducation offerte aux étudiants de Concordia : « Cette remarquable université vous a procuré la totalité des connaissances, des compétences et des outils dont vous aurez besoin pour réussir en tant que chefs de file au sein de l’économie du 21e siècle fondée sur l’innovation. Vous avez la chance de décrocher votre diplôme alors que jamais l’humanité n’a innové davantage qu’aujourd’hui. Il ne tient plus qu’à vous de tirer parti des outils dont vous disposez et de saisir les occasions qui s’offrent à vous. À vous de jouer, de créer l’avenir! »
L’entrepreneuse en sciences de la vie Clarissa Desjardins s’est vu décerner un doctorat en droit honoris causa. Mme Desjardins est fondatrice et chef de la direction de l’entreprise montréalaise Congruence Therapeutics axée sur les biotechnologies, qui s’emploie à mettre au point des médicaments expérimentaux grâce à l’informatique.
« Je ne suis au fond, a-t-elle confié aux diplômés, qu’une personne ordinaire qui a eu l’occasion d’accomplir des choses extraordinaires. Vous êtes comme moi quand j’avais votre âge. Par votre persévérance et votre travail acharné, vous avez prouvé au monde que vous disposez des atouts nécessaires pour accomplir de grandes choses. »
Déjà titulaire de deux diplômes, James Donald McCully (B. A. 1975 et B. Sc. 1978) s’est vu décerner un doctorat en droit honoris causa. Pionnier d’une technique de transplantation d’organes permettant de sauver la vie d’enfants et de nouveau-nés, il a œuvré pendant plus de 30 ans au sein du Département de chirurgie cardiaque de l’Université Harvard.
M. McCully a évoqué le souvenir de ses études à Concordia, précisant que les diplômes obtenus à l’époque lui ont permis d’embrasser la carrière qu’il a choisie : « Mon baccalauréat ès arts m’a aidé à raisonner et à remettre en question certaines observations et croyances. Quant à mon baccalauréat en sciences, il a été le tremplin de ma carrière. »
M. McCully a par ailleurs indiqué aux diplômés que leur parcours professionnel devrait évoluer au fil de leur carrière : « À vous de saisir les occasions qui s’offriront à vous, d’être prêts à aller de l’avant et à exceller. Mon cas personnel montre que c’est possible. »
Kathy Baig et Deborah Estrin se sont adressées aux diplômés de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody le 21 juin.
Kathy Baig est vice-présidente, Positionnement, au sein de l’entreprise de conception internationale Stantec. Après avoir présidé l’Ordre des ingénieurs du Québec de 2016 à 2022, elle assume actuellement la présidence d’Ingénieurs Canada pour l’exercice 2022-2023.
Mme Baig s’est dite très touchée de recevoir un doctorat ès sciences honoris causa (D. Sc,) de la plus grande école de génie du Québec, et même de « l’une des plus importantes au pays » selon les termes du doyen de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, Mourad Debbabi.
Mme Baig a aussi avoué qu’elle évite de donner à quiconque des conseils pour réussir : « Il incombe à chaque personne de se forger sa propre définition de la réussite, puis de s’y tenir au fil de sa carrière. Pour moi, réussir, c’est prendre du plaisir dans mon travail et être heureuse dans ma vie, sur tous les plans. L’équilibre est essentiel. »
Désormais titulaire d’un doctorat ès sciences honoris causa, Deborah Estrin est professeure d’informatique à l’École Cornell Tech, à New York. À l’avant-garde de la recherche scientifique mettant l’informatique au service de la santé, elle compte parmi les pionniers de l’utilisation de systèmes mobiles et sans fil à des fins de collecte et d’analyse de données, y compris au profit de la santé.
Tout en se réjouissant que nombre des diplômés présents aient choisi des disciplines liées à l’informatique – qualifiée de « science de l’artificiel » par le Prix Nobel Herbert Simon –, la Pre Estrin a rappelé à ceux-ci l’importance de ne pas perdre de vue la réalité : « N’oubliez pas d’être attentifs au monde réel. Il peut être tout aussi consternant qu’inspirant. Cela vous aidera à garder les pieds sur terre. Faites-vous aussi un devoir d’échanger en personne avec les gens. Il n’y a rien de tel pour observer, interagir et apprendre en toute spontanéité. »
Sandra Chartrand et Alain Bouchard se sont adressés aux diplômés de l’École de gestion John-Molson le 22 juin.
Sandra Chartrand (B. A. 1985) et son mari, Alain Bouchard, se sont tous deux vu décerner un doctorat en droit honoris causa. Diplômée de l’Université Concordia et vétérane de la collecte de fonds, Mme Chartrand est présidente de la Fondation Sandra et Alain Bouchard. Alain Bouchard est quant à lui le fondateur d’Alimentation Couche-Tard, une chaîne québécoise de dépanneurs qui compte plus 14 300 magasins présents au sein de 24 pays et territoires.
Mme Chartrand et M. Bouchard ont mis sur pied leur fondation en 2012. Celle-ci s’emploie à soutenir diverses causes liées aux personnes souffrant de handicaps intellectuels, ainsi qu’à favoriser la pratique d’activités artistiques et culturelles. Sous la direction de Mme Chartrand, elle a, au fil des 10 dernières années, fait don de près de 30 millions de dollars à des organismes locaux. En 2022, elle a notamment versé un million de dollars au Centre arts et santé ainsi qu’au Centre de développement humain par les arts de Concordia.
Mme Chartrand a adressé aux étudiants un message d’espoir inspiré de son action philanthropique : « Nous avons été étonnés de découvrir la somme de bonté qui existe dans ce monde, a-t-elle dit. La bonté est partout, il suffit de regarder autour de soi. »
Mme Chartrand a par ailleurs conseillé aux diplômés de ne pas s’en tenir aveuglément à leurs plans à long terme, de garder l’esprit ouvert : « Tout le monde fait des erreurs. Faire preuve d’intelligence, c’est reconnaître ses erreurs et avoir le courage d’en tirer les leçons. »
M. Bouchard a pour sa part félicité les diplômés pour leurs réalisations : « Vous avez travaillé extrêmement dur pour relever les défis qui étaient les vôtres. Vous méritez ces diplômes, dont l’obtention n’est que la première de vos réussites. Rêvez grand. Rêvez à fond. Et ne laissez personne vous empêcher de rêver. Parce que rêver compte plus que tout. »
Elisapie Isaac s’est adressée aux diplômés de la Faculté des beaux-arts le 22 juin.
Autrice-compositrice-interprète, réalisatrice et militante canadienne inuite multirécompensée, Elisapie Isaac s’est vu décerner un doctorat ès beaux-arts honoris causa. Originaire du village de Salluit, au Nunavik, elle est une ambassadrice passionnée des communautés inuites.
« Vous devez transformer tout ce que vous avez lu et appris en quelque chose qui vous ressemble, qui est vous, a-t-elle dit aux diplômés. Vous avez eu la chance de fréquenter une école d’art formidable, la meilleure du Québec et l’une des meilleures du Canada. Soyez des êtres humains responsables, devenez des artistes dignes de la chance que vous avez. Inspirez les gens qui vous entourent. »
Mme Isaac a par ailleurs précisé qu’il n’existe pas d’équivalent du mot « artiste » en inuktitut : « Nous n’avons pas besoin de titre. Nous sommes des êtres créatifs. J’espère que nous pourrons créer ensemble, avoir des choses honnêtes et pertinentes à nous dire et nous inspirer les uns les autres. »
Des porte-parole inspirants
Les porte-parole des diverses promotions se sont également exprimés lors des cérémonies de collation des grades.
Merveille Moungang Djifo, titulaire d’un baccalauréat ès sciences, s’est adressée à ce titre aux diplômés de la Faculté des arts et des sciences le 20 juin. Native du Cameroun, elle a confié avoir, pendant ses études, travaillé et effectué du bénévolat à raison de 20 heures par semaine, y compris à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal pendant la pandémie de COVID-19.
« Je pense que nous avons un problème, et même un gros, a-t-elle lancé avec humour à ses collègues diplômés. Nous sommes une promotion absolument exceptionnelle, constituée de gens passionnés aux parcours divers, venus du monde entier. Nous sommes l’incarnation même de la beauté et de la puissance de la diversité ».
Présidente de l’aile jeunesse de l’Association médicale des personnes de race noire du Québec, Mme Moungang Djifo entrera dès l’automne à l’École de médecine de l’Université de Montréal.
« La fréquentation de Concordia m’a permis de croire en mes rêves, m’a servi de tremplin, a dissipé mes doutes et m’a permis de devenir la scientifique et la personne que je suis aujourd’hui, a ajouté Mme Moungang Djifo. Je pense avec affection à tous les membres de la communauté de Concordia, à tous les anciens, actuels et futurs étudiants, professeurs et membres du personnel. Je suis admirative de leur capacité à se dépasser et de la magnifique histoire de Concordia qui continue chaque jour à s’écrire.
À nous, à notre communauté et à notre avenir! »
Consultez le site web de Concordia consacré aux diplômés et aux cérémonies de collation des grades afin d’en savoir plus et de regarder les vidéos issues des cérémonies en question.