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L’Université Concordia deviendra un « laboratoire vivant » pour lutter contre les changements climatiques

OPINION: Graham Carr, recteur de Concordia, aborde les défis de la décarbonisation
5 octobre 2023
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D’ici peu, j’irai travailler tous les jours dans un laboratoire. Étant historien de formation et dirigeant universitaire de longue date, je devrais sans doute envisager ce changement avec une certaine appréhension. Or, je ne pourrais être plus enthousiaste! Permettez-moi de vous expliquer. 

En avril dernier, l’Université Concordia a lancé PLAN/NET-ZÉRØ, un ambitieux projet qui s’attaquera à notre principale source d’émissions de gaz à effet de serre, soit les 80 immeubles qui composent nos deux campus. Afin de favoriser la collaboration entre les intervenants de divers secteurs, nous transformerons nos deux campus en « laboratoires vivants », le but étant d’atteindre la carboneutralité. 

Pour lancer le projet, nous avons d’abord publié une demande de propositions en vue de rénover en profondeur nos pavillons principaux, situés au centre-ville de Montréal. En collaboration avec des partenaires de l’industrie, Concordia procédera à une réfection de ses systèmes afin de diminuer sa consommation d’énergie, de mesurer son efficacité énergétique et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. 

C’est dans le pavillon qui abrite mon bureau du centre-ville que s’amorcera le projet, puisque ce carrefour représente en quelque sorte un microcosme des activités du campus. Connecté au métro, cet immeuble compte des bureaux, des salles de classe, des services aux étudiants, des commerces de détail et des restaurants. Sa vocation mixte et son intégration physique au cœur de la ville en font un banc d’essai exceptionnel dont nous – et d’autres – pourrons nous inspirer. 

Cet article a été initialement publié dans The Hill Times le 4 octobre.

Concordia est déterminée à atteindre la carboneutralité d’ici 2040, et PLAN/NET-ZÉRØ constitue un pas de géant dans cette direction. En raison de son échelle unique, le projet servira également de modèle à d’autres villes partout au Canada et dans le monde, qui pourront à leur tour élaborer et tester des solutions de décarbonation évolutives pour atteindre leurs propres cibles.  

Établir des objectifs de carboneutralité ambitieux est une chose; les concrétiser en est une autre. Sur le plan des infrastructures, le plus grand défi que pose la décarbonation est sans doute de trouver comment rénover, à l’échelle des villes et des communautés du pays, un ensemble immobilier aussi vaste que diversifié. De fait, on estime que 70 pour cent des bâtiments qui existent aujourd’hui serviront encore en 2050. Ce chiffre montre éloquemment que notre défi de décarbonation collectif concerne avant tout la rénovation de bâtiments existants, et non la construction de nouveaux immeubles. 

C’est là que la portée du projet PLAN/NET-ZÉRO prend tout son sens. Chaque jour, les campus de Concordia sont fréquentés par des dizaines de milliers d’étudiants, de membres du corps professoral et du personnel ainsi que de visiteurs. Ils abritent un large éventail d’activités universitaires et administratives, en plus d’offrir des installations de sport, de recherche, de spectacle, et beaucoup plus. Les campus de Concordia – l’un ayant pignon sur rue au cœur du centre-ville, l’autre dans un quartier résidentiel – comptent des exemples de presque toutes les phases de l’histoire architecturale de Montréal des 150 dernières années. 

Nous entendons collaborer avec nos partenaires afin de concevoir et de mettre en œuvre une stratégie globale permettant de maximiser les économies et la résilience. En intégrant les réseaux énergétiques de chaque campus – ce qui représente en soi une importante réalisation –, nous pourrons réduire notre consommation d’énergie, puis emmagasiner les surplus d’énergie afin de réalimenter le réseau électrique des quartiers environnants durant les périodes de pointe. 

Disposant d’une expertise en recherche de calibre mondial sur l’électrification, la conception de bâtiments à bilan énergétique nul ainsi que les villes et les collectivités intelligentes et résilientes, Concordia et ses partenaires sont bien positionnés pour entreprendre un projet de décarbonation d’une telle envergure. En avril dernier, le gouvernement fédéral a d’ailleurs octroyé à l’Université une subvention de 123 millions de dollars du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada afin de dynamiser la recherche en durabilité. Cet appui financier servira à diriger un projet de sept ans consacré à l’électrification de la société. 

Pour nous, il ne fait nul doute que le projet PLAN/NET-ZÉRO présente un potentiel unique, et pas seulement sur le plan de l’ingénierie ou de l’innovation technologique. Entre autres, il permettra aux institutions financières de collaborer avec notre école de gestion et notre incubateur District 3 en vue de fonder de nouvelles entreprises dans le secteur des technologies vertes. Il servira également à établir les nouveaux points de comparaison à utiliser pour évaluer le risque et structurer le financement de grands projets écoénergétiques destinés à faire partie de la nouvelle réalité. 

Le chemin vers cette nouvelle normalité ne sera pas aisé. De toute évidence, il nous faudra renforcer l’acceptabilité sociale et travailler sur la capacité d’adaptation aux nouvelles technologies et habitudes de consommation énergétique. Les instances municipales – en fait, tous les paliers gouvernementaux –devront élaborer des normes et des politiques fondées sur des données probantes afin d’appuyer la révolution verte. 

Dans un avenir proche, je compte bien cosigner des articles d’opinion avec certains de nos partenaires internes rattachés aux laboratoires vivants du projet PLAN/NET-ZÉRO. 

En tant que dirigeant universitaire et ardent défenseur de l’éducation supérieure, je souhaite par-dessus tout que les expériences menées aujourd’hui à Concordia apportent des solutions concrètes aux plus grands défis de notre époque et inspirent la création de programmes d’études novateurs axés sur la durabilité qui répondront aux défis de demain.  

Un jour, espérons-le, tous les Canadiens et Canadiennes auront la chance de travailler dans un immeuble intelligent conçu pour contrer les changements climatiques.  



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