« Le monde attend avec impatience les chefs-d’œuvre que vous allez créer »
La cérémonie de collation des grades vient couronner tous les efforts déployés par les étudiantes et étudiants pour obtenir le diplôme universitaire tant convoité. Elle symbolise également leur passage vers la prochaine étape de leur vie et les nouvelles possibilités qui s’offrent à eux.
« Vous êtes désormais des artisans du changement », a déclaré Pascale Sicotte, doyenne de la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia, aux étudiantes et étudiants de la promotion 2024.
C’est à la Place des Arts de Montréal qu’ont eu lieu les neuf cérémonies de collation des grades organisées en l’honneur des 6 000 finissantes et finissants de la Faculté des arts et des sciences, de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, de l’École de gestion John-Molson et de la Faculté des beaux-arts, les 4, 5 et 6 juin derniers. Ceux-ci rejoignent ainsi les rangs de nos quelque 260 000 diplômées et diplômés établis aux quatre coins du monde.
Familles, amis, professeurs et membres du personnel de l’Université ont acclamé les diplômés tandis qu’ils traversaient la scène pour recevoir leur diplôme. Diverses personnalités ont prononcé une allocution dans le cadre des cérémonies, dont Gina Cody, cochancelière de l’Université (M. Ing. 1981, Ph. D. 1989), Graham Carr, recteur de Concordia, ainsi que les récipiendaires d’un doctorat honorifique et les porte-parole de promotion.
Les doyennes et doyens des facultés ont également souhaité la bienvenue aux personnes présentes et reconnu la nation Kanien'kehá : ka en tant que gardienne des terres et des eaux sur lesquelles se déroulaient les cérémonies.
« L’une des grandes joies que m’apporte mon rôle de chancelière est de rencontrer les gens qui forment le cœur et l’âme de cette institution — vous, les étudiantes et étudiants, qui faites désormais partie de notre cercle de diplômés, a déclaré Mme Cody. Il me tarde de voir toutes les grandes choses que vous accomplirez. »
Graham Carr a souligné aux diplômées et diplômés qu’ils avaient toutes les raisons d’être fiers : « Ce qui distingue une grande université et en fait un atout pour la société, c’est avant tout la contribution que ses diplômés apportent à la communauté », a-t-il déclaré.
« La cérémonie d’aujourd’hui rend hommage à vos remarquables talents, qui se sont exprimés et développés au fil de vos expériences, de vos découvertes et de vos apprentissages à Concordia ».
Faits saillants des allocutions des récipiendaires d’un doctorat honorifique
Lyse Doucet, My Thanh Nguyen et Friederike Otto se sont adressés aux diplômées et diplômés de la Faculté des arts et des sciences, le 4 juin.
Lyse Doucet, journaliste primée, s’est vu décerner un doctorat en droit (LL. D.) en reconnaissance du courage et de l’engagement dont elle a fait preuve tout au long de ses 40 années de carrière à titre de correspondante internationale, principalement au sein de la BBC.
Mme Doucet a fait part de ses réflexions sur son expérience : « Ce qui nous définit comme journalistes, et sans doute également comme citoyens, ce sont les questions que nous choisissons de poser ou de ne pas poser », a-t-elle déclaré.
« Avoir du courage ne signifie pas nécessairement de se rendre dans les zones de guerre à l’autre bout du monde. Il faut aussi du courage pour se faire entendre, s’exprimer, ou même pour décrocher le téléphone et dire à quelqu’un : « Embauchez-moi. J’ai ce qu’il faut pour réussir ».
My Thanh Nguyen (B. Sc. 1986, M. Sc. 1988) s’est vu décerner un doctorat en droit (LL. D.) pour sa remarquable carrière dans le domaine de la chimie appliquée, de l’entrepreneuriat et de la philanthropie. Ce réfugié vietnamien a obtenu deux diplômes de Concordia avant de devenir chimiste, inventeur et entrepreneur.
M. Nguyen a raconté comment il est arrivé à Montréal en 1979, sans ressources et sans connaître ni l’anglais ni le français.
« Gardez l’esprit ouvert et sachez reconnaître les occasions qui se présentent à vous, car votre parcours ne sera peut-être pas celui que vous imaginez. Les connaissances que vous avez acquises à Concordia vous accompagneront toujours. Appliquez-les intelligemment. Ne renoncez jamais à vos rêves. »
L’Université Concordia a décerné à Friederike Otto un doctorat ès sciences (D. Sc.) en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la recherche, à la communication et au travail de justice sur le rôle de l’humanité dans les changements climatiques.
Mme Otto a rappelé aux diplômées et diplômés que les catastrophes climatiques découlent incontestablement de l’activité humaine, et qu’il n’existe pas de solution facile. « Ce sont les personnes issues de milieux défavorisés qui en souffrent le plus », a-t-elle souligné.
Malgré tout, Friederike Otto a encouragé les nouveaux diplômés à rester optimistes. « Nul besoin d’être scientifique, chef d’une grande entreprise ou décideur politique pour apporter un réel changement. Nous avons tous une sphère d’influence. »
Mallikarjun Tatipamula et Frances Northcutt se sont adressés aux diplômées et diplômés de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, le 5 juin.
Mallikarjun Tatipamula, récipiendaire d’un doctorat ès sciences (D. Sc.), a été récompensé pour son rôle de pionnier dans l’industrie des télécommunications.
M. Tatipamula a signalé aux diplômées et diplômés que pour parvenir à relever les défis liés à la carboneutralité d’ici 2050, ils devront miser sur la compassion et la collaboration interdisciplinaire.
« La compassion est le fondement de toute chose, a-t-il déclaré. Elle repose sur la curiosité, la collaboration et le courage.
« Faites preuve de bienveillance et soutenez-vous les uns les autres. Ce qui compte, ce n’est pas seulement ce que vous accomplissez, mais surtout l’influence que vous exercez. Et le soutien que vous apportez en cours de route. »
Concordia a également décerné un doctorat ès sciences (D. Sc.) à Frances « Poppy » Northcutt, première femme ingénieure de l’agence spatiale américaine (NASA).
Mme Northcutt a raconté avoir reçu un appel inattendu d’une personne inconnue qui avait décidé de devenir planétologue après avoir lu un article de journal à son sujet à l’âge de 13 ans.
« Pensez-y. La simple image d’une femme pratiquant une profession atypique a changé sa trajectoire, son parcours de vie. Tout cela m’a fait prendre conscience que nos moindres gestes peuvent exercer une profonde influence sur les autres ».
Luc Maurice et Sheila Johnson se sont adressés aux diplômées et diplômés de l’École de gestion John-Molson, le 6 juin.
Luc Maurice s’est vu octroyer un doctorat en droit (LL. D.) pour sa fructueuse carrière d’entrepreneur, de philanthrope et de défenseur des droits des personnes aînées.
M. Maurice a raconté comment sa passion l’a amené à fonder des résidences pour personnes âgées avant-gardistes partout au Québec.
« Les défis de notre époque peuvent parfois sembler insurmontables. C’est pourquoi vous devrez vous efforcer de créer, d’innover et de faire progresser la société. Ne cessez jamais d’apprendre, de grandir et de vous perfectionner. »
Sheila Johnson, nouvelle récipiendaire d’un doctorat en droit (LL. D.) de l’Université Concordia, se distingue par son impressionnant parcours et la diversité de ses activités. Elle est notamment cofondatrice de Black Entertainment Television ainsi que fondatrice et directrice générale de Salamander Collection, une société d’exploitation de propriétés de luxe. Elle est en outre la seule femme afro-américaine propriétaire de trois équipes sportives professionnelles.
Mme Johnson a donné cinq conseils aux diplômées et diplômés : « Cultivez un cercle restreint dans votre vie. Prenez soin de la planète. Faites le vœu aujourd’hui de ne jamais cesser d’apprendre. Portez toujours attention aux détails et faites-le dans toutes les sphères de votre vie », a-t-elle insisté.
« Et, pour reprendre les paroles d’une vieille chanson de Carly Simon, le bon vieux temps se vit au présent. Donc, vivez à fond ces précieux moments dès maintenant. »
Fabienne Colas et Denis Villeneuve se sont adressés aux diplômées et diplômés de la Faculté des beaux-arts le 6 juin.
En acceptant son doctorat ès beaux-arts (D. Bx-arts), Fabienne Colas est devenue la première personne d’origine haïtienne à recevoir un diplôme honorifique de l’Université Concordia. Elle est présidente et fondatrice de la Fondation Fabienne Colas, qui subventionne des films et des artistes indépendants et organise 12 festivals d’art et de cinéma, dont le Festival du film black de Montréal.
Mme Colas a offert quelques conseils judicieux. « Plus votre vision est claire et plus vous travaillez dur pour y parvenir, plus l’univers vous aidera à vous frayer un chemin », a-t-elle déclaré.
« Je vous invite à saisir les infinies possibilités qui s’offrent à vous. Votre créativité est sans limites, et le monde attend avec impatience les chefs-d’œuvre que vous allez créer. »
Originaire de Trois-Rivières, au Québec, Denis Villeneuve s’est vu décerner un doctorat ès beaux-arts (D. Bx-arts) en hommage à ses remarquables réalisations cinématographiques. Le réalisateur des films Blade Runner 2049, L’Arrivée, Incendies et Dune a déjà reçu de nombreuses distinctions internationales.
M. Villeneuve a raconté comment le film Le Jour d’après, qui dépeint les conséquences d’une guerre nucléaire, avait convaincu le président américain Ronald Reagan de signer le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire avec l’Union soviétique. « L’art a le pouvoir d’influencer le monde », a-t-il déclaré.
Il a encouragé les étudiantes et étudiants à adopter une vision « protopique » : « Il existe des moyens de parvenir à la paix universelle, de rééquilibrer l’environnement, de redistribuer les richesses, de mettre fin à l’injustice. Ensemble, nous devons les trouver et les révéler au monde. »
Des discours bien sentis prononcés par les porte-parole de promotion
Les neuf cérémonies ont été ponctuées de vibrants discours prononcés par les porte-parole des diverses cohortes de diplômées et diplômés.
Paria Asadi, nouvelle diplômée du baccalauréat en biologie, s’est adressée à ses camarades diplômés lors de la cérémonie de collation des grades de la Faculté des arts et des sciences, le 4 juin.
« À la fin de 2019, je suis arrivée au Canada le cœur rempli d’incertitudes et de doutes, mais débordant d’espoir pour un avenir meilleur. Concordia, Montréal, le Québec et le Canada m’ont accueillie, instillant en moi une motivation et une ambition renouvelées », se souvient-elle.
« Aujourd’hui, me voici devant vous en tant que chercheuse ayant eu la chance de contribuer à une importante étude sur le traitement d’une maladie rare, la maladie TANGO2, qui touche notamment des enfants. »
« Nous devons rester solidaires, plus forts et plus résilients que jamais, et réfléchir aux profondes transformations qui ont façonné les personnes que nous sommes devenues aujourd’hui, alors même que nous célébrons le chemin parcouru. À force de persévérance et de travail, nous avons découvert une force intérieure, une lumière qui nous a guidés à travers les épreuves et nous a menés à ce moment de triomphe. »
Visitez la page Web sur la collation des grades de l’Université Concordia pour en savoir plus et regarder des extraits vidéo des cérémonies.