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Une professeure de l’Université Concordia explore l’écart entre les sexes en génie

Le webinaire en deux volets d’Ann-Louise Howard mettra en lumière la discrimination dans le domaine
22 février 2023
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Une étudiante du Département de génie mécanique, industriel et aérospatial de Concordia.
Une étudiante du Département de génie mécanique, industriel et aérospatial de Concordia.

Lorsque Ann-Louise Howard, diplômée et membre du corps professoral de l’Université Concordia, était jeune ingénieure, elle ignorait toute l’énergie nécessaire pour faire face à la domination masculine de cette profession. Elle se rappelle ainsi avoir été amèrement prise au dépourvu et s’être blâmée lorsque ses mécanismes d’adaptation habituels n’ont pas fonctionné dans ce nouveau milieu de travail.

Elle n’aimait pas son travail autant qu’elle l’aurait cru, et a fini par quitter le domaine.

Aujourd’hui, la Pre Howard estime toutefois que son expérience initiale éprouvante a suscité chez elle une vive curiosité quant à la manière dont l’environnement de travail influe sur les gens. Elle a d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat à l’étude des expériences vécues par les ingénieures dans leur milieu de travail.

À présent professeure de sciences humaines appliquées à la Faculté des arts et des sciences de Concordia, Ann-Louise Howard (M.A. 2013, Ph. D. 2022) souhaitait contribuer de manière inédite aux quelque 50 ans de recherche et d’intervention axées sur les femmes en génie.

Au moyen d’entrevues, elle a donc approfondi les expériences vécues par les ingénieures.

Le sujet de sa thèse, I Didn’t Know it was a Thing Either: Women Engineers’ Experience of Suffering in the Workplace, jette une lumière sur la dynamique parfois dangereuse, secrète et genrée du génie qui aide à maintenir le statu quo. La chercheuse a ainsi constaté que si nombre de femmes gèrent bien – voire sans effort – leur milieu de travail genré, celui-ci peut avoir une profonde influence sur la vie des ingénieures.

« Je suis résolue à rendre visible la dynamique genrée du génie »

Smiling woman with short grey hair, wearing gold earrings, a gold necklace and a black shirt with small white polkadots Ann-Louise Howard

« Nous encourageons les filles et les femmes à étudier en STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), mais nos efforts de recrutement n’abordent pas assez les manières subtiles et omniprésentes dont les femmes sont exclues de la profession », souligne Ann-Louise Howard.

« Les chiffres ne mentent pas : comparativement à leurs collègues masculins, les femmes vivent plus d’épuisement professionnel, quittent la profession en plus grands nombres et s’orientent de façon disproportionnée vers les emplois traditionnellement féminins en génie. »

Dans sa thèse, la Pre Howard déconstruit les idées de longue date voulant que le génie soit une profession « masculine », où l’on suppose que les hommes sont compétents, où la technologie est perçue comme étant fondamentalement masculine et où la rationalité l’emporte sur les émotions.

La chercheuse fera part de ses conclusions dans le cadre d’un webinaire en deux volets intitulé “Seeing” the hidden, gendered dynamics of engineering, présenté par le Centre d’études en relations humaines et communautaires de Concordia. Tenu le 8 mars prochain, le premier webinaire abordera ses recherches, qui révèlent la discrimination systémique à laquelle font face les ingénieures.

Le second séminaire – le 15 mars – sera l’occasion pour les étudiantes en génie et les ingénieures de raconter et d’examiner leurs propres expériences. L’objectif est de mettre en lumière la nature systémique de la dynamique genrée du génie et de tracer de nouvelles voies.

« Je suis résolue à rendre visible la dynamique genrée du génie pour améliorer la vie des ingénieures et contribuer à transformer l’une des professions les plus dominées par les hommes dans le monde », affirme la Pre Howard.

Un appui substantiel

Nadia Bhuiyan, vice-rectrice exécutive adjointe aux partenariats et à l’apprentissage expérientiel de Concordia et professeure de génie mécanique, industriel et aérospatial, connaît très bien les défis que doivent relever de nombreuses femmes en génie.

« Concordia s’efforce de fournir aux femmes qui étudient en génie à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody un appui substantiel tandis qu’elles préparent leur carrière », explique-t-elle.

« Les programmes de mentorat tels que l’initiative Femmes en ingénierie – expérience de lancement de carrière de l’Institut d’enseignement coopératif témoignent de cet appui. Cela dit, nous devons redoubler d’efforts pour faire en sorte que le génie devienne une profession non seulement attrayante, mais aussi véritablement accueillante pour les femmes. »


Renseignez-vous sur le webinaire en deux volets
“Seeing” the hidden, gendered dynamics of engineering.

Apprenez-en davantage sur l’initiative Femmes en ingénierie – expérience de lancement de carrière lancée par l’Institut d’enseignement coopératif de l’Université Concordia.

 



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