Kuh Del Rosario, étudiante à l’Université Concordia, se dirige vers Själsö, en Suède, en tant que dernière lauréate de la bourse et de la résidence d’été en beaux-arts Brucebo
Kuh Del Rosario, une candidate à la maîtrise au Département des arts plastiques de l’Université Concordia, est la lauréate 2023 de la bourse et de la résidence d’été en beaux-arts Brucebo.
Remise chaque année, la bourse soutient un étudiant prometteur aux cycles supérieurs en arts visuels en lui offrant une résidence de travail de trois mois à Själsö, en Suède. Elle inclut l’utilisation du studio Brucebo sur l’île de Gotland dans la mer Baltique et une somme de 7 500 $.
La bourse de voyage a été établie en 1972 par la Fondation Brucebo Fine Art Scholarship pour commémorer le lien entre William Bruce Blair, un des premiers peintres impressionnistes au Canada, et sa femme, la sculptrice suédoise Carolina Benedicks-Bruce.
Le couple vivait sur l’île de Gotland et a créé le domaine artistique Brucebo au début des années 1900. En 2020, le fonds de la bourse Brucebo a été octroyé à la Faculté des beaux-arts de Concordia.
« La résidence Brucebo offre une occasion vraiment unique, soutient Kuh Del Rosario. J’étais très heureuse et émue quand j’ai reçu la nouvelle. J’ai peine à y croire. »
« Je travaille avec des matériaux recueillis et récupérés au quotidien »
Kuh Del Rosario, qui se concentre sur la sculpture et la céramique, explique que son approche s’appuie sur son histoire personnelle et consiste à utiliser des objets courants et des matériaux récupérés pour raconter des histoires.
« Je travaille avec des matériaux recueillis et récupérés au quotidien pour les ancrer au présent. Il s’agit d’une méthode pour aborder et se souvenir du futur au fur et à mesure qu’il se déploie », explique-t-elle.
« Depuis peu, je m’intéresse à l’expression du temps sur la peau des choses, à la mort comme une transformation et au compostage comme une métaphore de la vie. »
La poursuite d’une maîtrise ne s’est pas faite de façon linéaire pour l’artiste philippino-canadienne, qui est née à Manille et a grandi à Calgary. Après avoir obtenu son diplôme du College of Art and Design de l’Alberta (maintenant Université des Arts de l’Alberta) en 2003 avec un baccalauréat ès beaux-arts en peinture, Kuh Del Rosario a passé plus d’une décennie à travailler comme artiste à Vancouver.
En 2017, elle a déménagé aux Philippines, où elle a fondé la résidence pour artistes Elmo’s House, un studio et espace de vie pour des artistes locaux et internationaux.
« Ça m’a pris beaucoup de temps avant de penser à la maîtrise, se souvient Kuh Del Rosario. Avant, je partageais mon temps entre le studio et des emplois de jour, comme le font de nombreux artistes. Le fait d’avoir passé trois ans aux Philippines pour diriger Elmo’s House a interrompu ce mode de vie. »
Un été en Suède
La résidence Brucebo arrive à point nommé pour Kuh Del Rosario. En octobre, elle présentera son exposition de thèse au Centre Clark de Montréal.
« C’est une période stressante et palpitante pour moi. Je vais synthétiser mes idées et tout ce que j’ai appris durant la maîtrise dans une présentation cohérente et réfléchie. »
L’artiste ajoute qu’elle s’engage à profiter au maximum du temps passé en Suède et qu’elle a l’intention d’établir une routine d’observation des alentours.
« Je planifie découvrir les paysages naturels et l’histoire de l’île, et passer du temps à lire sous le soleil, mentionne-t-elle. J’ai aussi l’intention d’échanger avec les habitants qui aimeraient partager leurs connaissances sur la récolte de la sève de pin et de peut-être me joindre au quotidien des pêcheurs. »
La résidence à venir offrira à Kuh Del Rosario l’espace et le temps pour réfléchir à son approche, qui selon elle, a été grandement influencée par ses études à Concordia.
« J’ai commencé ma maîtrise dans des circonstances très spéciales, souligne-t-elle. Je découvrais une ville au plus fort de la pandémie de COVID-19. Les cours se déroulaient sur Zoom. Les masques et la distanciation étaient de mise au studio. »
Kuh Del Rosario attribue son épanouissement au soutien de ses pairs du programme de maîtrise et de ses professeurs d’arts plastiques, en particulier Kelly Jazvac et Juan Ortiz-Apuy.
« Le studio et la communauté de Concordia m’ont fourni ce dont j’avais besoin pour nourrir mon approche. »
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