Le projet d’engagement communautaire Finding Urban Nature de l’Université Concordia fait la promotion des espaces verts informels de Montréal
L’été dernier, les chercheuses de l’Université Concordia Lindsay Doyle et Ashley Spanier-Levasseur ont fait équipe avec la professeure de biologie Emma Despland pour accompagner les jeunes qui fréquentent les camps de jour dans une exploration des espaces verts informels de Montréal.
L’initiative avait un double objectif : aider les enfants à accéder à une ressource dont ils sont entourés partout en ville, souvent à leur insu, et promouvoir les bienfaits écologiques de la protection et de l’agrandissement de ces espaces. « Cette initiative en rassemble plusieurs autres », précise la professeure Despland.
« Il y a deux ans, nous nous sommes associés à urbaNature Éducation, un organisme sans but lucratif d’éducation sur la nature en ville. Cette année, nous sommes allés encore plus loin en créant notre propre initiative, un projet unique à la frontière entre la recherche et l’engagement communautaire, et en embauchant des stagiaires de Concordia et de l’Université McGill. »
La professeure Despland ajoute que, tout en menant cette recherche, elles enseignent les sciences et le rapport au monde naturel aux enfants du quartier Notre-Dame-de-Grâce (NDG), souvent coupés de la nature.
« Nous tentons de répondre à la question “quelles sont les ressources de l’Université qui sont pertinentes pour vous?” »
Promouvoir les bienfaits d’un rapport à la nature
« Beaucoup de gens ne se rendent pas compte de leur proximité à la nature en ville, et c’est d’autant plus vrai en dehors des parcs officiels », soutient Mme Doyle.
Tout l’été, le groupe Finding Urban Nature (F.U.N.) de Mmes Doyle et Spanier-Levasseur a fait équipe avec divers organismes communautaires comme Sauvons la Falaise et Les Amis du Champ des Possibles pour promouvoir la grande valeur sociale et culturelle de quatre espaces verts informels de Montréal : la falaise Saint-Jacques, située entre Notre-Dame-de-Grâce et l’autoroute 20; le Champ des Possibles du Mile-End; le parc-nature de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et le Technoparc de Dorval.
Au fil de la saison estivale, le groupe a amené plus de 200 enfants des camps de jour communautaires de NDG à la falaise Saint-Jacques pour y participer à une multitude d’activités comme la marche en nature et l’observation d’insectes et d’autres animaux.
« Beaucoup de ces enfants ne s’étaient jamais retrouvés en nature et ignoraient qu’elle se trouvait tout près », témoigne Karen Fisher Favret, enseignante en sciences et collaboratrice du projet.
En dehors des heures passées aux camps de jour, les chercheuses ont compilé des données sur la température, le taux d’humidité et le taux de pollen à l’aide de prototypes de capteurs fabriqués à Concordia.
« À ce jour, nous avons observé des populations de chauve-souris, d’abeilles, de papillons et de lucioles », indique Mme Spanier-Levasseur.
Mobiliser les citoyens et collaborer aux objectifs de développement durable
« Un espace vert informel en ville est un terrain abandonné qui a déjà été utilisé pour des activités humaines et qui est désormais recouvert d’une végétation spontanée », explique Mme Doyle. Elle précise qu’un volet fondamental de leur mission est d’aider les citoyens à se mobiliser pour démontrer l’importance de protéger ces espaces.
« Les gens n’ont pas conscience de l’importance de ces espaces verts, surtout à proximité de milieux urbains. Or, ils favorisent la régulation de la température en contrant l’effet d’îlot de chaleur en ville; ils fonctionnent comme des éponges en absorbant la pollution et l’eau lors d’inondations; ils sont des réservoirs de biodiversité favorables aux pollinisateurs et à la sécurité alimentaire. »
L’agrandissement de ces espaces informels concorde avec l’objectif de protéger 30 pour cent du territoire de la ville adopté lors de la COP15 ainsi qu’avec plusieurs des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.
« Le volet social vise à cultiver une conscience écologique chez les jeunes, affirme la professeure Despland. Les enfants passent déjà assez de temps en classe à écouter les adultes leur dire quoi faire. Ils ont besoin de sorties en nature. »
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