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Doctorante à l’Université Concordia, Nancy Long remporte le prix Relève étoile Paul-Gérin-Lajoie pour ses recherches innovantes en éducation artistique

Les Fonds de recherche du Québec ont couronné son projet de recherche-création sur l’ambiguïté et la prise de risques
26 janvier 2024
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Image en diptyque avec, à gauche, une femme souriante aux longs cheveux noirs et aux lunettes à monture rouge et, à droite, une personne vêtue d'une veste rouge et portant un engin attaché à la poitrine.
« Mon œuvre dénonce notre complicité involontaire dans l’effacement du souvenir collectif que devraient perpétuer les monuments », affirme Nancy Long.

Doctorante au Département d’éducation artistique de l’Université Concordia, Nancy Long a reçu en décembre le prix Relève étoile Paul-Gérin-Lajoie des Fonds de recherche du Québec (FRQ).

Elle a obtenu cette récompense grâce à l’article « In lieu of flowers: An a/r/tographic journey of apology and forgiveness » qui est paru dans l’International Journal of Education Through Art, une revue à comité de lecture.

Chaque mois, les FRQ décernent trois prix Relève étoile de 1 500 $ afin de promouvoir et de célébrer les recherches remarquables que mènent aux quatre coins du Québec des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs ainsi que des postdoctorantes et postdoctorants. Les projets admissibles s’inscrivent dans trois grandes catégories : société et culture; nature et technologie; et santé.

L’article de Nancy Long traite de l’ambiguïté et de la prise de risques en éducation artistique. Elle l’a rédigé dans la foulée d’un projet de recherche-création axé sur la place du 6-décembre-1989, un site public où s’élève un monument commémoratif dédié aux victimes de la tuerie de l’École Polytechnique de Montréal.

Nancy Long y explore sa relation tendue avec cet endroit, qu’elle ignore volontairement depuis vingt ans. Pour ce faire, elle a employé une technique de dessin des plus originales : l’esquisse de paysages sur acétate.

À cause de la transparence du support, l’artiste ne pouvait distinguer ce qu’elle dessinait. Pour voir apparaître les images qu’elle créait, elle devait glisser une feuille de papier derrière l’acétate.

« Je voulais combattre et disséquer les sentiments que susciterait chez moi ce procédé artistique ambigu ainsi que l’incertitude que j’éprouverais sur la place du 6-décembre-1989, explique Nancy Long. J’ai toutefois accueilli l’incertitude. J’ignorais totalement ce qui se passerait ou ce que je créerais une fois sur les lieux. »

Se réconcilier avec le passé

Son projet de recherche-création s’est doublé d’une réflexion sur le souvenir, le pardon et la réparation.

« Un détail m’a frappée tout particulièrement : la tuerie de Polytechnique s’est déroulée sur quelque vingt minutes, soit le temps qu’il me faut pour marcher de chez moi à la place du 6-décembre-1989 », précise Nancy Long.

Exploitant une technique de dessin sur acétate, elle a travaillé tout contre chacun des quatorze tertres dédiés aux victimes de la tuerie, et ce, vingt minutes à la fois. Ses esquisses forment autant de lettres d’excuses pour avoir si longtemps évité ce site commémoratif.

Nancy Long espère que ses dessins contribueront à perpétuer le souvenir des disparues et à soulever des discussions sur de vastes enjeux sociaux, notamment la sécurité des femmes.

« Mon œuvre dénonce notre complicité involontaire dans l’effacement du souvenir collectif que devraient perpétuer les monuments », affirme-t-elle.

En outre, elle souhaite que sa recherche serve d’amorce à diverses conversations sur le rôle de l’art dans la résolution des problèmes sociétaux. Soulignant l’importance d’aborder ces questions délicates au moyen de l’expression artistique, elle encourage éducatrices et éducateurs à transformer les monuments publics en outils d’enseignement et de réflexion.

Enfin, elle espère que ses travaux favoriseront, dans les cours d’arts plastiques, une meilleure compréhension de l’incertitude et une nette amélioration de la tolérance à celle-ci, et ce, tant de la part des élèves que de leurs enseignantes et enseignants.

Pour Nancy Long, la créativité passe par la prise de risques et exige donc des élèves qu’ils composent avec le malaise qu’engendre l’incertitude. Cela dit, les systèmes éducatifs traditionnels n’encouragent pas une telle approche.


Lisez l’article primé de Nancy Long : « 
In lieu of flowers: An a/r/tographic journey of apology and forgiveness ».

Apprenez-en davantage sur le Département d’éducation artistique de l’Université Concordia.

 



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