Un groupe étudiant de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia reçoit un important prix environnemental de Forces AVENIR
Les Studios durables de l’Université Concordia ont remporté le premier prix dans la catégorie Environnement lors des prix Forces AVENIR, lors de la cérémonie qui s’est déroulée à Québec le 1er octobre dernier.
Les prix Forces AVENIR vise à reconnaître, à honorer et à promouvoir l’engagement étudiant dans des projets qui contribuent à la formation de citoyennes et citoyens conscients, responsables, actifs et persévérants. L’obtention du prix a beaucoup profité aux étudiantes et étudiants du programme de céramique à l’origine du projet, indique Teresa Dorey, diplômée de Concordia et directrice des Studios durables.
« C’est très encourageant d’être reconnu et de recevoir ce prix », déclare Dorey. « On s’interroge parfois sur l’impact que l’on a et sur la longévité d’un projet de développement durable, en particulier compte tenu des fonds limités et du nombre d’heures de bénévolat consacrées à la continuité du projet, mais cette récompense constitue un grand encouragement. »
Mme Dorey estime également que cette victoire offre un potentiel important de croissance et de renforcement de la communauté.
Le projet Studios durables a d’abord été sélectionné comme finaliste, ce qui lui a valu de recevoir 2 000 $ de Forces AVENIR, avant de devenir lauréat et d’obtenir 2 000 $ de plus ainsi qu’un trophée.
Le projet a vu le jour en 2022, sous la tutelle de Linda Swanson, professeure associée de céramique, grâce au Programme de financement de démarrage individuel de Concordia. Axée à l’origine sur des projets de recherche individuels visant un approvisionnement en argile et en glaçure de provenance locale, la démarche a pris de l’ampleur grâce au soutien du fonds d’initiative pour le développement durable, et ce, après que le projet a été officialisé par l’étudiant Joel Young, son premier coordonnateur.
Depuis sa création, Studios durables a réduit sa consommation d’eau de 80 %, économisant ainsi plus de 22 000 litres d’eau. « La conservation de l’eau est l’un des moyens les plus directs de diminuer notre impact sur l’environnement, et s’avère tout à fait réalisable et abordable », explique Teresa Dorey.
« Au lieu d’employer l’eau courante pour laver les outils, on utilise un système à trois seaux avec de l’eau stagnante. Chaque seau est renouvelé hebdomadairement et l’argile qui se trouve au fond peut être récupérée et réutilisée. »
Des solutions créatives aux problèmes environnementaux
Menée par des étudiantes et étudiants, l’initiative soutient une économie circulaire en utilisant des matériaux recyclés pour réduire les déchets et s’est maintenant développée pour inclure plus de 500 personnes de différentes facultés au moyen d’ateliers, d’événements et de plateformes en ligne telles qu’Instagram.
Le projet a également contribué à la réalisation des objectifs du Plan d’action en matière de durabilité de Concordia, en particulier la réduction des déchets et l’amélioration des programmes d’études. En outre, il a été certifié Platine par le Bureau du développement durable de l’Université pour avoir créé une communauté qui s’efforce d’apprendre à être plus soucieuse de l’environnement dans ses pratiques personnelles et collectives.
La démarche, principalement axée sur la gestion des déchets dans le domaine de la céramique, a réussi à mobiliser diverses parties prenantes, notamment des assistantes et assistants de recherche, des membres du corps professoral, du personnel, et de l’effectif étudiant ainsi que des partenaires industriels, tout en donnant lieu à de nouvelles initiatives menées par la communauté étudiante.
« Lorsqu’on pense aux arts plastiques, on ne pense pas nécessairement au développement durable, fait remarquer Dorey. Mais je crois sincèrement que la façon dont les artistes voient les choses et la manière dont les professeurs d’arts plastiques de Concordia structurent le programme favorisent vraiment la résolution de problèmes, ce qui peut se traduire par des solutions créatives aux problèmes environnementaux. »
Les matériaux utilisés pour créer les s proviennent de la terre et, en raison de l’extraction massive liée à l’industrialisation mondiale, les impacts environnementaux et sociaux peuvent être considérables.
Dorey estime que les compétences que les personnes étudiantes acquièrent pour s’adapter aux changements environnementaux sont extrêmement utiles pour travailler en tant qu’artiste en ces temps très précaires.
« Travailler ensemble en tant que communauté dans le cadre de ce projet peut aider à transmettre les compétences nécessaires pour s’adapter à des pratiques d’atelier locales, plus éclairées et plus éthiques. Je suis convaincue que ces actions à notre échelle peuvent avoir un impact au niveau global, ce que j’explore d’ailleurs dans ma pratique artistique. »
Outre Teresa Dorey et Joel Young, cinq autres étudiantes et étudiants en céramique ont participé à la direction du projet primé, soit Sara Mericle, Armando Cuspinera, Marianne Lefebvre Campbell, Owen Herlin et Babita Sharma. Loriane Thibodeau et Althea Mamaril ont par ailleurs animé des ateliers supplémentaires sur le recyclage et la réparation des céramiques.
Teresa Dorey et Linda Swanson travaillent également aux côtés de Daniel Gillberg, un étudiant à la Maîtrise en Beaux-Arts et Marie-Pier Laverdière, technicienne en sculpture et en céramique, pour approfondir leurs recherches menées à Concordia, sur la durabilité dans le domaine. Le groupe entend continuer de trouver des matériaux locaux nécessitant un temps de cuisson réduit à des températures plus basses, d’utiliser des matériaux récupérés – comme le verre – dans les laboratoires du campus Loyola de Concordia et de collaborer avec d’autres départements.
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