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Un changement des politiques de prise en charge des commotions cérébrales chez les enfants permet d’améliorer le temps de rétablissement, selon une étude de l’Université Concordia

L’Hôpital de Montréal pour enfants a obtenu des résultats positifs en faisant suivre aux patients des séances de réadaptation en physiothérapie plus tôt
25 février 2025
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Une femme avec de longs cheveux bruns, des lunettes et un pull bleu sur une chemise noire.
« Nous avons constaté que les enfants qui commençaient le traitement tôt se rétablissaient environ une semaine plus vite que ceux qui commençaient le traitement plus tard », affirme Elizabeth Teel.

Il peut être long et difficile de se remettre d’une commotion cérébrale, en particulier pour les enfants. La réadaptation active, qui commence généralement par des traitements de physiothérapie tels que des exercices aérobiques légers, est reconnue comme étant utile. Toutefois, de nombreux professionnels de la santé non spécialisés ne savent pas nécessairement quand amorcer cette démarche.

Jusqu’à il y a une dizaine d’années, un consensus régnait quant au fait que la réadaptation devait être essentiellement basée sur le repos et que la reprise de l’activité physique devait débuter environ quatre semaines après la blessure.

Cependant, nombre de spécialistes des commotions cérébrales n’étaient pas d’accord et préconisaient de devancer considérablement le traitement. Parmi eux figuraient les praticiennes et praticiens de la clinique des commotions cérébrales de l’Hôpital de Montréal pour enfants, qui ont modifié leur politique en 2017. Or, une nouvelle étude portant sur ce changement de protocole montre que l’approche s’est révélée bénéfique pour les patients et a permis de fortement réduire le temps de rétablissement.

L’étude a été menée par Elizabeth Teel, professeure adjointe au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de l’Université Concordia, et est parue dans le Journal of Sport Rehabilitation.

« En 2017, la clinique a modifié sa politique institutionnelle interne en faveur d’un délai de deux semaines avant le début du traitement, ce qui était le délai le plus court qu’elle pouvait intégrer dans son modèle de traitement, explique la Pre Teel. Nous avons examiné les données de deux ans avant et deux ans après le changement de politique pour voir si celle-ci avait eu un effet. »

« Nous avons constaté que les enfants qui commençaient le traitement tôt se rétablissaient environ une semaine plus vite que ceux qui commençaient le traitement plus tard. »

Une politique porteuse de changement

À la différence d’autres études sur le traitement des commotions cérébrales chez les enfants, l’article d’Elizabeth Teel et ses collègues examine les résultats découlant d’un changement de politique institutionnelle. Les auteures ont en effet analysé les données recueillies par la clinique des commotions cérébrales de l’hôpital entre 2015 et 2019, et sélectionné au hasard 150 cas pour chaque année. À l’époque, l’hôpital traitait environ 600 patients par an.

Outre des informations démographiques, les dossiers contenaient une liste de symptômes, d’évaluations et de recommandations de traitement. La clinique a rendu accessible toute donnée supplémentaire lorsque cela s’avérait nécessaire.

Les chercheuses ont travaillé en étroite collaboration avec Isabelle Gagnon, scientifique clinicienne au Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants. C’est elle qui a lancé l’idée de recourir à la physiothérapie pour traiter les patients souffrant de commotions cérébrales, des recherches remontant à 2009 ayant montré que l’activité physique pouvait contribuer à accélérer le rétablissement.

Pour la Pre Teel, il importe de noter que toute activité physique après une commotion cérébrale doit être à faible impact et sans contact, et qu’elle ne doit être reprise qu’après 24 à 48 heures de repos. En général, les spécialistes des commotions cérébrales recommandent des exercices tels que la natation, le cyclisme et la course à pied, mais uniquement dans la mesure où ils sont tolérés. La priorité est d’éviter de se blesser à nouveau en effectuant certains exercices ou en se plaçant dans des environnements de traitement qui exacerbent les symptômes de la commotion cérébrale.

Les auteures soulignent que si des recommandations universelles ne sont pas réalistes compte tenu des grandes différences en matière d’accessibilité et d’environnements locaux, la recherche met en évidence l’importance d’une politique institutionnelle.

« Nous recommandons à chaque établissement médical qui prodigue des soins à des personnes souffrant de commotions cérébrales de se doter d’une politique adaptée à sa réalité », ajoute Elizabeth Teel.

« Nous savons que ce qui est faisable dans un endroit ou une clinique peut ne pas l’être ailleurs – c’est pourquoi nous ne fournissons pas de recommandation universelle en matière de politique. Ce qui est réaliste dans chaque contexte clinique varie considérablement. Nous encourageons cependant tous ceux et celles qui traitent des enfants victimes de commotions cérébrales à tenir compte des ressources dont ils disposent et de ce qui est faisable, et à établir une politique écrite dans le respect de ces limites. »

Danielle Dobney, de l’Université de Toronto, a contribué à l’étude, de même que Deborah Friedman, Lisa Grilli, Christine Beaulieu et Isabelle Gagnon, du Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill.

Lisez l’article cité : « A Concussion Management Policy Change Promoted Earlier Initiation of Rehabilitation Services and Improved Clinical Recovery Outcomes in Concussion ».



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