Skip to main content

La Concordienne Carole Brazeau reçoit la Médaille du couronnement du roi Charles III

La conseillère du Centre d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage concernant les programmes d’études et la pédagogie autochtones défend depuis longtemps les droits des peuples autochtones
6 mars 2025
|
Carole Brazeau (à gauche) lors de la cérémonie tenue le 29 janvier. La lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte (à droite), a fait une apparition par vidéo en raison d’une tempête de neige. | Images : Quebec Lieutenant Governor
Carole Brazeau (à gauche) lors de la cérémonie tenue le 29 janvier. La lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte (à droite), a fait une apparition par vidéo en raison d’une tempête de neige. | Images : Quebec Lieutenant Governor

Née à Maniwaki, au Québec, Carole Brazeau est citoyenne de la Nation algonquine et membre de Kitigan Zibi Anishinabeg. Carole Brazeau se consacre à l’engagement communautaire et à l’activisme depuis longtemps.

Le 29 janvier dernier, cette employée de l’Université Concordia a reçu la Médaille du couronnement du roi Charles III pour sa défense passionnée des droits des femmes autochtones, son engagement à l’égard de l’éducation de même que sa valorisation de l’inclusion, de la justice et du renforcement de la communauté.

« C’est un hommage à ma nation, à ma communauté et à ma famille, qui sont fières et fortes, affirme-t-elle à propos de cette marque de reconnaissance. Je tiens à remercier les personnes qui ont proposé ma candidature pour cette médaille. »

Diplômée de Concordia (B.A. 1994), elle a cofondé l’Association des étudiants autochtones de Concordia en 1990 pendant la résistance de Kanehsatà:ke (crise d’Oka), qui s’est terminée le 26 septembre cette année-là. La nation Kanien'kehá:ka (Mohawk) avait empêché l’aménagement d’un terrain de golf sur des terres où se trouvent les cimetières de Kanehsatà:ke. Kanehsatà:ke est le territoire ancestral de la famille de Carole Brazeau; la plupart des Kitigan Zibi Anishinabeg en sont originaires.

« Je me souviendrai toujours de ce que m’a dit Art Solomon, un aîné anishinaabe (ojibwe), aujourd’hui décédé : Ne laissez pas vos études nuire à votre éducation », relate Carole Brazeau. Elle a commencé son baccalauréat à l’âge adulte; il lui est même arrivé, à l’époque, d’emmener une de ses filles à certains de ses cours.

Carole Brazeau, qui portait une jupe à rubans lors de la cérémonie en janvier, mentionne qu’elle a accepté le prix en étant parfaitement consciente de sa signification.

« J’ai vraiment été surprise d’apprendre que j’allais recevoir cette médaille, commente-t-elle. J’ai estimé qu’il en allait de ma responsabilité de l’accepter. »

Marquant le couronnement de Sa Majesté le roi Charles III, le 6 mai 2023, cette médaille est attribuée à des personnes ayant apporté une contribution importante au Canada, à une province, à un territoire, à une région ou à une communauté, ou ayant signé à l’étranger une réalisation exceptionnelle faisant honneur au Canada. La médaille est remise par le Bureau du secrétaire du gouverneur général.

« C’est un moment important de notre histoire, où sont représentées les femmes autochtones, déclare Carole Brazeau. Les postes de gouverneure générale du Canada et de lieutenante-gouverneure du Québec sont actuellement occupés par des femmes autochtones ayant consacré leur vie aux enjeux et peuples autochtones. Et toutes deux en font une priorité dans le cadre de leurs fonctions. »

Membre de la Nation Mi'gmaq de Gespeg, Manon Jeannotte a été assermentée en tant que 30lieutenante-gouverneure du Québec en janvier 2024, devenant ainsi la première personne autochtone à remplir cette charge.

La très honorable Mary Simon, gouverneure générale du Canada, qui est Inuite, est la première personne autochtone nommée gouverneure générale, un poste qu’elle occupe depuis 2021.

« Son Excellence la très honorable Mary Simon ne se limite pas à un rôle symbolique. C’est ce qui compte le plus à mes yeux », explique Carole Brazeau.

Guidée par l’autodétermination des peuples autochtones et la protection de la terre

Carole Brazeau a travaillé pour de nombreux organismes qui défendent les peuples et les femmes autochtones, notamment le Foyer pour femmes autochtones de Montréal, Femmes autochtones du Québec (FAQ) et le Cercle national autochtone contre la violence familiale, afin de promouvoir le bien-être et la sécurité des familles, des communautés et des Nations autochtones à l’échelle locale, provinciale et nationale.

Elle est profondément engagée dans la protection de la terre et la promotion du droit des peuples autochtones à l’autodétermination. Pour elle, la défense des droits collectifs des peuples autochtones est indissociable de la protection de l’environnement.

Dans le cadre de ses études supérieures, elle a effectué un stage à Listuguj, au Québec, portant sur la pêche de poissons et d’autres espèces. En tant que coordonnatrice en environnement et développement durable à FAQ, elle a dirigé un projet de recherche sur les problèmes liés aux changements climatiques relevés par les peuples autochtones. Avec son équipe, elle a mené des recherches qualitatives et élaboré un programme de formation sur les droits de la personne à l’intention des femmes autochtones.

Elle a également collaboré avec Greenpeace et écrit un billet de blogue avec sa fille aînée, Jennifer, pour alerter la population à propos des trois C : la catastrophe climatique, le capitalisme et le colonialisme.

Dans le cadre de son travail au Centre d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage (CTL) de Concordia, elle offre aux membres du corps professoral des consultations sur l’inclusion des perspectives et des systèmes de connaissances autochtones dans le contenu des cours, ainsi que sur la décolonisation des pratiques pédagogiques. Elle anime des ateliers au CTL et dans le cadre de la série d’activités d’apprentissage autochtone Pîkiskwêtân, est membre du Conseil de leadership sur les directions autochtones et siège au comité du Plan d’action en matière de durabilité de l’Université Concordia.

« C’est un honneur de travailler avec Kahérakwas Donna Goodleaf et Melissa Forcione, coordonnatrice de projet pour les initiatives d’apprentissage autochtone inspiré de la terre, ainsi qu’avec l’ensemble de mes collègues », souligne Carole Brazeau.

Elle affirme que son rôle le plus important est celui de kokom (grand-mère). L’engagement est une valeur centrale au sein de sa famille élargie. Sa propre mère, Madeleine, est une force de la nature. Sa cousine germaine, Claudette Commanda, une aînée qui a été nommée première chancelière autochtone de l’Université d’Ottawa, a également reçu la Médaille du couronnement.

 



Retour en haut de page

© Université Concordia