Aller au contenu principal

L’Institut d’IA appliquée de l’Université Concordia s’associe à l’organisme Women on Web pour lutter contre la censure numérique

Une équipe de recherche utilise l’intelligence artificielle pour analyser la manière dont des plateformes en ligne censurent l’information sur la santé reproductive
20 mars 2025
|
Image de collage d'une femme vêtue à l'ancienne, touchant un énorme clavier, avec un public en silhouette au premier plan.
Image : Hanna Barakat et Cambridge Diversity Fund / Better Images of AI / Analog Lecture on Computing / CC-BY 4.0

Women on Web (WoW), un organisme canadien sans but lucratif donnant accès à des services d’avortement sûrs partout dans le monde, lutte depuis longtemps contre la censure numérique. Aujourd’hui, grâce à une collaboration avec l’Institut d’IA appliquée de l’Université Concordia, une équipe de recherche s’intéresse de près à la façon dont les plateformes en ligne limitent l’accès à l’information sur la santé reproductive.

Intitulée « Pilules, clics et interdictions : enquête sur la censure numérique touchant l’accès à l’avortement et les droits reproductifs », cette initiative de recherche vise à cartographier la manière dont les principaux canaux d’information – moteurs de recherche, plateformes de médias sociaux et services d’hébergement – restreignent l’accès au site Web de l’organisme WoW. S’appuyant sur l’analyse de données liées à la visibilité du site Web, à la présence dans les médias sociaux et aux modèles algorithmiques, l’équipe de recherche s’est donné comme objectif d’élaborer des études de cas mettant en évidence les répercussions structurelles de la censure numérique sur les activités de défense des droits reproductifs.

« Nous avons vu la fréquentation de notre site Web chuter de 80 % à la suite des mises à jour des moteurs de recherche, et notre contenu est régulièrement signalé ou bloqué sur les réseaux sociaux », signale Erin Hassard, étudiante à la maîtrise en études des médias à l’Université Concordia, qui travaille sur le projet. « Il ne s’agit pas simplement d’un désagrément, mais d’un obstacle majeur qui entrave l’accès à la santé reproductive dans le monde entier. »

L’organisme WoW a fait l’objet de diverses formes de censure en ligne, notamment des déclassements dans les résultats de recherche, le blocage de comptes dans les réseaux sociaux et des restrictions visant des termes clés liés à l’avortement. Cette collaboration avec l’Institut d’IA appliquée permettra de recueillir des données empiriques qui aideront l’organisme à revendiquer des changements de politique et à promouvoir des pratiques équitables en matière de modération des contenus.

Selon le Pr Fenwick McKelvey, codirecteur de l’Institut d’IA appliquée, ce partenariat est en parfaite adéquation avec les principes directeurs de l’institut. « Mener des recherches servant l’intérêt public est au cœur de notre travail, et nous estimons que l’IA doit servir à améliorer la société, et non à perpétuer les inégalités existantes », souligne-t-il.

« Ce projet met en lumière l’effet disproportionné qu’exercent les biais algorithmiques sur les communautés marginalisées, d’où notre engagement à accroître la transparence de ces systèmes », affirme le Pr McKelvey.

Le projet sera mené en collaboration avec le Laboratoire sur l’intimité numérique, le genre et la sexualité et la Pre Stefanie Duguay, chercheuse principale et directrice du laboratoire. Titulaire d’une chaire de recherche de l’Université Concordia (nouvelle chercheuse), la Pre Duguay s’intéresse tout particulièrement à la façon dont les plateformes numériques façonnent les expériences en matière d’intimité, de genre et de sexualité. Ses travaux permettront d’analyser les répercussions de la censure algorithmique sur les groupes marginalisés en quête d’information sur la santé reproductive.

En plus d’aider l’organisme Women on Web à mieux comprendre la portée des défis entourant la censure numérique, l’équipe de recherche mettra au point des outils et du matériel de formation à l’intention d’autres organismes militants confrontés à des difficultés semblables. Elle espère ainsi former un réseau mondial capable d’attester et de combattre la censure numérique dans le domaine de la santé reproductive.


Apprenez-en plus sur l’
Institut d’IA appliquée de l’Université Concordia.

 



Retour en haut de page

© Université Concordia