Aller au contenu principal

Le Centre SHIFT de l’Université Concordia se joint à un collectif de Kanahwà:ke pour soutenir la souveraineté alimentaire autochtone

Le projet Tkà:nios vise la mise sur pied d’un centre alimentaire communautaire ancré dans les savoirs traditionnels
29 avril 2025
|

Le Centre SHIFT pour la transformation sociale de l’Université Concordia et le collectif Tkà:nios de Kahnawà:ke font équipe afin de soutenir la souveraineté alimentaire autochtone en s’appuyant sur la recherche communautaire.

Le partenariat combine les savoirs traditionnels autochtones et la recherche universitaire dans le but de favoriser l’autodétermination autochtone et de renforcer les systèmes alimentaires durables.

Une vision fertile en retombées

Tkà:nios, qui signifie « ça grandit » en langue Kanien’kéha, a été fondé par Brooke Rice, membre de la nation Kanien'kehá:ka de Kahnawà:ke, à l’époque où elle poursuivait une maîtrise au sein du programme d’études individualisées de Concordia.

« Les histoires racontées par les aînées de ma communauté ont allumé un feu en moi, et le Centre SHIFT a offert un financement parce qu’il croyait au projet, souligne Brooke Rice. En tant que femme Kanien'kehá:ka, je suis consciente de ma responsabilité envers la terre et les générations futures. »

Inspirée par les récits et les savoirs de ses aïeules, qui ont préservé les connaissances liées à la nourriture et aux médicaments, Brooke Rice a invité des femmes de Kahnawà:ke issues de divers milieux à se réunir pour briser leur isolement pendant la pandémie de COVID-19. Depuis lors, Tkà:nios s’est peu à peu mué en un projet florissant qui englobe l’apprentissage axé sur le territoire et la transmission des connaissances entre les générations.

Le projet Tkà:nios met en relation les personnes aînées et les jeunes de la communauté dans le but de perpétuer les traditions alimentaires des Haudenosaunee comme la récolte de sève d’érable, la pêche au harpon, la cueillette de plantes médicinales, l’échange collectif de connaissances en matière de jardinage et la chasse, et ce, en faisant appel au conte, à la musique et à la danse.

Le projet se décline sur plusieurs saisons, qui s’alignent sur les 13 cycles lunaires du calendrier Haudenosaunee.

Brooke Rice dit considérer Tkà:nios comme un voyage à travers la mémoire plutôt que comme une démarche revendicatrice : « Lorsque je tiens dans ma main une graine de maïs plantée par l’une de mes arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grands-mères, je suis dépositaire d’un savoir ancestral qu’il me faut transmettre à la génération suivante. »

Un partenariat aux multiples facettes, ancré dans la communauté

Bien que le Centre SHIFT ait entrepris de soutenir Tka:nios lorsque le projet a été sélectionné dans le cadre de son programme participatif d’octroi de subventions, ce soutien va au-delà du financement.

« Le partenariat s’est développé naturellement au fil des ans; nous avons eu l’occasion d’aider le projet à prendre de l’expansion et de lui apporter un soutien global », explique Elisabeth Cramer, coordonnatrice des partenariats institutionnels au Centre SHIFT.

Elena Tresierra-Farbridge (B.A. 2024) a fait des recherches sur des projets similaires menés en Amérique du Nord alors qu’elle était étudiante de premier cycle en sociologie, afin d’aider Tkà:nios’ à progresser. Elle a pu réaliser ce travail grâce à une bourse de recherche et d’innovation Gina-Cody obtenue par Govind Gopakumar, boursier SHIFT et professeur de génie. Par la suite, des consultations communautaires ont permis de préciser la marche à suivre pour créer le centre de souveraineté alimentaire – constitué d’une cuisine communautaire, d’une banque de semences et d’un pavillon pour les ateliers.

Le cabinet d’architectes Figurr Collective évalue actuellement les divers sites potentiels suggérés par les membres de la communauté de Kahnawà:ke pour le futur centre. Dans le cadre de leurs projets de synthèse, des étudiantes et étudiants en génie de Concordia élaboreront bientôt des plans techniques conformes à la vision de la communauté, en veillant à ce que les savoirs traditionnels demeurent au cœur du projet.

Ce mode de collaboration innovant a été pensé par le programme de recherche et de promotion des droits du Centre SHIFT, qui y apporte toujours son soutien. L’équipe a également mis Tkà:nios en contact avec Santropol Roulant, un organisme montréalais axé sur la justice alimentaire qui soutient maintenant le projet, notamment en fournissant des ressources pour la serriculture. En outre, des étudiantes et étudiants participant au programme de stages du SHIFT prennent part au projet depuis ses débuts en mettant à contribution leurs compétences en recherche et en développement organisationnel.

Selon Brooke Rice, ce partenariat aux multiples facettes porte déjà ses fruits : « Il ne s’agit pas seulement de cultiver des aliments, mais aussi de se rappeler qui nous sommes. »

Elle ajoute que le travail de Tkà:nios remet en question les systèmes alimentaires hérités de la colonisation en faisant la promotion de l’échange de services et du troc; de plus, Tkà:nios appuie les initiatives de rétablissement de la souveraineté autochtone sur les territoires ancestraux afin de favoriser l’accession de la communauté de Kahnawake à la souveraineté alimentaire.

Anne Whitelaw, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques, décrit le projet comme un puissant exemple du type de transformation sociale dont le Centre SHIFT fait la promotion depuis ses tout débuts.

« Grâce au financement, à la recherche et aux activités de plaidoyer, ainsi qu’aux occasions d’apprentissage par l’expérience et aux nombreux liens que SHIFT a cultivés, ce partenariat contribue à concrétiser la vision de la communauté consistant à créer un espace voué à l’apprentissage, à la mémoire et à la croissance – aujourd’hui et, espérons-le, pour les générations à venir. »


Apprenez-en davantage sur les partenariats de recherche entre la communauté et l’Université mis de l’avant par le
Centre SHIFT pour la transformation sociale de l’Université Concordia.

 



Sujets tendance

Retour en haut de page

© Université Concordia