Anahita Norouzi, M. Bx-arts 2012
Une sculpture représentant la tête coupée d’un guerrier perse — ramenée clandestinement d’Iran puis volée au Musée des beaux-arts de Montréal — s’est retrouvée à plusieurs endroits inusités, notamment sur une étagère IKEA d’un appartement d’Edmonton.
Cette histoire est la source d’inspiration de l’œuvre que présentera l’artiste multidisciplinaire Anahita Norouzi dans le cadre de l’exposition du MNBAQ l’automne prochain.
« Je m’intéresse au son, à l’image, au territoire, à la violence et à l’histoire en tant qu’éléments archivistiques actifs, et au voyage dans le temps en tant que méthode historique », affirme l’artiste. « Mon travail est pour moi un moyen de poser des questions qui sont souvent gênantes ou que l’on préfère éviter. »
Norouzi se décrit comme une artiste qui crée des situations, des objets et des rencontres. Originaire d’Iran, elle est venue au pays pour étudier à Concordia.
« Mes voyages entre l’Iran et le Canada sont au centre de ma pratique, qui se situe à l’intersection des histoires coloniales, des expériences d’immigration et de déplacement ainsi que des questions d’identité et de mémoire », explique-t-elle. « J’explore ces notions en relation avec ma situation dichotomique d’immigrante évoluant entre deux lieux, deux cultures et deux identités. »
Anahita Norouzi est également finaliste de l’édition 2023 du Prix Sobey pour les arts, l’une des distinctions les plus généreuses en art contemporain au Canada, dont le but est de soutenir les artistes canadiens en émergence.