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De précieux conseils qui ont lancé une carrière

50 years after graduating with Concordia’s first class, alumna Corinne Charette reflects on the university’s — and her own — success
28 novembre 2024
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Par Corinne Charette, BSc 75, LLD 11


Corinne a des cheveux blancs, des lunettes et porte une veste blanche avec des rayures marines. Corinne Charette est membre du comité consultatif de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody; elle est ancienne attachée supérieure de recherches à l’Université Concordia et ancienne administratrice déléguée du Centre d’innovation District 3 de Concordia. Elle a également été chef de l’information au gouvernement du Canada de 2009 à 2015. En reconnaissance de sa contribution à l’industrie et à la communauté, elle s’est vu décerner en 2011 un doctorat honorifique de l’Université Concordia.

« Regardez la personne qui se trouve à votre gauche, puis celle à votre droite. De ces trois personnes, une seule obtiendra son diplôme avec cette cohorte. »

J’entends encore ces mots, prononcés au cours de ma première année d’études en génie au Loyola College, l’un des établissements fondateurs de Concordia, au début des années 1970. Ils m’ont particulièrement marquée pour une raison précise : j’étais l’une des trois seules femmes présentes dans la salle de classe.

Lorsque j’ai obtenu mon diplôme, en 1975 – je faisais partie de la toute première cohorte étudiante de l’Université Concordia –, j’étais la seule femme parmi ces trois premières à avoir terminé avec succès le programme de génie électrique.

Aujourd’hui, 50 ans plus tard, je repense à ma carrière et j’éprouve un sentiment de gratitude, principalement envers les professeurs qui ont non seulement fait profiter la classe de leur expertise, mais également aidé des femmes comme moi à réussir dans un programme dominé par les hommes. Je suis redevable, en particulier, au regretté Stanley Kubina, qui dirigeait la faculté au campus Loyola à l’époque où j’étais étudiante.

Le Pr Kubina était non seulement une personne aimable, un penseur brillant et un leader respecté dans son domaine – tant à Concordia que partout au Canada –, mais il a également été une force motrice dans ma carrière : il m’a donné un conseil qui allait s’avérer déterminant pour mon avenir.

Lors de ma dernière année de baccalauréat, je me suis retrouvée à la croisée des chemins. Je passais activement des entrevues sur le campus – et j’avais reçu trois offres d’emploi de grandes entreprises, dont IBM –, mais j’envisageais également de poursuivre une maîtrise en génie électrique, car je m’intéressais particulièrement à la théorie électromagnétique.

Conscient de mon dilemme, le Pr Kubina m’a un jour pris à part : « Je ne doute pas que vous puissiez réussir une maîtrise, m’a-t-il dit, mais je ne vous vois pas dans un laboratoire, à faire de la recherche. Je vous imagine plutôt vous épanouir dans le monde de l’entreprise. »

Étant donné que j’accordais de la valeur au point de vue du Pr Kubina et que je le respectais en tant que mentor, j’ai suivi son conseil et accepté le poste chez IBM. Cette décision, guidée par sa clairvoyance, a contribué à lancer ma carrière dans les technologies de l’information et la cybersécurité et m’a ensuite amenée à occuper des fonctions au sein du gouvernement fédéral.

Lorsque je regarde les progrès réalisés par mon alma mater aujourd’hui, je suis remplie de fierté. Certes, il y a encore du travail à faire pour atteindre la parité hommes-femmes dans mon domaine, mais nous avons fait beaucoup de chemin depuis l’époque où j’étais la seule femme diplômée de mon programme, il y a 50 ans.

Je suis particulièrement inspirée par le fait que mon ancienne faculté s’appelle désormais l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, du nom de Gina Cody, M. Ing. 1981, Ph. D. 1989, une entrepreneure pionnière et une mentore pour tous les professionnels de l’ingénierie, hommes ou femmes.

Sous la gouverne de l’actuel doyen Mourad Debabbi, l’école de génie de Concordia est devenue l’une des meilleures au Canada. Pour une université qui n’a que 50 ans, il est incroyable de voir autant d’innovation et de talent dans tous les départements. Cela me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir.



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