Grand Concordien : Jean-François Bélisle, directeur général du Musée des beaux-arts du Canada
Jean-François Bélisle, B. Bx.-arts. 2004, M.A. 2007, est directeur général du Musée des beaux-arts du Canada depuis juillet 2023. Il a obtenu cette prestigieuse nomination à Ottawa après avoir occupé d’importants postes au sein d’établissements comme le Musée d’art de Joliette (MAJ) et le centre d’art privé Arsenal, qu’il a cofondé à Montréal.
Au MAJ, Bélisle a fait la promotion de l’inclusion culturelle par des expositions et des programmes communautaires. Grâce à son leadership, il a contribué à rehausser considérablement le profil du musée et favorisé des échanges fructueux sur l’art contemporain et la représentation culturelle.
La curiosité et l’intérêt de Bélisle pour les arts tirent leur origine en grande partie de l’enfance nomade qu’il a vécue en tant que fils de diplomate. Ses séjours culturellement stimulants en Côte d’Ivoire et en Italie, en particulier, ont contribué à façonner sa vision des choses.
« J’étais un étranger dans ces terres lointaines à une étape formatrice de ma vie, raconte-t-il. C’était une période de croissance perpétuelle qui a changé ma façon de voir le monde. »
Un an et demi après son entrée en fonction à la tête d’une structure selon lui beaucoup plus importante que ce qu’il avait connu auparavant, Bélisle se dit agréablement surpris par la marge de manœuvre dont il dispose.
Il n’en demeure pas moins pleinement conscient de l’influence considérable de cette institution fédérale, tant sur le plan national qu’international.
« Chaque décision a des répercussions, commente-t-il. C’est une énorme responsabilité, mais aussi un énorme privilège. »
Tandis qu’il continue de bâtir son équipe et de diriger le Musée des beaux-arts du Canada (mission d’envergure qui lui laisse malheureusement peu de temps pour la conservation – mais il espère bientôt remédier à la situation), le Grand Concordien se concentre sur une question fondamentale : qu’est-ce que cela signifie d’être le Musée des beaux-arts du Canada?
« Pour les années à venir, nous visons à établir divers partenariats et à créer des liens avec des communautés locales partout au pays, affirme-t-il. Cette approche collaborative est essentielle si nous voulons rendre notre travail accessible et pertinent pour tous les Canadiens et Canadiennes. »
Qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit quand vous repensez à vos études à Concordia?
Jean-François Bélisle : Comme j’ai obtenu deux diplômes, j’ai vécu deux types d’expériences.
Dans le cadre de mon baccalauréat, étudier l’histoire de l’art a été une véritable expérience de découverte de soi. Les professeurs remettaient en question mes points de vue et ma vision du monde, ce qui a été déterminant dans mon cheminement. Poursuivre des études de maîtrise m’a ensuite permis de raffiner ma voix et de nouer des liens significatifs tant à l’échelle locale qu’internationale; cela m’a préparé à entreprendre une carrière dans le monde des arts.
Quels sont certains des facteurs qui ont contribué à votre réussite?
JFB : J’ai toujours cru en l’importance de collaborer pour bâtir des choses. Que ce soit pour organiser une conférence internationale aux cycles supérieurs tout en étant à Concordia, ou encore dans le cadre de mes fonctions actuelles au Musée des beaux-arts du Canada, j’ai constamment privilégié le travail d’équipe – c’est pour moi une ligne de conduite importante.
Mes mentores et mentors ont également joué un rôle essentiel dans mon parcours en me prodiguant des conseils et en m’ouvrant des portes; au fil de ma carrière, j’ai donc essayé de redonner en faisant comme eux. Martha Langford, pour ne citer qu’une personne clé à Concordia, comptait parmi ce groupe de personnes. Elle m’a offert sa rétroaction tout au long de ma maîtrise et m’a énormément aidé, même au-delà des murs de l’Université.
Quel conseil auriez-vous à donner aux étudiantes et étudiants qui voudraient suivre vos traces?
JFB : N’hésitez pas à sortir des sentiers battus. L’érudition et les travaux universitaires sont indispensables, bien entendu, mais il est aussi important d’accumuler une grande diversité d’expériences. Échangez avec des personnes qui ne sont pas dans votre domaine immédiat, participez à diverses initiatives et tissez un vaste réseau de contacts.
Collaborez le plus possible avec d’autres personnes – je ne saurais trop insister sur ce point. Cela amplifiera vraiment ce que vous pouvez accomplir, en particulier dans le secteur des arts et de la culture.
Quel effet cela vous fait-il d’avoir été nommé Grand Concordien?
JFB : J’ai toujours attribué à l’Université Concordia le mérite d’avoir tracé ma voie. Le titre de Grand Concordien me donne par conséquent l’impression de boucler la boucle.
Étant donné le calibre des diplômées et diplômés de l’Université, je me sens privilégié de faire partie de ces personnes exceptionnelles. C’est à la fois une leçon d’humilité et une expérience surréelle.
Tirez fierté de nos Grandes Concordiennes et Grands Concordiens !
Cinquante diplômés remarquables recevront cette reconnaissance dans le cadre du 50e anniversaire de l’Université. Chacune de ces personnalités a apporté une contribution majeure à son domaine d’activité et à la société.
Nous présenterons une personnalité d’exception chaque semaine jusqu’au mois de juin 2025.
Cette nouvelle cohorte s’inscrit dans la continuité du palmarès des 40 personnes d’exception établi à l’occasion du 40e anniversaire de l’Université.