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10 questions à la nouvelle cochancelière de Concordia

Apprenez-en plus sur la pionnière Gina Cody
5 avril 2024
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Gina Cody, née Baktash, a immigré à Montréal en 1979.

Elle a quitté la révolution dans son Iran natal afin de poursuivre une maîtrise en génie du bâtiment à l’Université Concordia, à Montréal. Elle a ensuite continué ses études au 3e cycle et est devenue la première femme au Canada à obtenir un doctorat dans cette discipline.

Gina Cody a passé plus de 30 ans dans le secteur privé en tant qu’ingénieure et dirigeante d’une société de conseil en génie dont le siège est à Toronto. Sous sa direction, sa société s’est classée parmi les entreprises canadiennes les mieux gérées.

Elle a été sélectionnée parmi les dix femmes entrepreneures les plus importantes au Canada par la revue Profit. Elle a en outre reçu l’Ordre du mérite de l’Association canadienne de normalisation et été nommée Fellow de l’Académie canadienne du génie.

Depuis qu’elle a vendu son entreprise en 2016, Gina Cody se dévoue à la philanthropie et la promotion de l’enseignement supérieur.

En 2018, elle a fait un don sans précédent de 15 millions de dollars à la faculté dont elle est deux fois diplômée, qui a été renommée École de génie et d’informatique Gina-Cody. L’école est la première faculté de génie et d’informatique du monde à porter le nom d’une femme.

À son alma mater, elle agit actuellement à titre de coprésidente de la Campagne pour Concordia : Place à la nouvelle génération, collecte de fonds la plus ambitieuse de l’Université à ce jour.

Elle préside également le conseil consultatif de l’école Gina-Cody, et est ancienne membre du conseil d’administration de l’Université et de son comité de gouvernance, de même qu’ancienne présidente de son comité de planification immobilière.

Elle est une des rares femmes à présider le conseil d’administration d’une entreprise inscrite à l’indice TSX 60, soit CAPREIT. Elle préside également le conseil d’administration de la société European Residential REIT, et siège aux conseils d’administration des entreprises EllisDon, CIMA+ et Sienna Senior Living.

Elle a également été admise à l’Ordre de Montréal et investie de l’Ordre du Canada, et l’an dernier, elle a reçu le Prix Femmes de mérite de la Fondation Y des femmes de Montréal.

À l’occasion de sa nomination à titre de cochancelière, nous avons rencontré Gina Cody pour lui poser 9 questions.

C’est à Concordia que vous avez commencé votre vie au Canada, comme étudiante à la maîtrise. Maintenant, vous serez chancelière de l’Université. Êtes-vous étonnée d’en être à ce stade dans votre vie?

Gina Cody : Quand j’étais jeune, ai-je déjà pensé que je deviendrais chancelière d'université un jour? Bien sûr que non. En ai-je jamais rêvé? Pas vraiment. Occuper une telle fonction était au-delà de mes rêves.

Vous deviendrez la première chancelière de Concordia n’étant pas née au Canada. Que cela signifie-t-il pour vous?

GC : Pour moi, c’est très emblématique de ce que Concordia a toujours représenté. L’établissement a toujours défendu ardemment l’équité, la diversité et l’inclusion. C’est certainement ce que j’ai vécu ici comme étudiante, et depuis, j’ai vu l’Université continuer sans cesse de se démarquer à ce chapitre.

Aujourd’hui, le Canada dépend de l’immigration pour demeurer compétitif à l’échelle mondiale. Il est important que les établissements les plus respectés de notre pays – et cela inclut certainement des universités comme Concordia – reflètent cette réalité.

Quel effet cela vous fait-il d’être la deuxième femme à devenir chancelière de Concordia? Que cela représente-t-il pour vous?

GC : Ce n’est pas ce que cela représente pour moi qui importe, mais plutôt le message que cela envoie à nos étudiantes actuelles et futures.

Vos années d’études à Concordia vous ont-elles préparée à mener la carrière de dirigeante que vous avez connue, et si oui, comment?

GC : Durant mon doctorat, je travaillais aussi à temps plein pour l’Université comme enseignante dans les laboratoires d’essais de matériaux au Centre d’études sur le bâtiment. Je traitais tant avec des personnes du même âge que moi qu’avec des plus vieux et des plus jeunes. J’ai donc acquis de la confiance, et cela m’a aidée quand je me suis retrouvée dans des situations semblables tout au long de ma carrière. Ce travail m’a également permis de payer mes droits de scolarité. Ensemble, l’argent et l’expérience m’ont apporté davantage que ce que j’aurais tiré d’une simple bourse de l’Université.

Qui sont certains des leaders que vous admirez, et quelles leçons avez-vous apprises de ces personnes et appliquées dans votre propre parcours de dirigeante?

GC : À l’Université, les professeurs sont vos idoles. Chacune et chacun vous enseigne une chose différente. Cela aide aussi de voir qu’ils font des erreurs, comme toute autre personne. Vous apprenez de vos propres erreurs et des leurs également.

L’une des principales fonctions de la chancelière est de présider les cérémonies de collation des grades, ce que vous avez déjà fait en juin dernier en remplacement de Jonathan Wener. Quel a été l’aspect le plus marquant de cette expérience?

GC : Ce qui m’a le plus touchée était de voir l’enthousiasme des jeunes diplômés et de leurs parents. C’était à la fois enrichissant et stimulant. C’est le début d’une nouvelle vie pour eux et elles.

Et quelles sont, selon vous, certaines des autres responsabilités du poste?

GC : Nous voulons nous assurer que les finissants se sentent accueillis au sein de notre communauté mondiale de diplômés. Il est important que le réseau des diplômés de Concordia demeure bien soudé. Être chancelière donne l’occasion de les voir au moment où ils quittent l’école. Si nous pouvons renforcer nos liens avec eux à cet instant, nous favoriserons le rayonnement de l’Université.

Les gens resteront soudés si nous leur en donnons la chance. C’est notre responsabilité de ne pas perdre le contact. Après leurs études, les diplômés ouvrent un nouveau chapitre de leur vie – ils sont très occupés par leur travail et leur famille. À mesure que le marché du travail se corse, la vie aujourd’hui devient encore plus exigeante. Comment nous assurer alors de demeurer un pilier de leur succès?

Si vous regardez les universités de l’Ivy League et d’autres établissements très réputés avec lesquels les gens veulent rester en contact, c’est principalement en raison de leurs réseaux. Nous devons rehausser encore davantage la fierté que Concordia inspire à ses diplômés et y travailler sans cesse. Pour ce faire, nous pouvons créer une communauté pour elles et eux, et faire en sorte qu’ils s’y plaisent et continuent d’avoir le sentiment que ce lien enrichit leurs vies.

Vous avez été très généreuse envers votre alma mater. Pourquoi pensez-vous que l’expérience concordienne a résonné si fort chez vous, en comparaison avec d’autres diplômés?

GC : Je n’avais que 22 ans quand j’ai quitté l’Iran en pleine révolution et je suis venue au Canada. Je ressentais peut-être davantage que d’autres la solitude et le besoin d’appartenance. D’être acceptée par une communauté qui ne me connaissait même pas et m’a donné toutes les chances possibles de m’épanouir – je n’aurais jamais pu l’imaginer, et je savais hors de tout doute que je ne pouvais le tenir pour acquis.

Dans le même ordre d’idées, voyez-vous le don exceptionnel de 15 millions de dollars que vous avez fait à Concordia en 2018 en quelque sorte comme un investissement? Si l’Université soutient financièrement des étudiantes et étudiants comme elle l’a fait pour vous, cela en incitera d’autres à donner en retour également?

GC : Absolument. Si 50 pour cent des diplômés ont un plus fort sentiment d’appartenance et envisagent de donner en retour à leur alma mater, alors nous aurons bouclé le cercle vertueux de la philanthropie.

Quelles sont vos impressions des résultats de votre don à ce jour?

GC : Je suis très encouragée. Lorsqu’une étudiante ou un étudiant m’envoie même un court message par les médias sociaux, j’en suis ravie. Lorsque les gens sont émotifs, leur message me touche profondément et j’en garde précieusement le souvenir!


Lisez notre annonce : Gina Cody est nommée cochancelière, fonction qu’elle assumera conjointement avec Jonathan Wener.

 



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