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Un colloque souligne l’importance de faire preuve de sobriété numérique

Le Service de la gestion des documents et des archives de l’Université Concordia réunit des spécialistes pour discuter des coûts écologiques cachés de la numérisation
3 mai 2024
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Par Jasmin Cormier-Labrecque


Jasmin Cormier-Labrecque est analyste de la gestion des documents au Service de la gestion des documents et des archives de l’Université Concordia.

Depuis de nombreuses années, la révolution numérique transforme notre façon de travailler avec les documents. Nos vies professionnelles, personnelles et universitaires ont toutes été touchées par ce passage du document papier au fichier numérique. La pandémie de coronavirus de 2020 et l’essor des modèles de travail hybrides n’ont fait qu’accélérer ce changement.

Or, bien que pratiques, les fichiers numériques ont un coût écologique caché.

Les documents stockés en nuage reposent sur des serveurs qui fonctionnent en continu et sont souvent alimentés par des énergies non renouvelables. N’oublions pas non plus que les appareils numériques – qu’il s’agisse de ceux que nous utilisons personnellement ou de ceux adoptés par les centres de données – sont fabriqués à partir de matériaux dont l’extraction entraîne une pollution importante.

Face à ce problème, une solution possible commence à surgir : la « sobriété numérique ».

La sobriété numérique est une approche qui vise à réduire notre consommation de ressources numériques afin de diminuer notre empreinte écologique sur ce plan. Pour explorer cette question qui occupe de plus en plus les esprits, le Service de la gestion des documents et des archives de l’Université Concordia a organisé un colloque sur le thème de la gestion de l’information.

Présenté à ESPACE 4 le 17 avril dernier, ce colloque réunissait quatre intervenants : Carole Marti et Christian Mailloux d’Hydro-Québec; Tessa Walsh, anciennement bibliothécaire spécialisée en préservation numérique à Concordia et maintenant ingénieure principale en applications et en outils chez Webrecorder, ainsi que Pedro Peres-Neto du Département de biologie.

Les trois présentations livrées par les spécialistes avaient en commun un thème central, soit la croissance exponentielle de la quantité d’information que nous créons, recevons et conservons. Évidemment, on ne peut aborder ce thème sans parler des défis structuraux et environnementaux qu’engendre cette croissance constante de l’information.

Présentant la sobriété numérique comme une solution à ce problème, les intervenants ont proposé de travailler en amont pour réduire le volume d’information numérique que nous conservons.

Dans leur allocution, Carole Marti et Christian Mailloux ont expliqué l’approche d’Hydro‑Québec. En effet, la société d’État a choisi de contrer cette « explosion de données » en mettant en place des flux de travail visant à réduire l’accumulation d’éléments d’information.

L’exposé suivant, donné par Tessa Walsh, portait sur les coûts écologiques des technologies de l’information et de la communication qui constituent l’épine dorsale des documents stockés en nuage.

Après avoir parlé des défis posés par ces technologies, Mme Walsh a proposé diverses recommandations pour favoriser une conservation durable des informations numériques. Il s’agit, par exemple, de repenser la permanence numérique, de faire preuve d’ouverture face à la compression des données ou de garantir un cas d’utilisation pour tous les documents archivés.

Dans son allocution de clôture, Pedro Peres-Neto a donné un aperçu de la sobriété numérique dans un domaine essentiel à la mission de l’Université : la recherche universitaire. Constatant que les chercheuses et chercheurs ne sont pas à l’abri des aléas qu’entraînent une production et une conservation accrues des données, il a proposé que les établissements de recherche adoptent des approches durables dans une optique de libre accès au savoir.

Le Pr Peres-Neto a fait valoir que le libre accès aux connaissances, outre de permettre une recherche plus efficace, réduit les coûts de la recherche ainsi que son empreinte environnementale.

En organisant ce colloque, le Service de la gestion des documents et des archives – outre de vouloir sensibiliser le public à la nécessité de faire preuve de mesure sur le plan numérique – souhaitait rassembler des spécialistes susceptibles d’apporter des solutions à la question de la réduction de notre empreinte environnementale dans ce domaine.

Grâce aux conférencières et conférenciers invités, nous avons désormais à notre disposition différentes idées et approches qui peuvent nous aider à faire place à plus de sobriété numérique dans nos vies personnelles, professionnelles et universitaires.

Un enregistrement complet des présentations et des périodes de questions-réponses correspondantes figure sur la page consacrée au colloque. (https://www.concordia.ca/cuevents/offices/provost/fourth-space/programming/2024/04/17/digital-sobriety.html).


Apprenez-en davantage sur la
stratégie numérique de l’Université Concordia.



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