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Grâce à un nouveau partenariat établi par le Département de journalisme de l’Université Concordia, des membres des communautés apprennent comment rapporter les débats des assemblées publiques

La professeure Magda Konieczna, des étudiantes et étudiants de deuxième cycle ainsi que le journal The Green Line importent le projet Documenters au Canada
6 décembre 2024
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Magda Konieczna, professeure agrégée, travaillant avec des membres de la communauté et le personnel de The Green Line à Toronto. Magda Konieczna, professeure agrégée, travaillant avec des membres de la communauté et le personnel de The Green Line à Toronto. Photo par Sara Mizannojehdehi.

Le Département de journalisme de l’Université Concordia a récemment établi un partenariat avec la publication torontoise The Green Line dans le but d’offrir des formations permettant aux membres des communautés d’apprendre comment rendre compte des échanges qui ont lieu lors d’assemblées publiques locales, dans le cadre du projet Documentalistes Canada.

Cette initiative s’appuie sur un programme déjà établi aux États-Unis appelé Documenters, qui a débuté à Chicago en 2016 et a permis jusqu’à maintenant de donner des formations dans 22 communautés du pays.

Magda Konieczna, professeure agrégée de journalisme, est l’une des personnes qui pilotent la mise en œuvre de Documenters Canada. Le projet est financé par une subvention d’engagement partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) ainsi qu’une subvention de 50 000 $ de la Fondation Inspirit.

« Nous aimons beaucoup cette idée. Elle se situe brillamment à l’intersection du journalisme, de l’éducation civique et de l’organisation communautaire », indique Magda Konieczna.

« Le programme Documenters a pour effet d’augmenter la quantité de nouvelles et d’informations locales diffusées au sein des communautés. Mais il aide également les gens à acquérir des compétences qui leur permettent de participer à la vie démocratique. De plus, il favorise la reddition de comptes en faisant en sorte que des personnes soient présentes aux assemblées publiques pour observer ce qui s’y passe. »

Anita Li, rédactrice en chef de The Green Line, souhaite depuis longtemps introduire le projet Documenters au Canada. Le projet est actuellement mis à l’essai à Alexandra Park, quartier adjacent au centre-ville de Toronto dont la population est très diversifiée. Les participantes et participants de cette communauté ont commencé leur formation en septembre et consignent la teneur des discussions lors d’assemblées publiques depuis octobre.

Avec les fonds récemment accordés par la Fondation Inspirit, le groupe procédera en 2025 à un prélancement de Documenters à Montréal. L’objectif est d’offrir le programme au-delà de ces deux communautés.

« Montréal est un endroit parfait pour ce projet, car la ville possède un système complexe d’administrations locales comprenant des arrondissements, des municipalités et la Ville de Montréal, explique Magda Konieczna. Nombre de ces instances ne sont pas couvertes régulièrement par des journalistes, ce qui signifie qu’il est difficile pour les membres des communautés d’être bien informés. »

Bien que le modèle soit officiellement testé à Toronto, Magda Konieczna a amorcé depuis l’automne dernier une réflexion sur l’application du concept de Documenters à Montréal dans le cadre de son cours de deuxième cycle intitulé Digital Innovation in Journalism (JOUR 605) (« innovation numérique en journalisme ») et, au trimestre actuel, dans le cadre du tout nouveau cours Hyper-Local Journalism (JOUR 398) (« journalisme hyperlocal »).

Les documentalistes en formation lors de la réunion du conseil communautaire de Toronto et d'East York le 25 septembre 2024 à la salle de comité 1 de l'hôtel de ville de Toronto. Les documentalistes en formation lors de la réunion du conseil communautaire de Toronto et d'East York le 25 septembre 2024 à la salle de comité 1 de l'hôtel de ville de Toronto. Photo par Sebastian Tansil.

Mise à l’essai du modèle Documenters à Montréal

Grâce à ces deux subventions, le groupe pourra poursuivre le projet Documenters à Toronto et procéder à une validation de principe à Montréal.

Les étudiantes et étudiants du cours JOUR 605 ont choisi trois quartiers de Montréal pour explorer le modèle : LaSalle, le Plateau-Mont-Royal et Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ils ont travaillé sur le terrain, s’entretenant avec les leaders de la communauté et se renseignant sur les groupes communautaires.

Clément Lechat et Sara Mizannojehdehi, étudiants à la maîtrise au sein du programme d’innovation numérique en études journalistiques, ont suivi le cours et sont maintenant assistants de recherche dans le cadre de ce projet collaboratif. Les deux étudiants ont participé à la production du guide de formation pour les personnes participantes.

« Je m’intéresse depuis longtemps aux questions de diversité, de représentation et d’inclusion dans les médias, mais le cours JOUR 605 m’a ouvert les yeux sur l’importance de la participation citoyenne », affirme Clément Lechat.

« Le projet Documenters permet de jeter des ponts entre les enjeux de représentation dans les médias et les modalités d’une participation concrète en fournissant aux membres des communautés des outils propres au journalisme. Ces derniers peuvent ainsi apporter leur point de vue unique dans la couverture des institutions locales. Le modèle Documenters donne aux résidentes et résidents les moyens de jeter un éclairage sur des questions importantes pour leur communauté qui sont souvent négligées en raison d’un manque de diversité dans les salles de rédaction. »

Sara Mizannojehdehi a également créé les illustrations du guide de terrain.

« Le fait de travailler à la mise en œuvre du projet dans le cadre du cours JOUR 605 et de parler aux membres de la communauté de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce m’a vraiment incitée à m’impliquer dans Documenters », affirme-t-elle.

« Il y a une réelle soif d’information dans le quartier, et les citoyens veulent savoir ce qui se passe dans leur communauté. Au cours de notre travail préparatoire entourant le projet, j’ai compris à quel point une organisation comme Documenters correspondait à un besoin à Montréal. »

Dans le cours JOUR 398, les étudiantes et étudiants s’appuient sur le travail réalisé l’année dernière. Ensemble, ils produisent un bulletin d’information pour le quartier de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce en étant à l’écoute des leaders de la communauté et en collaborant avec eux, de même qu’en participant à des activités et à des réunions communautaires.

Clément Lechat et Sara Mizannojehdehi, étudiants en maîtrise. Photo par Robin Della Corte. Clément Lechat et Sara Mizannojehdehi, étudiants en maîtrise. Photo par Robin Della Corte.

Transformer le journalisme et bien davantage

Au-delà de son travail en classe, Magda Konieczna estime que cette collaboration est importante pour l’avenir du journalisme.

« Nous avons la responsabilité de renforcer la confiance du public envers le journalisme, qui connaît une baisse sans précédent. Ce projet y contribue en impliquant les membres de la communauté dans le processus de collecte des nouvelles et de l’information », estime-t-elle.

« Il est de plus en plus facile pour les membres du public d’obtenir et de faire circuler des nouvelles et des informations, ce qui était autrefois le travail des journalistes. En même temps, ces informations ne sont pas toujours exactes ou issues de sources indépendantes. C’est pourquoi il incombe de plus en plus aux journalistes de doter les membres des communautés de compétences qui leur permettront de porter un regard éclairé sur l’information qui leur est proposée. »


Apprenez-en davantage sur le
Département de journalisme de l’Université Concordia.

 



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