Le Centre d’innovation District 3 de l’Université Concordia montre pourquoi il est important de soutenir les entrepreneurs neurodivergents
À l’heure où des efforts croissants sont déployés pour favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI) en milieu de travail, le Centre d’innovation District 3 crée un environnement favorable aux personnes neurodivergentes dans l’écosystème des jeunes entreprises.
« En 2019, l’équipe d’innovation sociale a commencé à se concerter dans le but d’adapter sa programmation et de l’axer davantage sur l’humain », indique Julie Hamel, coach principale et responsable de l’innovation sociale à District 3. Mme Hamel a travaillé avec plus de 500 jeunes pousses du Québec au cours des vingt dernières années.
« Les entrepreneurs sociaux sont très attentifs au problème qu’ils veulent résoudre. Ils ont beaucoup plus de variables à prendre en compte dans l’approche de la triple performance – où l’accent est mis sur l’empreinte environnementale, l’impact sociétal et la viabilité économique », explique-t-elle.
« La pandémie nous a obligés à modifier nos habitudes de travail. En adaptant nos offres de services pour fournir du contenu en ligne, nous avons découvert que de nombreux participants commençaient à sortir de l’ombre et à parler de leurs difficultés et de leurs besoins pour faire progresser leur entreprise. »
« Créer un environnement propice à l’épanouissement de chacun »
Les personnes neurodivergentes courent un risque élevé d’épuisement professionnel et de chômage dans les milieux de travail traditionnels en raison de lacunes en matière d’inclusion et de mesures d’adaptation. En passant à l’entrepreneuriat, elles peuvent créer des environnements flexibles adaptés à leurs besoins. District 3 reconnaît les forces uniques des entrepreneurs neurodivergents et considère que l’entrepreneuriat est une option idéale pour leur épanouissement.
Zachary Markofsky, praticien en psychologie organisationnelle, expert en sciences des données et consultant pour District 3, souligne l’importance d’établir une culture de travail inclusive dès le départ.
« Un milieu neuro-inclusif est avant tout un environnement psychologiquement sûr. Si tous les membres d’une petite entreprise sentent qu’ils peuvent parler ouvertement sans crainte de répercussions – c’est-à-dire exprimer leurs pensées et montrer leurs émotions –, alors tout le reste viendra beaucoup plus naturellement. »
L’entrepreneuriat permet aux personnes neurodivergentes de contourner les difficultés auxquelles elles sont souvent confrontées dans les milieux de travail conventionnels, comme le masquage ou l’adaptation à des espaces qui n’ont pas été conçus pour elles. En écoutant activement les besoins de la communauté et en s’y conformant, District 3 s’attache à favoriser une culture inclusive et solidaire où les entrepreneures et entrepreneurs se sentent à l’aise d’être eux-mêmes.
« Lorsqu’on conçoit un espace qui permet aux personnes neurodivergentes de s’épanouir, on crée un environnement propice à l’épanouissement de chacun », affirme M. Markofsky. Les besoins d’une personne neurodivergente sont généralement des besoins universels. Par exemple, favoriser un milieu de travail axé sur l’ouverture, la compassion et la transparence est bénéfique pour tout le monde.
L’approche centrée sur l’humain de District 3 vise l’épanouissement des fondateurs de jeunes entreprises et propose une formation en matière de neurodiversité et de pratiques inclusives qui assure un environnement accueillant aux entrepreneurs. Grâce à des programmes d’encadrement individuel et à des activités hybrides, District 3 offre un soutien sur mesure pour aider les entrepreneurs à réussir. En se préoccupant de la santé mentale, de la gestion du stress et de la création de milieux sensoriellement adaptés, l’objectif est d’éliminer les obstacles que les entrepreneurs neurodivergents doivent souvent surmonter pour réussir.
« Nous nous soutenons les uns les autres »
Fondatrice et PDG de la jeune pousse PAWSOME Concierge, Terry D’Agostino (B.A. 2008) parle de son parcours à District 3, ainsi que de la liberté et du sentiment d’appartenance qu’elle a découverts en tant qu’entrepreneure.
« Lorsque je suis entrée dans la salle et que j’ai dit que j’avais un TDAH, les gens ont répondu : “Ah oui? Nous aussi!” C’était vraiment réconfortant d’être entourée de personnes qui me ressemblaient à bien des égards : elles étaient passionnées, avaient la volonté de changer et n’avaient pas peur de le faire. Même si c’est difficile, nous persévérons et nous nous soutenons les uns les autres. »
Les environnements adaptés ont un impact considérable sur la rétention du personnel.
Fondatrice de l’entreprise Complètement inclusif et du Autistic Entrepreneurs Network, Kelly Bron Johnson (B.A. 2004) décrit les répercussions d’une résistance à la neurodiversité dans les milieux de travail.
« Les employeurs devraient reconnaître qu’il existe différents types d’individus et que lorsqu’on essaie de forcer une personne à être ce qu’elle n’est pas, on la démotive complètement et on la perd en tant qu’employée. »
Avec des mesures d’adaptation personnalisées, 72,1 % des personnes neurodivergentes sont susceptibles ou très susceptibles de rester à leur poste. Sans ces mesures, ce chiffre tombe à 31,6 %, selon une enquête de Genius Within.
District 3 continue d’améliorer son environnement et sa culture de travail en tenant compte des commentaires de la communauté. Les initiatives – comme les espaces sensoriellement adaptés et les aires de méditation – aideront les entrepreneurs neurodivergents à gérer l’anxiété et le stress.
« District 3 s’engage à créer un environnement inclusif où chaque voix se fait entendre et où l’innovation est stimulée », déclare Rosilda D’Arienzo, responsable de la neurodiversité à District 3. « En privilégiant l’inclusivité, District 3 montre à quel point la promotion de la neurodiversité profite tant aux personnes qu’à l’écosystème entrepreneurial dans son ensemble. »
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