Du jardinage aux relations humaines : la diplômée en beaux-arts Khadija Baker prend part à une exposition au Musée canadien de la nature
![Une figure de femme en plein air, les bras tendus, portant un costume sculptural fait de fibres de corde et de fleurs.](/fr/actualites/nouvelles/2025/02/11/du-jardinage-aux-relations-humaines-la-diplomee-en-beaux-arts-khadija-baker-prend-part-a-une-exposition-au-musee-canadien-de-la-nature/_jcr_content/top-image.img.768.medium.jpg/1739292905171.jpg)
Khadija Baker, (BFA 2007, M. Bx-arts 2013, PhD 2024) fait partie des 13 artistes canadiens dont les œuvres sont présentées dans le cadre de l’exposition Retour à la nature – le prix des arts de la Fondation David Suzuki, au Musée canadien de la nature, à Ottawa.
L’exposition présente des œuvres des lauréates et lauréats de la première édition du prix national Retour à la nature pour les arts, qui souligne le travail d’artistes qui abordent dans leur pratique des thèmes liés à la protection de l’environnement et à la restauration des environnements naturels.
![Deux femmes sur une berge herbeuse au bord d'une rivière, l'une d'entre elles s'accroupissant pour travailler sur une corde.](/fr/actualites/nouvelles/2025/02/11/du-jardinage-aux-relations-humaines-la-diplomee-en-beaux-arts-khadija-baker-prend-part-a-une-exposition-au-musee-canadien-de-la-nature/_jcr_content/parsys/image.img.jpg/1739292920411.jpg)
Les germes de l’interdépendance
Artiste multidisciplinaire syro-kurde établie au Québec, Khadija Baker crée des œuvres socialement engagées explorant les thèmes de la mémoire, du déracinement et de l’appartenance.
Sa contribution à l’exposition, Performing Community Garden, est une captation vidéo d’une performance présentée devant public dans laquelle elle invite les membres de la communauté à adopter des plantes portant le nom d’inconnus. L’œuvre vise à encourager les liens sociaux tout en soulignant l’interdépendance entre les humains et la nature.
« Lorsque notre famille a emménagé dans notre nouvelle maison, en 2018, nous avons voulu créer un jardin qui serait un moyen de nous rapprocher des gens. Le jardin est devenu un point de rencontre », relate l’artiste.
« À mesure que nous plantions, nous avons été surpris par ce qui poussait. Nous avons commencé à en apprendre davantage sur les plantes indigènes, les pollinisateurs et les relations au sein des écosystèmes. Nous avions le sentiment que ces plantes étaient comme des personnes – chacune prospérant dans des conditions particulières. »
Khadija Baker explique que le fait de donner à chaque plante le nom d’une personne inconnue a pour but d’encourager la réflexion sur la relation entre l’attention envers autrui et la mémoire.
« Le fait de nommer est un geste puissant, affirme-t-elle. Traditionnellement, les gens donnent aux plantes le nom d’un être cher, mais que se passe-t-il lorsqu’une plante porte le nom d’une personne inconnue? L’acte de prendre soin de la plante maintient ce nom et cette mémoire en vie. Il favorise les liens et nous rappelle que la coexistence est essentielle. »
![Une femme prend une plante en pot d'une autre femme](/fr/actualites/nouvelles/2025/02/11/du-jardinage-aux-relations-humaines-la-diplomee-en-beaux-arts-khadija-baker-prend-part-a-une-exposition-au-musee-canadien-de-la-nature/_jcr_content/parsys/image_461765145.img.jpg/1739292937585.jpg)
Un environnement créatif
L’exposition rassemble des artistes employant divers matériaux et techniques, notamment le textile, la vidéo, la photographie, le collage numérique et les éléments naturels. Le jury est composé d’artistes canadiens reconnus, et l’exposition vise à mettre en valeur des approches artistiques novatrices en matière d’engagement écologique.
Baker attribue le façonnement de sa perspective artsitique à son passage à Concordia et à sa participation au SenseLab. « Les discussions philosophiques qui se déroulaient au SenseLab, où la pensée critique était valorisée, ont nourri mes idées et mon processus créatif, indique-t-elle. Le laboratoire m’a aidée à formuler ce que je ressentais et ce que je faisais déjà. »
Dans un contexte où les changements climatiques et la perte de biodiversité deviennent des enjeux de plus en plus urgents, Khadija Baker considère l’art comme un outil puissant permettant d’amorcer un dialogue et de repenser notre relation avec l’environnement.
« L’art nous permet de porter un regard neuf sur le monde. Il crée des univers d’où peuvent émerger de nouveaux liens et de nouvelles façons de voir les choses. »
L’exposition Retour à la nature – le prix des arts de la Fondation David Suzuki est présentée au Musée canadien de la nature jusqu’au 8 septembre 2025.
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