Comment l’humour peut-il transformer nos interactions avec la technologie?
Un étudiant à la maîtrise en design et arts numériques de l’Université Concordia examine la façon dont l’humour peut transformer les interactions numériques. Le travail de recherche-création de Junior Vigneault est motivé par une fascination pour les complexités de l’humour et son rôle dans l’interaction humaine.
Il affirme que son projet, Playing with myself : humour, playfulness and interaction design in digital toys (« jouer avec moi-même : humour, ludisme et conception de l’interaction dans les jouets numériques »), a le potentiel de perturber les attentes et de faire évoluer les interactions numériques.
« Combiner l’humour et le jeu dans la conception numérique entraîne des interactions plus centrées sur l’humain, ce qui permet aux personnes utilisatrices de se familiariser avec la technologie d’une manière qui leur semble naturelle et qui a une résonance émotionnelle », explique l’étudiant.
« Ces éléments aident à sortir des schémas habituels des systèmes numériques, en stimulant la curiosité et la réflexion critique. En perturbant les attentes, l’humour peut ralentir les personnes utilisatrices et ainsi recadrer la technologie au-delà de l’efficacité et de la productivité. »
Junior Vigneault ajoute qu’il a toujours été attiré par l’humour, tant dans sa vie que dans sa pratique créative.
« En explorant la théorie de l’humour, j’ai été fasciné par la façon dont l’IA se débat avec l’humour – ses échecs sont souvent involontairement drôles. Cela m’a donné envie de comprendre comment fonctionne l’humour dans les interactions numériques et comment il peut être conçu intentionnellement. »
Des recherches aux applications multiples
Tandis qu’une grande partie de la recherche sur l’humour dans la conception numérique s’est concentrée sur les réponses des personnes utilisatrices, l’approche de Junior Vigneault se penche plutôt sur le processus créatif qui sous-tend l’élaboration de l’humour aux fins d’interactions numériques. Selon lui, son travail peut ainsi attirer l’attention sur la façon dont l’humour est conçu, plutôt que sur celle dont il est perçu.
« Je considère l’humour comme un puissant outil pour perturber les attentes, inciter à la réflexion et susciter des moments de joie dans nos interactions avec la technologie. »
L’une des expériences numériques interactives qu’il a conçues, intitulée Inner Birdsong (« chant d’oiseau intérieur »), invite à écouter les monologues intérieurs imaginaires des oiseaux au cours d’une séance d’observation numérique. Combinant vidéo et son, ce projet reflète l’intérêt de Vigneault pour la conception d’interactions ludiques et subversives.
« Mes recherches portent sur la manière dont les concepteurs envisagent l’humour et l’utilisent, afin de déterminer si ces processus peuvent inspirer des modèles informatiques. Cela pourrait avoir de vastes applications dans des domaines tels que les interactions pilotées par l’IA, l’éducation et même les outils de travail, en créant des expériences plus engageantes et plus humaines », souligne-t-il.
Bien qu’il n’ait pas encore publié ses résultats, ses travaux ont déjà donné lieu à des entrevues, notamment dans le cadre de l’émission Moteur de recherche sur ICI Radio-Canada.
Le projet de Junior Vigneault est soutenu en partie par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC).
Apprenez-en davantage sur les projets et les recherches de Junior Vigneault en consultant son site Web. Découvrez le Département de design et d’arts numériques de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia.
