Comment un don de 725 000 $ a permis la création d’un nouveau poste de professeur de littérature irlandaise
Swift, Wilde, Yeats, Heaney, Enright…
La liste des sommités littéraires originaires d’Irlande est aussi longue que prestigieuse.
Aussi est-il tout à fait pertinent que la Fondation canadienne d’études irlandaises finance – au moyen d’un don de 725 000 $ remis dans le cadre de la Campagne pour Concordia : Place à la nouvelle génération – un poste de professeur de littérature irlandaise à l’École des études irlandaises de l’Université Concordia.
« Incluant ce nouvel apport financier, la communauté irlandaise a versé environ 13 000 000 $ par l’intermédiaire de la Fondation, et ce, depuis le début des années 1990, quand nous avons commencé à développer l’enseignement des études irlandaises à Concordia », souligne Michael Kenneally. Faisant autorité dans le domaine de la littérature irlandaise, le Pr Kenneally a cofondé l’École des études irlandaises en 2009 et en a été le directeur jusqu'au début de 2022.
Selon Pamela McGovern, présidente de la Fondation canadienne d’études irlandaises, M. Kenneally et sa conjointe Rhona Richman Kenneally – professeure retraitée de la Faculté des beaux-arts de Concordia et cofondatrice de l’école – ont joué un rôle essentiel dans la relation pérenne unissant l’Université et la Fondation.
« Ce sont Michael et Rhona qui, les premiers, ont rêvé de créer une école consacrée aux études irlandaises, relate Mme McGovern. En 1991, la Société Saint-Patrick de Montréal a commencé à financer des cours dans cette discipline. Puis, vers 1995, Brian O’Neil Gallery et Peter O’Brien ont établi la Fondation. Forts du généreux soutien de la communauté, de grandes sociétés, d’établissements philanthropiques et de plusieurs paliers gouvernementaux, ils ont collecté des fonds et contribué ainsi à concrétiser ce rêve. »
Selon Mme McGovern, l’éducation constitue une importante priorité pour les administratrices et administrateurs de la Fondation. Aussi, la proposition de financer un nouveau poste relié explicitement à la littérature tombait sous le sens.
« Nous étions conscients de l’existence de ce besoin depuis quelque temps déjà, continue-t-elle. Nous avons lancé une campagne de financement peu après la présentation du projet à la Fondation. Je suis ravie de le dire, grâce à la générosité de nos donatrices et donateurs et aux efforts de nos administratrices et administrateurs, nous avons atteint notre objectif en moins de deux ans. »
« Quelle nation du monde n’aimerait pas pouvoir se réclamer de James Joyce? »
Le nouveau poste a été confié à Keelan Harkin, chargé d’enseignement à l’École des études irlandaises depuis 2019. Dans le passé, le Pr Harkin a occupé des postes universitaires à l’Université McMaster, au Trinity College de Dublin et à l’Université McGill, où il a obtenu en 2018 un doctorat en littérature anglaise. Sa thèse s’intitulait Imagined Constitutions: Citizenship and Narrative Form in Ireland since Independence (« constitutions imaginées : citoyenneté et forme narrative en Irlande depuis l’indépendance du pays »).
« Je suis très heureux et reconnaissant de pouvoir enseigner à temps plein à Concordia, affirme le nouveau professeur. Je sais qu’à l’École des études irlandaises, je me joins à un groupe d’excellents et aimables collègues. Et c’est une telle joie d’enseigner aux étudiantes et étudiants de Concordia! Toujours enthousiastes, créatifs et très engagés dans leur travail, ils enrichissent ma propre compréhension de l’étude de la littérature irlandaise. »
Le Pr Harkin se chargera de plusieurs cours – notamment Highlights of Irish Literature, The Irish Short Story Tradition, Contemporary Irish Literature, Classics of Irish Theatre, The Modern Irish Novel et The Irish Literary Revival (respectivement « survol de la littérature irlandaise, la nouvelle irlandaise : une tradition, la littérature irlandaise contemporaine, les classiques du théâtre irlandais, le roman irlandais moderne et le renouveau de la littérature irlandaise ») – que donnait le Pr Kenneally avant de se retirer de l’enseignement.
Gearóid Ó hAllmhuráin, professeur à l’École des études irlandaises et directeur de l’établissement depuis le départ de Michael Kenneally, tire une grande fierté des brillants talents littéraires qu’a su développer l’Irlande.
« Nous sommes extrêmement privilégiés d’avoir donné naissance à des auteurs aussi extraordinaires, qu’ils s’expriment en irlandais – la plus ancienne langue écrite d’Europe – ou en anglais, explique-t-il. Compte tenu du caractère mondial de la littérature irlandaise, ce nouveau poste revêt une grande importance pour l’école. »
« Avouons-le : quelle nation du monde n’aimerait pas pouvoir se réclamer de James Joyce? », ajoute-t-il.
Lorsqu’on lui demande de décrire l’influence qu’il espère exercer à titre de directeur de l’École des études irlandaises, le Pr Ó hAllmhuráin – qui qualifie de « prométhéen » l’héritage de son prédécesseur – dit qu’il aimerait que l’école ne cesse d’innover et de développer de nouvelles connaissances dans le domaine des études irlandaises.
« Je m’intéresse beaucoup au déploiement de notre profil de recherche, précise-t-il. Les activités à cette fin ont été perturbées par la pandémie, puisqu’il était alors impossible de voyager. Nul doute, ce sera agréable de pouvoir reprendre l’avion. »
« Notre champ de recherche s’étend à la planète entière, poursuit-il. À preuve, nos chercheurs et chercheuses sont à l’œuvre aux Caraïbes, en Argentine, en France ainsi qu’aux quatre coins de l’Amérique du Nord et, bien sûr, de l’Irlande. Lorsque vous collaborez avec des gens, vous devez les côtoyer, vous devez être sur le terrain. Dans les quatre ou cinq prochaines années, nous allons nous consacrer à relancer les efforts en ce sens et nous assurer d’occuper de nouveau l’avant-scène. »