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Bleach, le court métrage primé de Mattias Graham, présenté dans plus de 20 festivals dans le monde entier

« Nous tenions à ce que le film traduise avec justesse ce que les personnes survivantes ont vécu », déclare le diplômé de l’École de cinéma Mel-Hoppenheim
28 juillet 2023
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Par Julie Barlow, MA 94


Un homme porte des écouteurs, un t-shirt et un masque chirurgical sur le plateau de tournage, à côté d'une piscine. Mattias Graham sur le plateau de son film Bleach, tourné pendant la pandémie de COVID-19.

Dans le court métrage Bleach de Mattias Graham, B. Bx-arts 2014 (production cinématographique), Damien, un nageur de compétition de 16 ans, se dispute avec son entraîneur pendant une séance d’entraînement. En parallèle, le film montre Damien et son petit frère s’amusant dans la glissade d’eau d’un hôtel, mais il ne peut effacer la piscine de son esprit. Le spectateur comprend qu’un drame se joue sous la surface.

En 13 minutes, le film réussit à capter l’essence des difficultés qu’un jeune éprouve par rapport à un traumatisme. « La dualité du conflit de Damien avec son entraîneur et du lien entre Damien et son frère était importante pour moi, explique Mattias Graham. Elle illustre mieux comment une personne qui vit un traumatisme trouve simultanément des façons de tourner la page. Le processus n’est pas nécessairement linéaire. Il est semé d’embûches. »

Pour rédiger le scénario de Bleach, le cinéaste s’est inspiré de son expérience au sein de l’équipe de water-polo de son école secondaire en Saskatchewan, sa province d’origine. « J’ai toujours été très à l’aise à la piscine, mais plus tard, une personne qui m’est proche, et qui faisait de la natation de compétition à l’époque, m’a confié avoir subi des agressions de la part de son entraîneur. »

Solidarité et vulnérabilité

Travaillant sous les encouragements du producteur Emmanuel Hessler, aussi diplômé de Concordia (B.A. 2006), Mattias Graham souhaitait que son projet mette l’accent sur la vérité, la tendresse et la bienveillance. « Nous voulions explorer à quoi ressemblent la solidarité et la vulnérabilité chez les jeunes hommes, explique le réalisateur, qui a fait appel à des consultants à l’étape du scénario. Nous tenions à ce que le film traduise avec justesse ce que les personnes survivantes ont vécu. »

Mattias Graham voulait aussi que son œuvre soit utile aux victimes d’abus sexuel. « Je voulais avant tout créer un film dans lequel un adolescent peut se reconnaître. »

De Bleach se dégage une atmosphère d’intimité, mais aussi de menace. Pour la créer, le cinéaste a tourné les scènes de piscine sous un éclairage réduit, au Stade olympique de Montréal. « L’eau peut être libératrice, mais aussi suffocante. Damien aime l’eau, mais il choisit en fin de compte de la quitter. »

Mattias Graham a ébauché le scénario du film en 2018, puis il l’a peaufiné après avoir remporté un prix dans le cadre du concours Cours écrire ton court 2019, un programme accéléré de scénarisation de courts métrages organisé par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC). Il est reconnaissant envers son mentor, le réalisateur et scénariste David Uloth, B. Bx-arts 2000, et envers Emmanuel Hessler, qui l’a aidé à produire le film, tourné pendant la pandémie de COVID-19.

« Mon expérience avec Mattias a été très inspirante, déclare le producteur. Il a démontré beaucoup de bienveillance et une grande sensibilité pour le sujet, et il a collaboré pleinement avec tous les collaborateurs au projet. »

« J’ai hâte de découvrir les autres histoires qu’il va nous raconter. »

Un homme aux cheveux châtains clairs et à la barbe sourit, vêtu d'une veste zippée bleu marine. Mattias Graham, B. Bx-arts 2014

Les adolescents à l’écoute

En 2022, Bleach a remporté le prix du meilleur court métrage de fiction au Yorkton Film Festival, en Saskatchewan. Il a été présenté dans plus de 20 festivals dans le monde entier, y compris au Short Shorts Film Festival & Asia à Tokyo, à REGARD, Festival international du court métrage au Saguenay et à l'International Young Audience Film Festival Ale Kino! en Pologne.

Mattias Graham a été ravi de constater que son film captivait les jeunes cinéphiles. « Les adolescents discutaient, mais ils prêtaient aussi une grande attention aux choses sérieuses dont le film traite. Je me suis dit : ça y est, nous avons réussi! »

Le cinéaste est très heureux de sa décision d’avoir confié le rôle de Damien au jeune acteur autochtone québécois Jacob Whiteduck-Lavoie. « Il était assurément parfait pour ce rôle, mais l’idée que des acteurs autochtones puissent exceller dans des films portant sur autre chose que les conflits entre Autochtones et allochtones était très importante pour moi. »

Mattias Graham, qui est président de la Saskatchewan Filmpool Cooperative et qui travaille comme monteur vidéo à divers projets commerciaux à Montréal, est reconnaissant pour ses années d’études à l’École de cinéma Mel-Hoppenheim, où il a aiguisé des compétences et approfondi ses connaissances de la culture cinématographique.

« Le professeur Peter Rist nous a initiés, entre autres, au cinéma “muet post-classique” et au cinéma chinois contemporain, et il nous a ouverts à tout un mode cinématographique! »

« Les jeunes cinéastes forment un réseau à Concordia. Je suis toujours en contact avec d’autres diplômés, comme le directeur photo Derek Branscombe [B. Bx-arts 2014]. Certaines des personnes que j’ai rencontrées le premier jour d’université sont encore de bons amis à moi. »

Le court métrage Bleach de Mattias Graham


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