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Rosemary Reilly, lauréate du Prix 3M, nous fait part de sa conception de l’enseignement

La professeure au Département des sciences humaines appliquées prône une approche holistique de l’éducation
27 août 2024
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« Je crois qu’il faut utiliser l’apprentissage comme un levier de changement », affirme Rosemary Reilly. « Je crois qu’il faut utiliser l’apprentissage comme un levier de changement », affirme Rosemary Reilly.

Rosemary Reilly, professeure au Département des sciences humaines appliquées, décrit avec humilité ce qui constitue selon elle les qualités d’une personne enseignante exceptionnelle.

« On a souvent tendance à croire que c’est l’enseignant qui apporte l’étincelle dans la classe, explique-t-elle. Mais ce n’est là que la moitié de l’équation : l’autre moitié, c’est l'étincelle apportée par les étudiants, qui contribue à rendre la personne enseignante encore meilleure. »

Au printemps dernier, Rosemary Reilly s’est vu décerner le Prix national 3M d’excellence en enseignement 2024 par la Société pour l’avancement de la pédagogie dans l’enseignement supérieur. Nous l’avons rencontrée pour nous entretenir avec elle de son parcours en éducation, de sa conception de l’enseignement pour aujourd’hui et pour demain et de ce qu’elle voudrait transmettre aux personnes enseignantes en début de carrière.

Que signifie pour vous le fait d’avoir obtenu le Prix 3M?

Rosemary Reilly : Le fait de recevoir le Prix 3M me remplit d’humilité et vient valider le travail que j’ai effectué dans le domaine de la recherche sur les classes innovantes et du leadership pédagogique. Mais ce qui rend cette reconnaissance encore plus précieuse, c’est la possibilité qu’elle me donne de rencontrer neuf autres professeurs inspirants – huit femmes et un homme! – issus de différentes disciplines et venant de diverses régions du Canada, qui ont tous la passion de l’enseignement.

Le caractère interdisciplinaire de notre cohorte, où l’anthropologie côtoie la psychologie, le génie et la médecine vétérinaire, ajoute de la profondeur à nos efforts collectifs. Le soutien de mon département et la possibilité de collaborer à un projet d’envergure comme celui que nous allons entreprendre à Banff dans le cadre de notre retraite, m’ont vraiment encouragée et remplie d’énergie.

Comment arrivez-vous à concilier vos activités de recherche et d’enseignement?

RR : Je considère que la recherche et l’enseignement sont profondément liés et s’enrichissent mutuellement. J’essaie constamment de nouvelles approches en classe, et ces expérimentations pratiques débouchent souvent sur des projets de recherche-action qui me permettent d’évaluer l’efficacité des différentes méthodes et de les adapter en conséquence. Par exemple, j’ai utilisé des méthodes faisant appel aux arts pour aborder les processus pédagogiques et les défis en matière de relations interpersonnelles en classe, et je suis sur le point d’entreprendre avec des collègues de Concordia un projet de recherche visant à intégrer diverses pratiques contemplatives dans l’enseignement.

Je crois également qu’il faut utiliser l’apprentissage comme un levier de changement, sur les plans tant individuel, organisationnel que communautaire. L’adoption d’une approche interdisciplinaire et transdisciplinaire est cruciale à cet égard. Selon moi, les disciplines sont des frontières artificielles qui limitent notre compréhension des interrelations entre les choses. En transcendant ces frontières, nous sommes mieux en mesure d’aborder les problèmes complexes et « tordus » afin d’apporter des changements systémiques déterminants.

Que souhaitez-vous laisser en héritage à vos étudiantes et étudiants?

RR : Je souhaite qu’ils prennent conscience de leur propre potentiel de croissance et de développement et qu’ils s’approprient l’idée selon laquelle ils peuvent être les catalyseurs d’un changement positif en cultivant leur compassion et leur bienveillance. Mon vœu le plus cher est qu’ils s’efforcent non seulement d’incarner le changement qu'ils veulent voir advenir dans le monde, mais aussi qu’ils prennent activement des mesures pour faire de cette vision une réalité.

Avez-vous quelques conseils à donner aux enseignantes et enseignants en début de carrière?

RR : Demandez-vous comment vous pourriez créer dans vos classes un environnement qui non seulement incite vos étudiants à donner le meilleur d’eux-mêmes, mais où ils obtiennent de vous ce que vous pouvez offrir de mieux. Tous les groupes vivent des difficultés et des joies semblables, mais chacun d’entre eux est unique. Abordez chaque classe avec un regard neuf et soyez attentif aux besoins particuliers des personnes présentes dans la salle. Cette attention améliore l’expérience d’apprentissage des personnes étudiantes et les aide à tirer le meilleur de vous en tant qu’enseignant.

Comme nous l’enseignent les modes de connaissance autochtones, les étudiantes et étudiants sont des êtres à part entière dotés d’une dimension physique, émotionnelle, psychologique, intellectuelle et même spirituelle. Le développement intellectuel est certes un objectif essentiel dans un établissement d’enseignement, mais il nous faut également cultiver d’autres facettes. En prônant une approche holistique de l’éducation dans chaque discipline, nous aidons les étudiants à devenir des personnes complètes et polyvalentes; nous favorisons non seulement l’acquisition des connaissances, mais aussi la formation de citoyens du monde équilibrés et responsables.

Et surtout, prenez soin de vous. Vous ne pouvez pas servir un verre d’eau si votre carafe est vide.


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